23 décembre 2013

Bonjour à tous les enfants du collège Oscar Romero, à leurs animateurs, à l’enfant@l’hopital, à l’association Compostelle Cordoue, famille, amis et à tous .

Nous sommes actuellement à Annaba, ville importante d’Algérie ou Saint Augustin a été évêque anciennement appelée Hippone.

Après avoir été reçu à l’hôtel El Manar somptueusement et gracieusement nous nous sommes dirigés le lendemain vers el Tarf. Dans cette petite ville, nous avons été accostés par un lieutenant de Police Menjib qui nous a offert un café. Bien informé sur notre marche et enthousiaste il nous a remis dans les mains d’un chauffeur de car afin d’atteindre le prochain hôtel dans le hameau du lac des oiseaux permettant un hébergement.

Quelques mots sur une première impression avec André sur notre parcours en Algérie. Les traces de la guerre d’indépendance dans l’est Algérien se manifestent par plusieurs monuments commémoratifs. En particulier celui dédié à la ligne Morice, et aux combattants dénommés Martyrs qui ont donné leur vie en passant le cordon ombilical électrifié permettant d’alimenter la résistance pour leur pays en armes, matériel, vivres à partir de la Tunisie base arrière de l’ALN (Armée de Libération Nationale).

Je vous joins quelques photos permettant de mieux comprendre ce qui forge l’histoire de l’Algérie afin de mieux comprendre le fort élan national qui caractérise la fierté de ce pays construit à partir de cette guerre qui fait partie également de notre histoire récente. Bien sûr l’hommage discret que nous pouvons rendre s’inscrit dans l’esprit de paix entre les deux versants de nos pays séparés par la méditerranée.

Tout au long de notre chemin ce ne sont que des approbations venant de toute part. Elles se manifestent par des klaxons, des appels de phare, des pouces levés, qui nous poussent vers l’avant vers ce parcours d’est en ouest pour près de deux mois jusqu’à notre arrivée au Maroc sur près de 1800 km.

J’ai été frappé par le cadre de l’aménagement du développement en cours du territoire. L’infrastructure routière et les ouvrages d’art sont de très bonne qualité. Les premiers travaux visibles d’une université marquent une volonté de décentralisation dans cette partie du pays et la confiance en l’avenir en faveur d’une population marquée par le dynamisme de sa jeunesse et de sa démographie.

Un autre aspect est le respect de l’environnement. Les panneaux rappellent à chacun de veiller à la propreté. On peut voir des équipes de ramassage des déchets le long des routes. Les aires de repos que nous avons vus sont bien équipées et les poubelles sont partout présentes. Bien sûr ce n’est pas encore parfait mais c’est pour ma part l’un des pays en dehors de l’Europe de l’ouest, qui est très attentif à cet aspect qui reste chez nous soyons honnête aussi relativement récent. Je me souviens maintenant et vous aussi peut être d’une chanson du groupe des charlots. « Prés de chez moi, dans un p’tit bois savez vous quoiqu’y ya, etc./.. ». Bref nous n’avons certainement pas de leçon à donner sur ce chapitre.

Bien que la circulation soit dense nous avons toujours un espace suffisant et aménagé nous permettant de marcher en toute sécurité. Nous avons des visites très régulières, courtoise et chaleureuse de la gendarmerie qui veillent en permanence à notre sécurité physique le long de notre parcours.

Nous avons été étonné de la présence des cigognes en plein cœur de l’hiver, dont un nid figure sur le toit d’une mosquée, croyez moi le choix de cet emplacement est bienvenu et très bien protégé, est comme un signe à la présence du très haut... Nous avons également appris qu’une association Suisse veille aussi à aménager des espaces sur la hauteur des pylônes électriques et autres à veiller à cette population très sympathique que je n’avais plus revu autour de la méditerranée depuis la Turquie, bravo aux suisses.

Partout ce ne sont que des gestes d’amitiés et l’on nous offre de tout, boissons, fruits, parfois des repas, conseils etc. Nous pouvons prendre la pose comme des divas pour ceux qui souhaitent conserver un souvenir de ces « pieds nickelés ».

Nous nous sommes initiés aux plats populaires qui complètent notre petit déjeuner, comme la lubia, (haricots en sauce plus ou moins pimentée selon les goûts de chacun), la soupe d’houmous, (à base de pois chiches). Comme un de nos amis l’a souligné, « çà fait du bien dans la journée, mais le soir c’est comme du canon… ».

Nous continuons à procéder aux nécessaires allers et retours pour trouver des hébergements. La veille de notre arrivée nous sommes arrivés à Ben M’Hidi, nom d’une petite ville éloignée d’environ de 25 km d’Annaba. Kamel le patron de hôtel du lac nous a conseillé d’aller à un hôtel près de la corniche dans le quartier de la caroube.

A Annaba nous y avons retrouvé Kamel qui nous a proposé d’aller au restaurant le Pacha. Dans cet endroit select, ce qui nous frappé André et moi, c’est la présence de belles voitures et de gros bras dignes des « tontons flingueurs », dans une atmosphère tamisée en rouge avec aussi la présence de belles jeunes femmes accompagnant des clients. Nous avons été accueilli par Moncef qui nous a fait les honneurs du lieu et que nous avons par la suite revu quelques jours d’après à l’institut Français.

Nous avons fait également connaissance de Farouk, jeune entrepreneur et père d’une petite famille de deux petites filles. Son métier consiste à fournir et assurer le transport en matériaux nécessaires aux terrassements des grands projets souvent conduits par des entreprises chinoises. Il connait toutes les routes d’Algérie et nous a fourni de précieuses informations sur nos routes futures. Il a un cœur d’or, il nous a raccompagnés à Ben M’Hidi pour terminer notre route et le dimanche,  il nous a invité au village de Raidi surplombant la baie d’Annaba au restaurant pour déguster une délicieuse chachchoukha.

Bien sûr nous sommes allés dès notre arrivé à Annaba à la basilique d’Hippone magnifiquement rénovée grâce aux dons du gouvernement Algérien, de la willaya (région), et de nombreux mécènes Algériens et Français. Nous avons pris pour aller une route le long d’une voie ferrée, dans un quartier peu sûr ou nous sommes passés sans encombre, mais au retour la police bienveillante nous a raccompagnés dans « le panier à salade » qui a fait la joie des marcheurs pour qui c’était une grande première.

Nous y avons rencontré là le père Ambroise d’origine Congolaise et le père Joseph d’origine Indienne. Sur notre carnet de route une belle dédicace nous a été faite avec le cachet de la basilique.

Au cours de ces journées à Annaba nous avons eu aussi quelques rencontres à forte charge émotionnelle par exemple un jeune Palestinien de Gaza qui a tenu a signer mon carnet à la même page d’un autre palestinien. Près d’une banque nous avons rencontré un syrien de Lattaquié qui a pleuré en évoquant la guerre qui a affecté une partie de la famille et que nous avons essayé de consoler.

Avant de vous quitter permettez-moi de remercier l’institut .Français et tous les acteurs (presque des amis) pour leur magnifique accueil, ainsi que leur gentillesse qui m’a permis d’écrire ces lignes et de profiter leurs installations pour vous envoyer aussi les photos. Je vous souhaite à tous un merveilleux Noël et de bonnes fêtes de fin d’année.

BZZZZ