13h30 : Ramonville parking port Sud
14h : Empalot parking Metro
14h30 : Gare Matabiau, parking à gauche en sortant de la Gare
Marcher,
Dialoguer,
Comprendre
Nous vous proposons de partager notre expérience.
2010 - de Compostelle (4p) et Mérida (20p) à Cordoue.
2011 - marche exploratoire vers Moulay Abdessalem.
2012 - marche en Valais. - rassemblement à Cordoue pour une marche de Ronda à Moulay Abdessalam.
2013 - marche de Saint-Maurice à Sierres avec Reconsruire Ensemble avant la rencontre de Château Mercier. - visite au Liban. - marche de Riéti à Assise.
2014 - marche de Flüeli-Ranft à Berne pour porter un message de paix de saint Nicolas de Flüe, actualisé par le cheick Bentounes - visite du Liban
2015 - marche et rencontres en Bosnie de Nezuk à Srebrenica.
2016 - Marche en Palestine, sur le chemin d'Abraham et Jérusalem.
2017 - Marche de Macon -Cluny à la communauté des frères de Taizé, de la réconciliation à la guérison.
2018 - Marche en Bretagne de Tréguier à Vieux Marché_ Les 7 dormants d'Ephése.
2019 - Marche en Occitannie de Montauban à En Calcat.
2020 - PAs de marche pour cause de Covid19
2021- Marche Cannes -Nice précédée de la fête des 10 ans de Vivre Ensemble A Cannes
Programme réalisé
Impressions des marcheurs
J1 – Samedi 13 :
Embarquement dans Totocar :
13h30 : Ramonville parking port Sud
14h : Empalot parking Metro
14h30 : Gare Matabiau, parking à gauche en sortant de la Gare
À partir de 16h00 : Installation dans les chambres. Pour les scouts : montage des tentes.
17h30 : Pot d’accueil. Mot de bienvenue du Président et présentation (par chacun de ses attentes)
19h00 : Repas + Vaisselle
20h30 : briefing
J2 – Dimanche 14 :
Chemin des « Bons Hommes » (GR 107) (12km)
Cercle à Ignaux
6h30 – 7h30 : Petit déjeuner
7h45 : départ du Totocar
8h30 : Départ de la marche : Col du Chioula (1450m) – Montaillou (1284m) - Prades (1200m)
À Montaillou : visite commentée du musée Jean Duvernoy dédié à l’histoire des Cathares
17h30 : Départ du Totocar
18h30 : Retour aux Oustalous
19h30 : Repas + vaisselle
20h45 : débriefing / Briefing
J3 – Lundi 15 :
Marche sur le Plateau de Beille
Cercle à Albiès
7h30 – 8h30 : Petit déjeuner
8h45 : Départ du Totocar
9h15 : Cercle de départ avec banderolle
9h30 : Début de la marche depuis le village nordique
Au choix (selon les envies de chacun) :
Boucle autour du Plateau / Départ/Arrivée : Village nordique (faible dénivelé >0 et <0) // 7km
Village nordique (1788m) – Col des Finestres (1967m) // A/R : 13 km / GR10
16h30 : Départ du Totocar depuis le village nordique
17h15 : Retour aux Oustalous
18h00 : Topo du maire du village des Cabannes, Patrick Lavagne : « Une commune de montagne : quels défis à relever ? »
19h30 : Repas + Vaisselle
20h45 : Débriefing / Briefing
J4 - Mardi 16 :
Les Pyrénées : son patrimoine physique, naturel et architectural
Matin
7h30 – 8h30 : Petit déjeuner
9h00- 11h00 : Topo + Questions/Réponses : « Le massif des Pyrénées : physionomie, histoire, biodiversité, économie, atouts et faiblesses ». Animateur : Michel Dupeyre
11h30 : Pause méridienne : casse-croûte pris sur place
Après-midi :
12h45 : départ du Totocar
13h45 : Début de la marche : Ussat d’en haut (630m) – Col d’Ussat (843m) - Chapelle romane St Paul (711m) – Tarascon/Ariège (550m) // 7km Animateur de la marche : Antoine Hurand
17h15 : Tarascon : visite commentée de la chapelle romane Notre Dame de Sabart
18h00 : départ du Totocar
18h30 : retour aux Oustalous
19h15 : repas + vaisselle
20h30 : Briefing / Debriefing
J5 – Mercredi 17 :
Cercles à l’Hospitalet
6h30 – 7h30 : Petit déjeuner
7h45 : départ du Totocar pour tout le groupe
Ceux qui dorment au refuge des Bésines
9h00 : début de la marche depuis la gare de l’Hospitalet-près-l’Andorre
L’Hospitalet (1427m) - Refuge des Bésines (2104 m) GR107C // 10 km (Animateur de la marche : Bernard Burel )
Les personnes qui ne dorment pas au refuge :
9h45 : Porté-Puymorens. Boucle : Parking (1600 m) – Forêt des Bolvérines ( 1775m) – Passerelle (1722m) – Étang El Passet (1700m) - Retour Parking Porté- Puymorens (9km) (animateurs de la marche: Roger Berlan et Antoine Hurand).
14h30 : Départ du Totocar
15h30 : retour aux Oustalous
15h30 – 18h30 : Quartier libre ( ☕ dans la piscine 🏖️)
19h00 : Repas + vaisselle
20h30 : Débriefing / Briefing
21h00 : Présentation par Mireille Aubert de son diaporama-vidéo. Sujet : « Liens intergénérationnels, notion de senior, liens qui relient l’homme au sacré ».
J6 - Jeudi 18 : Matin
Cercle devant le refuge et cercle aux Cabannes
Les personnes qui ont dormi au refuge :
8h30 : Début de la redescente vers la gare de l’Hospitalet
13h55 : Train TER l’Hospitalet – Luzenac Garanou
14h30 : Totocar Luzenac - Les Cabannes
15h00 : Retour aux Oustalous
15h00 – 16h00 : Quartier libre
Les personnes qui n’ont pas dormi au refuge :
7h15 – 8h15 : Petit déjeuner
8h30 : départ du Totocar
9h00 : début de la marche sur le sentier de découverte de la Forêt domaniale de Verdun
(Thème : Les risques naturels : un exemple des travaux de protection contre les crues torrentielles / Animateur : Antoine Hurand)
12h00 : Pause méridienne
13h00 : départ du Totocar
13h30 : retour aux Oustalous
13h30 -16h00 : Quartier libre (sieste, piscine, visite du village des Cabannes,…)
Tout le groupe
16h30- 18h30 : Topo + questions-réponses : « La montagne : un écosystème fragile à…ménager » Animateur : Frédi Meignan
19 :00 : Repas + vaisselle
20 :30 : Debriefing / Briefing
J7 – Vendredi 19 :
« Les Oustalous »
7h30 – 8h30 : petit déjeuner
9h00 – 10h30: « La montagne, lieu de rencontre de l’Homme et du Divin dans les traditions biblique et coranique »
Animateurs : Édouard De Laportalière et Véronique Isenmann
10h45 – 11 :30 : « La montagne vue par les urbains et par les montagnards ». Animateur : Jean Verdier
11h30 -12h30 : Table ronde et échange avec l’auditoire
12h45 – 13h45 : Pause méridienne
14h00 -15h00 : Temps spirituel (Animateurs : Stéphane Garros, Patrick Vincienne et Paule Ouanhon)
15h15 – 17h45 : À vos plumes et pinceaux ! Quelles réflexions la montagne vous inspire-t-elle? Quels liens – émotionnels, physiques, spirituels - vous paraissent unir la montagne et l’Homme ? Exprimez-vous ! Poème, prose, dessin, aquarelle : tout est permis !
Ateliers d’écriture et de peinture animés par Jean-René Brunetière (pour les ateliers d’écriture) et Mariette Jacquet (illustratrice).
18h00 – 19h30 : Cercle de dialogue (Animatrice : Sylvie Vincienne)
20h00 – 22h00 : Repas « amélioré » pris sur place
J8 - Samedi 20 :
Cercle aux Cabannes
10h00 : Mot de la fin (Jean-René Brunetière) et libération des lieux
10h30 Embarquement TotoCar
12h30 Gare Matabiau
13h Métro Empalot pour certains et déjeuner au Vélo sentimental pour d’autres
13h30 Ramonville Parking Port Sud
2. Impressions des marcheurs
Un verbe résume à lui seul ce qui est advenu pendant cette semaine : celui de GRANDIR
Nous avons grandi individuellement et collectivement.
Individuellement, nous avons élargi notre expérience de la montagne. Pour certains, c'était la première fois qu'ils la découvraient de façon aussi concrète. Éprouver l'âpreté d'une marche en montagne, mais aussi s'émerveiller devant la beauté des paysages que seuls un col ou une crête permettent d'admirer, fut pour certains une nouveauté, voire une révélation.
Vivre une nuit dans un refuge de haute montagne, expérimenter la promiscuité que cela implique, mais aussi la joie collective qui y règne, fut pour plusieurs d'entre nous une réelle découverte.
Mieux percevoir la vitalité et la particularité des pratiques culturelles des différentes vallées ariégeoises, savoir que la hauteur du massif pyrénéen s'élève d'1 cm tous les 400 ans (!), prendre la juste mesure de l'impact du changement climatique sur la biodiversité, être mieux sensibilisé sur l'urgence d'une nouvelle approche de l'aménagement de la montagne, plus écologique, plus respectueuse de ses fragilités, autant d'occasions nous ont été données d'élargir notre connaissance de cet écosystème si attachant.
Entendre le maire d'une commune de montagne nous expliquer les spécificités des problématiques auxquelles il est quotidiennement confronté, appréhender tous les défis qu'il convient de relever pour assurer la sécurité des populations locales face aux risques naturels, autant d'opportunités pour avoir une perception plus exacte de ce que signifie vivre en montagne.
Notre séjour en Haute-Ariège a aussi offert à chacun/chacune la possibilité d'être mieux informé.e sur la complexité de ce que l'on appelle communément "l'hérésie cathare" et percevoir jusqu'à quel point cette page tragique de l'histoire du Languedoc marque encore aujourd'hui les esprits. Chacun a aussi pu vérifier la place majeure qu'occupe la montagne dans les textes sacrés et aussi se familiariser avec le rite pratiqué par nos frères juifs lors de la célébration de l'entrée dans le Shabbat.
Toutes ces expériences, tous ces nouveaux savoirs nous ont fait grandir individuellement.
Mais ce séjour nous a fait grandir aussi collectivement.
Devoir affronter ensemble le caractère parfois rugueux de la montagne nous a soudés, rassemblés, réunis. Nous avons fait preuve de beaucoup de solidarité les uns envers les autres, nous nous sommes encouragés, fait réciproquement confiance, entraidés, soutenus mutuellement. Ces marches, ces découvertes partagées, ont fortifié le groupe. Notre communauté sort renforcée de cette rencontre 2024. Les mots de bienveillance, amitié, fraternité ont pris de l'épaisseur ; ils ont acquis une nouvelle dimension.
Ces belles valeurs, il nous incombe maintenant de continuer à les faire vivre au sein de Compostelle-Cordoue et, plus encore, autour de nous. Notre monde en a tellement besoin
PATRICK
Ma perception la plus forte, au terme de cette semaine consacrée à la montagne, serait celle de notre petitesse à l’échelle du temps et dans l’espace par rapport à une immensité et une complexité dans laquelle nous nous sommes plongés durant quelques jours, des sensations qui nous auraient échappées si notre passage avait été plus bref.
A propos du temps d’abord : les Pyrénées sont le fruit de forces telluriques incommensurables intervenues sur une durée qui nous dépasse et dont nous découvrons qu’elles s’exercent encore. Cela nous confronte à l’origine du monde, et donc à notre propre existence, dans un raccourci vertigineux auquel nous nous ne sommes généralement pas confrontés au quotidien.
Plus proche de nous, les Pyrénées ont non seulement constitué un habitat difficile par les conditions de vie propres aux montagnards, mais elles ont également été le théâtre de conflits politiques et religieux incessants au cours des siècles passés, où il est difficile de démêler le vrai du faux, le pur de l’impur, les lumières de l’obscurantisme … dont les traces sont encore très présentes aujourd’hui dans les vestiges et dans les cœurs. Autant de questions qui persistent dans nos temps contemporains et de réalités à aborder avec humilité.
Quant à l’espace, l’intense activité humaine, sa modernité et ses réseaux de communication se sont naturellement installées dans le fond des vallons, le long des cours d’eau et plus rarement en altitude. Au bout du compte, après des millénaires de passages, et d’occupations humaines, l’horizon majestueux de la chaîne des Pyrénées, que nous avons pu contempler à 360°, ne laisse néanmoins voir que l’impressionnant spectacle de la verticalité sauvage des pics rocheux, et l’abondante variété du couvert végétal. Les traces humaines plus visibles sont néanmoins présentes et durables à notre petite échelle, marquées par leurs différentes origines historiques, linguistiques et culturelles complexes, autant de microcosmes qui ne confèrent pas à ce massif montagneux l’unité culturelle à laquelle on pourrait s’attendre, entre nord et sud, comme entre est et ouest. Dans ces conditions, marcher, dialoguer et comprendre, apparaît bien comme un préalable absolument essentiel, avant d’évaluer, de trancher, de décider quoi que ce soit …
TAREK pour les SMF
Je crois parler pour tous les scouts,
aussi bien les jeunes que les adultes, en disant que nous avons pris beaucoup de plaisir à être parmi vous et à cheminer ensemble. On a trouvé refuge dans les propos des uns, et les sourires bienveillants des autres. Avant ce mois de juillet, l'Ariège m'évoquait vaguement une histoire d'ours, rien de plus précis. Dans mon Sétif natal, il y avait comme dans tant de lieux où les humains ont choisi d'élire domicile et de fonder des villes, une montagne au loin. Elle n'avait rien de sacré pour moi. Aussi, l'orogenèse des Pyrénées comme celle des Aurès, n'a pas constitué pour moi un sujet d'intérêt avant notre petit séjour.
Le paysage que nous avons vu, avec cette gentiane que je découvrais, ce cheval de Mérens dont je n'avais jamais entendu parler, ces chemins escarpés où les pierres plus ou moins polies, plus ou moins brutes, se succèdent dispersées en un ordre sans artifices pour soutenir le poids de nos pas, m'a rendu perplexe sur la nature humaine : sommes-nous des chasseurs, des éleveurs, ou plus simplement des visiteurs ? C'est en tout cas en visiteurs que nous marchions dans la montagne ; elle était notre hôte,
et nous, les siens. Dans le regard inquiet d'une vache pour son veau, regard menaçant pour qui traverse sans faire attention, me vient l'image d'une montagne qui se réserve le droit de tenir à l'écart de ses secrets quiconque la foulerait du pied d'une mauvaise manière. Elle nous met devant une sorte de paradoxe : pour arriver sain et sauf en haut, il faut regarder ses pieds. Pour éviter le trépas, chaque pas compte. C'est ce qui donne charme et intensité au sentier.
On n'arrive au refuge que par l'enchaînement de pas prudents, et on n'en revient que de la même façon. De retour au sol, une fontaine fraîche évoque le Paradis. De nature insipide, l'eau pour qui a marché longtemps a une saveur inédite. Des centaines de pas sont étanchés en une gorgée. Elle est meilleure que le lait cru, meilleure même que le miel des montagnes.
Une confidence : avec les quelques scouts arrivés en premier, nous ne sommes déchaussés pour faire nos ablutions et prier. Qu'est-ce que prier sinon rendre grâce à ce que le quotidien nous pousse à ignorer ? Sans nous en apercevoir, l'épreuve de la marche nous fit passer du profane au sacré. Désormais, en me promenant à Toulouse, mon pas porte avec lui un peu d'Ariège et ma conscience lui accorde une attention nouvelle.
Mon espoir est que l'année prochaine, des scouts de toutes convictions se joindront à nous, des catholiques comme des laïques, sans oublier les protestants, les israélites, et les bouddhistes.
Une confidence : avec les quelques scouts arrivés en premier, nous ne sommes déchaussés pour faire nos ablutions et prier. Qu'est-ce que prier sinon rendre grâce à ce que le quotidien nous pousse à ignorer ? Sans nous en apercevoir, l'épreuve de la marche nous fit passer du profane au sacré.
Désormais, en me promenant à Toulouse, mon pas porte avec lui un peu d'Ariège et ma conscience lui accorde une attention nouvelle. Mon espoir est que l'année prochaine, des scouts de toutes convictions se joindront à nous, des catholiques comme des laïques, sans oublier les protestants, les israélites, et les bouddhistes.
PAULE
Bonjour à vous tous et merci pour ces beaux textes
Je ne suis pas très douée pour exprimer par écrit ce que je ressens mais c'est tellement difficile tellement c'était profond. Moi, le juif errant, accu
eilli avec tant d'amitié ! J'ai été tellement heureuse de pouvoir affirmer mon amitié pour tous, ma solidarité avec ceux qui souffrent dans ce monde et non pas un soutien aveugle à une politique qui trahit tout ce pour quoi j'ai choisi de porter l'identité de ma mère plutôt que de me cacher derrière celle de mon père.
J'ai été tellement heureuse aussi de renouer avec mes racines algériennes ! L'Algérie que je n'ai jamais oubliée car malgré mon jeune âge quand je suis partie, elle représente la plus belle partie de ma vie. J'ai eu la chance, il faut dire, de naître dans deux famille humaines et ouvertes aux autres. Du côté de ma mère, ils étaient conscients de leurs racines et de ce qui s'est joué dans cette guerre qui nous a obligés à partir, non pas du fait que nous étions français, mais parce que le cadeau de la nationalité française à une partie des algériens en 1870 était vraiment un cadeau empoisonné, qui obéissait à la fameuse tactique "diviser pour mieux régner"... Je viens d'écouter un podcast sur Pierre Mendes France et je suis fière de lui, de Léon Blum, de ces gens qui ont toujours essayé de suivre la voie de la justice.
Pour revenir au groupe j'ai été heureuse de vous rencontrer tous et j'ai hâte de vous revoir. Oui, Claire, c'était super de partager notre chambre. Et tous les autres, Leïla et Hadji, Tarek, Abdelkader, Bilal, Morice, Bernard, Stéphane... mais je ne peux pas tous vous citer, je vous aime tous…
En ce qui concerne la montagne, c'est un milieu qui m'a toujours attirée, qui par sa majesté, nous inspire l'humilité et la sagesse. Quel bonheur de voir nos efforts récompensés par la vue de ces paysages grandioses... Il me tarde de vous revoir tous. Avec toute mon amitié.
OLIVIER
Bonjour Tarek et à vous tous,
La sincérité et intimité de ton témoignage me pousse à répondre …. Merci Tarek…
J’avoue que je ne souhaitais pas écrire, la montagne est un lieu sauvage, brut que j’ai du mal à vivre en groupe. Je pars souvent seul et à deux…. J’aime pouvoir m’arrêter, contempler la roche qui m’inspire, l’ombre et la lumière en apportant de la force dans le hara. Oui la montagne s’apprivoise pas à pas, elle se mérite et me rappelle qu’à chaque instant la vie est précieuse. La montagne a un goût d’éternité… J’ai aimé particulièrement l’échange avec le maire pagnolesque des cabanes et l’hommage que nous lui avons rendu par la chanson Se canto.
Les interventions sur l’histoire du catharisme et l’invitation concrète du pardon est un bel exemple de spiritualité incarnée…
La beauté fugace de la fleur met du baume au cœur et me rappelle la fragilité et la beauté de la vie.
Ce que j’ai apprécié le plus lors de mes séjours à C.C c’est la richesse du cercle quand on invite chacun à parler ou se taire… un par un…
Le cercle a une dimension sacrée, magique et incite à l’ouverture du cœur et à l’écoute. Je l’ai particulièrement apprécié lors de mon premier voyage de Cannes à Nice avec le son mélodieux de la flûte de Notre ami Michel…
Je vous remercie pour cette marche dans les Pyrénées ariégeoises où nous avons pu sortir de la cabane, monter, descendre, marcher plus ou moins vite, attentif parfois à ceux qui avaient des difficultés…
La montagne ça Nous gagne et elle m’invite au Silence… Bien amicalement
SYLVIE
De retour des Pyrénées je garde cette impression de beauté saisissante des paysages variés qu’elles nous offrent. Dans ce cadre superbe notre groupe aux personnalités si diverses a trouvé un réel support pour approfondir ses capacités à s’interroger, se documenter, à écouter, à se remettre en question, s’ouvrir au dialogue et à la nouveauté.
La force de la montagne nous a impressionné, nous conduisant à une humilité, souvent évoquée, qui n’écrase pas mais nous aide à grandir dans le réel de notre humanité.
Devant tout cela et tous les « merci, merci » auxquels je joins les miens, je reconnais au sein de notre groupe « Compostelle-Cordoue » une précieuse capacité à la « louange commune », favorable à la compréhension mutuelle que nous recherchons. La bienveillance qui nous tient à cœur cherche ses modes d’expressions, poursuivons sa culture ! Amitiés, Caminando
CLAIRE
MES DEUX REVES
Quand chaque pas ici-bas est un combat pour la vie et une revanche sur les forces des ténèbres, ce groupe est un ciment pour avancer. Parce que le groupe de « Compostelle Cordoue » porte l'esprit de la rencontre avec l'autre, l'ouverture à la différence. Lors du chemin, chacun dévoile un peu de ce qu'il est, offre en partage un peu de ce qu'il a, dans le cœur ou dans son sac à dos, chacun fait un pas vers l'autre pour commencer à le connaître, et personne n'est laissé sur le bord du chemin avec ses difficultés.
Bienveillance, partage, écoute, mon amour avec Compostelle Cordoue naît d'une orange sortie du sac à la fin d'un chemin, partagée dans le froid, sous un barnum, avec moi qui avait de quoi manger et n'avait pas marché pour me rendre sur les lieux. Symbole de fraternité comme une lumière dans un monde où trop souvent chacun vit pour soi.
Joie de retrouver ce groupe dans l'Ariège en ce mois de juillet 2024.
Un choix de lieux, visites et chemins d'une grande richesse, une organisation solide et une diversification remarquables, avec beaucoup d'humilité, de bienveillance, et une attention permanente. Une intendance au top, les chauffeurs de car aguerris à la route de montagne partagent aussi le séjour, connaissent la région et guident sur le chemin.
A tout moment, des chants entonnés à l'improviste, à l'unisson ou en canon.
Au départ matinal, le cercle où tout le monde a sa place, d'égal à égal et à même distance du centre empli des sacs à dos.
Médecins et divers praticiens en compétences variées présentes dans le groupe, pour un éveil du matin en douceur, pour la réparation après l'effort ou le soin des bobos, elles sont toujours disponibles.
Une belle amitié est née avec ma voisine de chambre.
La montagne est rude, elle abrite des êtres de caractère. Elle nous élève sans nous ménager et nous offre une vision imprenable sur la Création. L'effort y est récompensé par la découverte de paysages magnifiques aux sommets, ou le cri des marmottes à l'arrivée dans tel lieu.
Le refuge, accroché à la montagne, est livré en vol par hélicoptère. Sept tonnes par livraison je crois, où chaque colis est pesé au gramme près. Immensité et précision dans la petitesse.
Le ciel n'y est pas pollué, il offre ses étoiles. Au lever du jour, le silence offre le bruissement du ruisseau qui serpente en contrebas. Là-haut, les falaises sont le refuge et le terrain de jeu des isards que nous avons attendus mais pas vus. Nous y avons observé la gentiane jaune, le chardon de montagne, les rhododendrons, la fleur d'arnica...
Nos guides et spécialistes de la région aiment leur pays et offrent leurs talents pour nous le faire découvrir et connaître son patrimoine.
A la découverte de l'autre ? « C'est la première fois que je rencontre des seniors » : traduit dans la bouche d'un jeune garçon scout l'étonnement et cet émerveillement qui naît de la rencontre avec l'inconnu. Ces tout jeunes prennent la parole en public dans un groupe de 50 personnes. Des jeunes remarquables, respectueux des autres et de leur environnement, du silence de la montagne. Qui animent le début de nos repas.
Je viens de réaliser deux rêves, rêves de longue date, le premier de marcher avec Compostelle Cordoue, le second de monter en refuge et d'y dormir.
Nous avons marché non pas seulement pour marcher, mais marché pour connaître. Il existe sur terre et dans cette région des personnes passionnées, menant des vies hors normes, qui ont bien voulu partager avec nous leur expérience, leurs connaissances, et mettre leurs compétences au service du groupe et du séjour.
Un séjour absolument merveilleux, un cadeau qu'il nous a été offert de vivre et partager. Bravo !
MONETTE
Retour at home depuis déjà... Dix jours avec 40° au compteur !
Un énorme merci à toutes et tous qui ont contribué à organiser cette magnifique rencontre.
Le lieu d'hébergement Des Oustalous, notre moyen de locomotion Totocar et ses charmants et surdoués olympiques des épingles à cheveux serrées, chauffeurs si sympathiques et attentionnés.
Tous les intervenant-e-s qui ont agrémenté nos journées par leur érudition, leur compétence, leur connaissances transmises en excellents pédagogues, sans oublier la maîtrise de notre Cercle de Dialogue en fin de séjour, cet ADN de CC qui se perpétue avec talent.
Voilà pour moi qui est "profité" de ces moments intenses, de la gentillesse de tous, notamment de nos jeunes Scouts et des nouveaux venus vite intégrés dans notre groupe de "vieux routards" !!
Nos acquis dans cette bienveillance va, je le souhaite, participer à la manière du colibri à l'évolution de notre humanité. J'y crois malgré tout.
Bien fraternellement.
GENEVIEVE
Mercredi 17 et jeudi 18 juillet, nous sommes montés au refuge de Bésines ; nous étions 18 adultes (peut-être plus…) et le groupe de nos amis scouts presque au complet. Nous avons eu le plaisir de monter dès le départ sur un sentier à l’ombre, en forêt, avec déjà un certain dénivelé. Le groupe a vraiment bien grimpé ; les scouts étaient enthousiastes.
Nous nous sommes arrêtés au bord du lac de Bésines pour déjeuner. Juste avant, des champs de rhododendrons à perte de vue se sont offerts à nous. Pour moi qui parcours les Alpes de Haute Provence chaque été en randonnées, j’ai découvert des paysages très ouverts avec des vues circulaires sur les crêtes, entourant le pic d’Auriol, donnant des respirations salutaires.
Arrivés au refuge après une montée bien « raidasse » et sous les applaudissements des premiers ayant atteint le but, nous avons somnolé, papoté. Plaisir d’une douche solaire et d’une petite sieste sur un banc. Et puis vers 17h, une intervention de la gardienne de refuge, qui m’a marquée. Jeune femme, ayant perdu son mari, elle a repris la gestion très complexe de ce type d’hébergement. Approvisionnement en hélicoptère deux fois par semaine, mais aussi portage depuis le bas ; elle redescend du refuge en 1h30 ! Édifiant… Une belle figure de femme chef d’entreprise, infirmière de surcroît, femme sportive, très amicale et touchée par l’expression de gratitude de certains randonneurs. Un dîner excellent contribue à l’humeur joyeuse de tous.
Après une nuit plutôt « rock and roll » et courte dans les chambres des « filles » à sept et des « garçons », un petit déjeuner très sympathique dehors ou dedans, selon. Puis une descente un peu technique, un peu longue permettant d’échanger, pour la plupart, avec toujours nos bons samaritains aidant les randonneurs aux « genoux mous », les autres s’intitulant (avec arrogance ?) les « genoux durs » !
J’ai découvert des jeunes marchant très bien, des moins jeunes parvenant à refaire le monde tout en soufflant « un max » à la montée et en cavalant à la descente, des bribes d’histoires, des morceaux de vie des uns, des unes ou des autres ; j’ai eu le souhait aussi de marcher en silence tout en étant enveloppée de cette bienveillance que nous recherchons. Je me suis laissée bercer par l’humour notamment de Stéphane, qui a rythmé le temps long de la marche et des pauses, l’ampleur des paysages, l’austérité des cailloux à perte de vue nous guidant sur ce chemin de l’humilité, habité par la petite musique lancinante des muscles, des articulations, venue distraire mon esprit de plus en plus flottant. Pour arriver à l’heure (et oui !) à la gare de l’Hospitalet sur un quai inondé de soleil brûlant.
MARIE-FRANÇOISE
Mirka m'a demandé plusieurs fois : que préfères-tu ? Je ne savais que répondre...TOUT pour des raisons différentes.
J'ai aimé les Oustalous et la montagne qui surplombe.
J'ai aimé la piscine si délassante, revitalisante, si bienvenue en fin de journée.
J'ai aimé la chambre partagée, les échanges spontanés dans l'attention respectueuse.
J'ai aimé les interventions de chacun et plus encore les interstices : la fraternité qui baignait notre groupe. On se croise dans les gestes quotidiens nimbés de joie, d'accueil, de respect, de service. J'ai aimé chaque marche. Les chemins ombragés, la découverte de la petite église romane, lieu de pèlerinage…
Mais ce qui m'a bouleversée c'est la simplicité fraternelle de chacun. Et en particulier celle avec laquelle Bernard m'a accompagnée lors de mes hypoglycémies. J'avais oublié ce problème facile à résoudre quand on le prévoit. Ma hantise était de risquer de retarder un groupe. Tu m'as "invitée à ta table " nous avons pique-niqué ensemble, en avant-première et tu me racontais ton pèlerinage à Jérusalem, naturellement. Tu rendais normal et agréable une difficulté inattendue, heureusement passagère...au point que je crois même avoir oublié de m'en excuser auprès du groupe ! Heureusement que j'avais mon gingembre confit à proposer !
Alain, Nanou, Marie Laurence, Leïla, Paule, et chacun, plaisir d'échanger simplement en marchant dans un si beau cadre.
Respect, lumière dans ce frôlement du sacré au cœur de chacune de nos rencontres, parfois l'éclair d'un instant. Merci à chacun
BLANDINE
Il fait très chaud quand j’arrive en plein Tour de France aux Cabannes. C’est ma première semaine avec Compostelle Cordoue, mais bien vite je vais me rendre compte que j’ai atteint une oasis où abondent la bienveillance, la fraternité, l’amitié et que la source ne semble pas se tarir au fil des jours.
Je n’ai pas beaucoup cheminé sur les sentiers Pyrénéens cette fois ci, mes genoux ont opposé quelque résistance à mes envies de vagabondage et de partage avec vous. Les dénivelés, les montées abruptes et surtout les descentes, cela sera pour une autre fois. Mais la richesse du programme, les échanges lors des repas, des cercles et à bien d’autres moments de même que les rencontres avec les différents intervenants, ont largement compensé ma faible participation aux marches.
Nos vies sont chemin, merci à tous d’avoir été des compagnons de route souriants, attentionnés, pendant cette semaine si dense dans ces belles montagnes Pyrénéennes.
Quien camina con Compostelle-Cordoue nada le falta.
MIREILLE
Je vous lis par le forum avec intérêt et admiration. Que de beaux souvenirs évoqués qui me parlent et m’inspirent. Oui, comme l’évoque Bernard avec son verbe « grandir », on a reçu beaucoup d’informations extrêmement captivantes sur la région par les divers intervenants de la semaine et fait bons nombres d’expériences en marchant et en dialoguant.
Mais, personnellement, si je comprends bien le sens que met Bernard derrière le verbe Grandir, à savoir toute la richesse des informations reçues, je me sens moi au contraire redevenue toute petite, face aux révélations reçues. Décidément le « plus jamais ça ne fonctionne pas » spécialement sur l’abominable conflit Cathares, (on pourrait dire un génocide entre chrétiens) survenus dans cette région et presque camouflé au vingtième siècle.
Les fameux « châteaux cathares » qui n’ont eu leur raison d’être que pour favoriser un tourisme à la recherche du fantastique. Je me sens aussi démunie face au fait que les Pyrénées, comme partout ailleurs, n’échappent pas non plus à la montée des fermetures de frontières, des haines raciales et religieuses et des nouveaux chemins du néolibéralisme qui se foutent bien des montagnes.
Je ne peux m’empêcher de réutiliser les propos que Jacques de Saint Front (Je regrette qu’il ne soit pas venu) m’avait envoyé suite à la lettre que j’avais fait parvenir au forum avant la marche. Il dénonçait : la transhumance fiscale qui, le matin, amène un flot de voitures à destination de l’Andorre, refuge d’une religion non pas cathare, mais bien tolérée par notre société : celle de Mammon, qui va traire ces touristes consommateurs dans un paradis (fiscal) pour un retour le soir alourdis de cigarettes, alcools et autres « biens de première nécessité » qui sont « beaucoup moins chers ! Outre le carburant également « beaucoup moins cher !) ; sur ce dernier point on reste rêveur de voir des personnes rouler 300 km depuis Toulouse pour acheter du carburant « beaucoup moins cher », et ainsi répandre généreusement des milliers de tonnes de gaz d’échappement dans la montagne, outre le bruit, l’encombrement, tout ceci avec la bénédiction de l’Espagne et la France
Pour revenir à nos échanges, il me prend l’envie d’évoquer ici mon amusement lorsque dans nos rencontres, nous touchions aux pratiques culturelles et sociales des différentes vallées ariégeoises et pyrénéennes. Je me croyais au théâtre : on a eu droit à de savantes joutes oratoires, parce que nous étions entourés de gens fortement attachés aux Pyrénées, mais aussi très liés à leur région spécifique. C’était un plaisir de vous entendre débatte et défendre votre coin de terre et cela avec l’accent. Merci à Stéphane, Philippe, Bernard, Antoine, Bertrand et d’autres que j’oublie.
On reconnaît bien là la nature du montagnard qui sait la valeur des choses de la terre. Comme ailleurs me semble-t-il, les Pyrénées sont liées aux problèmes de l’eau, des dégâts dus aux intempéries, de l’approvisionnement en matériaux de chauffages, du besoin de terre, de voies de communications et de tourisme. Si les gens d’ici se sont battus dans leurs régions spécifiques, ils étaient aussi prêts à se déclarer du pays des Pyrénées, territoire qui semble faire l’unanimité lorsqu’il faut le défendre. Je fais ici un parallèle avec les Valaisans en Suisse qui, de tout temps, se sont étripés entre régions valaisannes. Mais si on leur demande leur origine, d’une seule voix ils se déclarent avant tout Valaisan de sang. Lire la passionnante histoire des bisses du Valais.
JACQUES
Une semaine en Ariège – la richesse d’être ensemble.
Dans le silence animé du groupe apparaissent des bribes de chacun.
Dans le chemin en commun se construisent les éléments du puzzle de l’un puis de l’autre. Les morceaux sont indentés ou lisses, gris clair ou chatoyants, et les brisures parfois laissent échapper une larme.
Jour après jour les portraits se constituent et viennent démentir la fugace impression du premier regard ou du premier échange.
Les fraternités se nouent, construites des différences partagées et appréciées, des goguenardises bienveillantes sur les travers bénins, et de l’appui immédiat si transparaît le véritable souci. Agissent alors les mains guérisseuses ou les paroles réconfortantes qui ne portent pas la pitié mais la reconstruction.
Cet univers de lui-même que l’autre partage recentre celui qui en a besoin dans sa trajectoire de vie qui parait ainsi moins difficile.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Dans « La femme du boulanger », Jean Giono écrit : « Il y a dans les forêts des bruits qui ressemblent à des paroles ». C’est pour tendre l’oreille et écouter ce que la forêt a à nous dire que l’association Compostelle-Cordoue a décidé d’organiser sa rencontre interconvictionnelle et intergénérationnelle annuelle 2023 au cœur du massif forestier de la Haute-Loire.
Selon les termes de la devise de l’association « Marcher-Dialoguer-Comprendre », les participants jeunes et seniors, s’attacheront au fil de marches quotidiennes à appréhender toute la complexité et la fragilité de l’écosystème forestier, grâce aux commentaires de spécialistes, fins connaisseurs du terrain local.
En complément de cette approche scientifique, les participants pourront, dans le cadre d’ateliers de lecture et de peinture, mesurer combien la beauté et la stabilité de l’arbre ont inspiré poètes et artistes et exprimer, à leur tour, leur propre lien physique, émotionnel ou spirituel avec l’arbre. De même, ils se pénètreront du sens symbolique que les différentes cultures et traditions ont donné à l’arbre au cours des âges.
À l’image de l’arbre, dont la morphologie et la résilience dépendent largement de son système racinaire, les racines familiales, culturelles, sociales de l’Homme forgent son identité. Quelle conscience avons-nous de ces influences ? Quel regard suffisamment critique posons-nous sur elles pour que nos propres racines ne soient pas un obstacle à la rencontre avec d’autres personnes ayant des racines différentes ?
Quelques questions qui animeront les débats de clôture de cette semaine entièrement dédiée à une analyse approfondie des relations entre « La forêt et l’avenir de l’Homme ».
Morice de Lamarzelle
Chargée de communication de l'association Compostelle Cordoue.
Relations-contacts- médias. +33 662 82 63 58
Jean-René Brunetière
Président de l’Association Compostelle Cordoue +33 686 58 00 06
Bernard Burel +33 687 72 63 25
Responsable du projet
Infos pratiques :
Date : 18 au 25 juillet
Lieu : La Chaise-Dieu (Haute-Loire / Auvergne)
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Jean-René Brunetière, Président
Chers amis,
L e lieu : La marche 2023 de Compostelle Cordoue est prévue en Auvergne, dans le Parc Naturel Régional du Livradois-Forez, près du magnifique village médiéval de La Chaise Dieu.
Le concept : Nous reprendrons cette année le concept de marche « en étoile » autour d’un camp fixe, à Malvières, où nous serons hébergés.
Malvières, est un champ inépuisable de randonnées. Nous parcourrons, en particulier, quelques étapes du fameux chemin « Robe de bure et cotte de mailles »
Le thème : Le thème de découverte, d’échanges et de débats s’impose en ce lieu : celui de la forêt.
Pour découvrir toute la complexité de son écosystème, nous bénéficierons de l’expertise d’éminents spécialistes de la région.
Les dates : Du mardi 18 juillet, en fin de journée, au mardi 25 juillet dans la matinée
L’hébergement : Dans 2 gîtes très confortables d’un total de 33 lits. Toutes les chambres (à 2 ou 4 lits) disposent de sanitaires complets privatifs.
À proximité, sont prévus les espaces pour une vingtaine de places sous tentes pour les scouts.
La nourriture :
Petit déjeuner : à préparer et à prendre sur place dans les gites.
Déjeuner : pique-nique tiré du sac au cours des balades. L’organisation fournit les victuailles ( approvisionnement possible à proximité)
Dîner : auto organisé (plat principal livré par un traiteur)
« Tournées vaisselle » à organiser
Les transports :
Les gares les plus proches : St Etienne ou Clermont Ferrand… Nous sommes vraiment dans la nature !
Totocar emmènera les Toulousains le mardi 18 et prendra, au passage, à la gare de Clermont-Ferrand, les personnes qui s’y rendront en train.
Deux voitures individuelles seront disponibles pour les petites courses.
Chaque jour, Totocar se chargera des trajets de proximité.
Les marches :
5 jours de marche sont prévus au départ de Malviéres. Ils nous permettront de découvrir le patrimoine végétal de la région et de visiter des lieux emblématiques de cette partie de l’Auvergne.
Coûts et réservations :
Malgré l’inflation, le coût du séjour est maintenu au niveau de 2022 :
500 € tout compris pour les seniors (70 €/j)
250 € pour les seniors ½ tarif (35 €/j) laissé à l’appréciation personnelle.
125 € pour les scouts (18 €/j)
Pour celles ou ceux qui ne l’auraient pas encore réglée, n’oubliez pas la cotisation 2023. Elle est indispensable ! Tarif normal : 40 euros ; Tarif réduit : 20 euros
Inscription avec versement d’au moins 30 % d’arrhes avant le 29 mai par virement ou chèque bancaire au compte :
Titulaire : ROGER BERLAN COMP-CORD
IBAN : FR22 3000 2040 5900 0000 7756 L83
BIC : CRLYFRPP
Adresse du titulaire : Roger Berlan 30 chemin Panegans 31170 Tournefeuille
Pour toute question :
Organisation :
Jean-René Brunetière : 06 86 58 00 05 /
Bernard Burel : 06 87 72 63 25 /
Finances :
Roger Berlan 06 74 53 70 76 /
A bientôt dans le Livradois-Forez !
Le CA de Compostelle-Cordoue
Caminando !
23 adultes et une troupe de Scouts Musulmans de France ont parcouru la route.
Alain Simonin l'a vécue comme :
Une symphonie du Nouveau Monde
Marcher pour refaire société
Imaginer une colonne s’étirant au fil de 60 km de marche, composée de 20 adultes entre 40 et 78 ans, de diverses croyances, et 11 jeunes scouts musulmans. Ils rient, chantent à la joie d’être ensemble, rechignant parfois devant l’effort ou des cailloux sur lesquels ils s’encoublent. La colonne veut relier Cannes, la ville de la marche annuelle du Vivre ensemble, à Nice, la ville d’un récent martyre. Durant 6 jours, dormant sous tente ou dans des gîtes de rencontre.
Tous ces marcheurs se sont retrouvés pour marcher-dialoguer-comprendre. C’est la devise de l’association Compostelle-Cordoue qui, en partenariat avec Vivre Ensemble à Cannes, a mis sur pieds ce pèlerinage intergénérationnel et interconvictionnel.
Marcher, dialoguer, c’est le lot de beaucoup de gens. Mais comprendre ? Et d’abord comprendre quoi ? Trois thèmes majeurs ont alimenté nos échanges. La planète qui bascule inexorablement vers le réchauffement climatique. Les colonnes de réfugiés qui, aux quatre coins du monde, se heurtent aux barbelés ou à la mer de tous les dangers. La violence endogène qui pousse des humains à en tuer d’autres, emportés par leurs idées dominatrices. Trois thèmes d’une actualité criante, qui touchent autant les jeunes que les séniors et qu’il nous faut affronter avec discernement et espérance. Trois thèmes dont les villes de Cannes et de Nice sont, à divers titres, des emblèmes.
Alors, la magie de la marche opère et ouvre les esprits et les coeurs. Une certaine « bienveillance » s’est répandue dans le groupe tout entier, sans qu’on sache d’où elle est venue. Chacun est attentif à l’autre et l’entraide entre les séniors et les jeunes scouts fait merveille. Aux étapes, nos rencontres successives avec des acteurs locaux engagés dans l’un ou l’autre des trois thèmes, se sont révélées d’une extraordinaire richesse. Sans doute par l’étonnant pouvoir de questionnement que des « visiteurs » déclenchent chez leurs « hôtes ». Comme, loin dans le temps, trois anges visitant Abraham et sa famille ont ouvert le monde aux questions essentielles. Car les pèlerins, en marchant, s’interrogent eux-mêmes au plus profond. C’est cette altérité partagée dans l’intimité de la marche qui contribue à fonder un vivre ensemble aux dimensions plus larges, dans les quartiers, les villes, les régions, les pays, jusqu’aux dimensions de la planète. Et par leur esprit libéré du poids de corps, ces pèlerins d’un nouveau monde, ont pu, lors des diverses tables rondes organisées en fin d’étape, inviter chacun à s’ouvrir au partage d’une réflexion cruciale pour demain.
Ainsi, avons-nous eu l’impression, durant cette semaine où l’espace et le temps nous sont apparus sans limite, que nos pas avaient inscrit dans le sol, les notes de musique d’une nouvelle « symphonie du Nouveau Monde ». Un nouveau monde qui ne voudra pas contempler ses découvertes dans son propre miroir et réduire le travail de l’autre à la satisfaction de ses propre besoins. Mais un nouveau monde qui, main dans la main avec l’inconnu enfin reconnu comme son semblable, construira des villes, des quartiers, des familles, des forêts, des montagnes, où le respect, la bienveillance, la vitalité, le partage, l’amitié, seront les maîtres mots.
Alain Simonin et toute l’équipe des marcheurs
Journal sensible de la marche par Olivier
Chers amis et marcheurs de Compostelle Cordoue,
Par la voix de Michel notre président à Vajra Yogini, j’ai décidé de vivre cette marche de Cannes à Nice…
Un chemin d’imprévus, de beaucoup de Rencontres riches et variées à travers la marche, la parole, les temps de repas où j’ai pu me joindre aux scouts avec joie. Bien sûr le Chant a nourri ce corps et cette ambiance de louange et nous a apporté de la Joie et de la fraternité. Sans oublier la flûte magique de Michel ni le Bus, entité vivante manœuvrée par le célèbre tandem Dominique /Roger qui ont donné beaucoup de leurs personnes pour la réussite de ce périple.
La marche pour la paix à Cannes, c’était fort de café avec toute cette richesse humaine, les policiers restent encore étonnés des acclamations des jeunes et quel enthousiasme de la mamie américaine, n’est -ce pas Safa ? J’étais aussi ému de voir les visages des différents représentants religieux…
Pour la fête des 10 ans de vivre ensemble j’ai écrit quelques phrases : nôtre sœur Nanou dit : «
D’abord ça se passe à l’intérieur de Nous ». Lama Théor : « ce qui apparaît dans le monde ça se construit dans notre esprit. Avant l’écologie intérieure, il y a la tolérance d’avis différents, cependant les notions communes d’amour, bienveillance, compassion, l’éthique au sens de discipline sont là»
Tout ça ne constituerait il pas du Respect, peut- être la forme la plus haute d’amour ?
Frère Vladimir que nous retrouverons sur l’île de Lérins parle de convertir tous les matins son regard sur la création en passant de l’exploitation agricole à un don, une communion. Ça nécessite de modifier ses pratiques de viticulture et de culture de l’Olivier en prenant Soin, en laissant le temps au temps. Créer un monastère vert, tous les matins vivre une contemplation avec la création ça dit où vous en êtes.
J’ai noté l’intervention douce et vigoureuse de Nanou qui dit : Cherchons les grains de sable (la conscience individuelle liée au cœur) pour enrayer le bulldozer car si on ne pense pas collectif, on va Crever !!! Aussi se remonter les manches et passer à l’action , Nanou parle du cercle, pas de chef, c’est la sociocratie.
Ah que j’ai aimé et que j’aime ces temps de cercle entre Nous, cela me rappelle les indiens d’Amérique qui respectaient Notre mère la terre et étaient en lien avec le grand Esprit … souvent plus proche que l’homme blanc qui a conquis ses terres là au prix d’un génocide …certes les autres races humaines ont aussi décimés leurs frères en leur temps, l’histoire le montre …
Gardons l’espérance malgré tout, que l’amour, la fraternité et la lucidité aient le dernier mot…
Quel plaisir, quelle joie d’entendre et de voir le Cheikh Bentounès (un grand et beau Merci Sophia de m’avoir présenté ton papa) en présence de nos scouts d’Empalot qui vivaient une Rencontre importante. En tout cas le lien, le respect et l’écoute étaient au rendez- vous. C’est dur d’écouter, toute une pratique de l’attention et de l’ouverture du cœur…. Le Cheik racontait
L’origine des Scouts Musulmans de France le 18 janvier 1991 où il y avait un risque réel de 3éme guerre mondiale, un moment de doute, friction, d’incompréhension.
Après des années de dialogue, persévérance, le 8 décembre 2017, 193 pays à travers l’Unesco une branche de l’ONU votent oui pour créer une Journée Internationale du Vivre en Paix, la JIVEP, pour vivre ensemble en unité, tout un travail d’investigation symbolique. Les SMF sont un modèle pour les autres pays, on travaille sur un projet éducatif… Je remercie Aïda et Stéphane pour leur action et présence au sein des SMF et pour leurs partages sincères pendant cette marche de Cannes à Nice.
Je suis touché par la parole du Cheikh Khaled Bentounès qui dit « le protocole de Médine, le premier acte le prophète Mohammed, où est né la notion de la Oumma ? La communauté réunit trois tribus juives et des musulmans… La Mère c’est celle qui accueille tous ses enfants.
La fête de Noël était partagée au Caire par des musulmans et des chrétiens, l’Emir frappait une monnaie. Merci Mr Khaled Bentounès d’avoir pu marcher à vos côtés au centre Marthe Robin avec ses beaux arbres, animaux, une pierre imposante près de la chapelle … Quel bel endroit de paix et de simplicité où j’ai ressenti une paix du Cœur. Nous, les anciens nous avons passé quatre nuits là bas…
Auparavant nous avons logé deux nuits à Théoule sur mer, maison Sainte Camille, un lieu de mixité sociale extra- ordinaire qui accueille des handicapés, une maison de retraite et des gens de passage. Tout ceci à un prix abordable pour la région avec vue sur la mer. Et OUI, Mesdames et Messieurs…
Pas forcément dans l’ordre chronologique, nada te turbe, nada te espante …solo Dios basta … Un des chants sacro- saint de Compostelle Cordoue, n’est-ce pas Alain ? Je suis éternité lorsque je cesse de m’identifier au temps (Angélus Silisius).
La Marche guidée par nôtre ami Bernard m’a ravi le cœur et l’âme, une impression d’elfes, d’anges dans la nature était saisissante. Comment ne pas vous faire partager cette parole découverte dans un livre emprunté à notre ami Daniel qui s’intitule le vol du Loriot : « les chemins sont des rivières immobiles dès que je marche elles se remettent à courir ».
Merci Daniel, pour ton chant, ta joie de vivre et le partage du bon vin, ton amour et vécu du scoutisme incarné et ton action au sein de « Démocratie et Spiritualité.
Un des thèmes proposés pour notre marche étant la violence : j’en profite pour vous avouer que le vin aidant et la passion un peu exacerbée, mon écoute se trouva affaiblie et je manquai de discernement à l’égard d’un de nos amis, par discrétion je tairais son prénom. Je luis présentais mes excuses.
Une autre phrase du vol du loriot attira mon attention:il suffit de parler calmement pour qu’à nouveau les oiseaux viennent se poser entre les mots , où et à quel moment suis-je violent? Serait- ce la peur qui rend violent ? Le manque d’écoute ? etc…. Le fait d’être égo centré à ce moment là, s’identifiant à une expérience malheureuse …. Au lieu de vivre une expérience Théo centrée avec plus de recul, de discernement, car nous ne sommes plus tout seul, consciemment…
Quand notre ami Stéphane a parlé de l’expérience de vie de Magda Hollander-Laffont, j’ai eu l’impression qu’elle était parmi nous cette survivante de la Shoa.
Ce témoignage m’a frappé …Qu’attends tu Olivier pour acheter le livre demain au creux de nos mains, chez Bayard ? J’attends qu’il neige ou noël … ça tombe bien ça arrive à grands pas.
L’excursion sur l’ile aux moines de Lérins fût riche, les SMF ont découvert une célébration chrétienne et ont pu se baigner. Les seniors un peu révolutionnaires au goût de frère Vladimir sont rentrés dans le vif du sujet concernant les questions d’évolution de l’église. Un dialogue vrai et constructif à mon goût avec de l’humour réciproque à la clef ce qui n’est pas sans déplaire à la parole de Claude Nougaro, le célèbre chanteur Toulousain « Saint Pierre donnez -moi la clef »
A ce sujet, j’ai pu vous rencontrer de manière personnelle ou à deux, à travers le chant, que ceux soient les plus jeunes Loubna et Safa, Sofiane et Anis puis les anciens avec un échange particulier avec Alain le chef de Chœur… et bien sûr lors de nos chants collectifs…je suis persuadé qu’à travers le chant, le corps et le cœur s’ouvrent et nous touchons des dimensions angéliques et fraternelles. Je remercie tous mes frères et sœurs d’avoir joué le jeu, pardon la partition. Le chant des baleines qu’est- ce que c’est beau, vous connaissez ? Le chant peut être un moyen de réconciliation : quand Saint François apprend que l’évêque et le maire d’Assise sont fâchés, il est affligé et déjà bien malade il ne peut se déplacer. Saint François rajoute un couplet à leur intention. Il envoie ses frères chanter et la réconciliation a lieu. Il faut dire aussi que le Maire et l’évêque aimaient beaucoup Saint François d’Assise.
En cet Instant du vendredi 30 Octobre nous allons vivre un grand moment de prière célébrée par nos Amis musulmans. C’est une découverte pour moi, cela se passe vers 12h dans la Nature. Nous avons un peu marché avant pour évacuer nos émotions liées à un trajet difficile dans le Bus. Merci Leila pour nous avoir proposé cela et merci pour ta douceur incarnée. Notre ami Hadji mène la prière, j’ai ressenti un beau moment de ferveur, de connexion à la Terre, d’humilité et là le groupe de prière change le climat.
Cela a un goût d’éternité et de relation à plus grand que soi, un mystère…. En plus voir des personnes avec qui nous avons marché, dialogué, essayé de comprendre sans saisie est d’autant plus saisissant. A l’écoute réciproque. Les témoignages de Sofiane, Hadji et Safa m’ont particulièrement touchés. Peut -être l’écoute est elle plus favorable ou différente dans la nature ou un Beau jardin ?
Merci Infiniment pour ce partage de la tradition musulmane Fraternelle.
Nous arrivons au samedi et oui déjà, à Nice ou Nous allons enfin loger sur le même lieu… Avouons que ça simplifie les choses. je suis émerveillé de rentrer pour la première fois dans une auberge de jeunesse moi le vieux de 54 ans … Les Camélias fleurissent mon petit cœur d’enfant !!! j’aime le cœur de Nice et là je vis les moments les plus intenses et surtout les plus denses du voyage.
L’hommage à la cathédrale ND de Nice le 29 octobre 2021 est profond avec trois temps, les témoignages des politiques, l’hommage musical de toute Beauté et la célébration liturgique…
Le discours de Darmanin reste ouvert et il nomme la communauté musulmane. Je suis sensible à la messe, au fait de faire mémoire aux 3 victimes d’un acte insensé. Le timing reste serré car le restaurant nous attend: j’ai passé un beau et bon repas avec les jeunes en face de Sofiane que j’ai trouvé attentif, nous avons pu mieux nous connaître. Je suis heureux de partager ce repas à leurs cotés.
Plus tard Nous arrivons à l’échange sur les actes de terrorisme. Comment les uns et les autres vous avez vécu ces 2 tragédies terribles. 2016 l’attaque civile et républicaine et l’an dernier la communauté de Nice. L’Iman Abdelkader dit qu’on ne s’y attend pas, le terrorisme n’a aucune distinction, il est aveugle dans sa violence, une horreur qu’on ne peut même pas s’imaginer, émotion passée face à cette évidence, qu’est ce qui a motivé cet acte? Le terrorisme Islamiste : on est pris par la torpeur, avant ça on pense aux victimes, à leurs familles. L’Essentiel si ce terrorisme nous divise il aura gagné. Après 2015 au bataclan avec Philippe Asso, la force des croyants c’est d’UNIR les Cœurs, Unir les Âmes. Après l’attentat Philippe Asso m’interpelle en disant mon Bien Aimé en arabe. Je vois et j’entends que l’imam est particulièrement touché par cette parole de Fraternité. Restons fixés sur l’essentiel, message de paix, de fraternité et d’altruisme. En occident on est passé d’une société très communautaire à une société très individualiste. Le chacun pour soi a ses limites!!!
Avant on était défini par le groupe, maintenant je choisi sur Facebook !
Pourquoi a t’il fait cet acte là? Comment quelqu’un peut il décapiter avec un couteau ?
Voir le danger à l’extérieur de soi, l’autre n’est pas mon ennemi. La réponse : la justice, pouvoir vivre ensemble avec des règles communes. Éduquer, faire sortir du chemin j’ai toujours raison, il n’y a que moi qui compte. L’Alliance n’est pas fusionner, différences et divergences. J’ajouterai la fusion c’est la confusion, unis et différenciés, un Olivier ne donne pas des prunes et la vigne du cacao !
L’Amitié et le Respect au quotidien, revivre au quotidien le bien commun. Et oui Mr Abdelkader Nous sommes de passage sur cette terre, des locataires. Donner la mort sur internet c’est très violent, j’ajouterai que les mêmes circuits neuronaux ne sont stimulés que si on passe à l’acte : on devient ce que l’on pratique. Le pardon c’est vouloir créer des liens, continuer à trouver des lieux pour se donner, avoir le désir du bien commun, il y a le besoin de se réécouter. On marche ensemble, j’ai intégré quelque chose de l’autre.
Philippe Janssen historien dit : vivre ensemble chez les politiques c’est rechercher un consensus, accepter les désaccords. J’ajoute que les désaccords sont une richesse tant qu’il y a le respect, je n’ai pas à me sentir en danger.
Philippe Asso : pourrions Nous ne pas penser avoir des solutions ? Peut- on s’interroger par rapport à ce qui se passe ? Le constat est que là où il y a de l’humanité il y a de la violence, en moi il y a de la violence. A Nice on n’a pas voulu voir la question du terrorisme islamiste, il y a une non culture de réaction à la violence. Les jeunes confrontés à la violence sont à poil.
Le terrorisme djihadiste, islamiste n’est pas bête, Hitler c’est grandiose. Il développe une rhétorique judéos croisés. Pourquoi Nous sommes faibles parce que nous ne sommes plus confrontés à la violence. L’autre constat fondamental c’est créer, vivre des relations, la religion de l’amour, comprenons, analysons, soyons pragmatique. Je note que la différence nous enrichit.
Avner Soudry est né dans une famille juive. Que dois-je faire dans ce monde ? j’ai vu d’autres voies avec les musulmans et les chrétiens. Le coran et la bible sont des voies civilisatrices des religions. La religion chrétienne c’est la révolution de l’Esprit. La religion a fait beaucoup de dégâts et de guerres.
Genèse 17 verset 1 je Suis Dieu El Shaddaï , marche en ma présence et Sois intègre .La fonction et le droit dans ce monde c’est continuer la création de Dieu. Je me méfie du dialogue cultuel, je préfère le dialogue culturel. Au quartier Ariane il y a un niveau de vie inférieur avec une majorité de musulmans, il y a eu un enrôlement en Syrie.
Philippe Asso ; en France on a abandonné l’éducation c’est le néolibéralisme, renoncé à tous les rites sociaux éducatifs. On rentre dans la société à travers le rite. J’ajoute que c’est fondamental pour passer de l’adolescence à l’âge adulte. Le contre- exemple c’est le scoutisme, un lien dans la dynamique du faire.
Notre Ami Daniel pose la question du potentiel de violence que suscite les religions ?
Comment on peut réfléchir sur ce potentiel de violence ?
Suis-je le Gardien de mon frère ? Dieu parle à quelqu’ un…
La fraternité c’est la plus grande faiblesse de l’humanité, l’action menée pour changer les choses peut être l’action du colibri. Saluons ici la mémoire de Pierre Rabhi un amoureux de la terre en fraternité Salaam Pierre, Shalom, Shanti, pax etc… Merci à toi Pierre pour ta contribution et ta transmission à un monde plus fraternel.
Le témoignage d’Abdelkader est saisissant, la rencontre à Saint Honorat nous a fait gagner 10 ans de je ne sais plus. Rencontrer ses frères quoi de plus riche Olivier ? Celui qui aime demeure en Dieu et Dieu demeure en lui (saint Jean) Voir Dieu ou plus grand que soi pour ceux à qui le mot Dieu donne de l’urticaire dans l’homme et vice versa l’Homme uni au transcendant. La lumière on ne la voit pas c’est elle qui Nous donne à voir. Le clair-obscur et les ténèbres supra lumineuses, la recherche sur la physique quantique et les mystiques non allumés, néanmoins bien éclairés l’expriment…
Le 30 Octobre Nous vivons une rencontre au sujet des migrants, je suis crevé et le thème difficile humainement m’incite peut- être à plus de torpeur. Voici quelques mots que j’ai pu écrire :
L’importance de Redonner à la personne humaine sa dignité humaine, c’est une Rencontre d’homme à homme, de cœur à cœur.
Comment dans ce que tu vis puis je t’apporter quelque chose ?
Les causes de la migration sont à 70 % liées à la politique interne de dictature, les questions religieuses et l’islamisation intégriste. L’homme reste un loup pour l’homme et les guerres arrangent malheureusement certains économiquement. Les migrants humainement parlants sont porteurs d’espérance. Entre 2016 et 2018, les équipes SOS méditerranée ont secouru 29523 personnes !!! ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens c’est à moi que vous l’avez fait …et 6 nouveaux nés ont vus le jour : le Christ ne naît il pas humblement dans une crèche ou plutôt une grotte, il n’y a plus de place à l’Hôtellerie, est ce un hasard tout cela ???
Je reviens à nos frères migrants, les demandeurs d’asile dans la pratique ne peuvent pas travailler, leur dignité, on ne peut pas la leur enlever et c’est fondamental de la reconnaître. Se tourner vers un A Venir, un possible martial : chaque demandeur d’asile a un accompagnateur.
L’exemple du marathon: les familles se relaient, coordination, travail en réseau, il y a une action de plaidoyer (Genève) les députés, le gouvernement a son rôle à jouer. Quarante antennes en France, adhérer à l’association permet d’appuyer le plaidoyer…
Tout ça est écrit pèle mêle : été 2015 à Vintimille : pour que cette dignité soit reconnue des kits en sac de propreté sont proposés et ça crée du lien humain… La migration c’est quelque chose qui est tout le temps en mouvement.
Notre monde souffre d’un isolement aussi trouver des moyens de rencontrer des Personnes: ex de la marche fraternelle proposée dans le département Paca, il peut y avoir un thème comme la famille ou le deuil.
Une stèle pour signifier que celui qui sauve une vie sauve le monde entier, Jérusalem, la Shoah. Cette phrase bouleversante est dans le film la liste de Schindler de Spielberg qui était le film phare de sa vie, c’est lui qui le dit.
Notre Ami Michel nous dit qu’on sous-estime le potentiel de don de l’humanité. Le réseau jésuite, l’équipe à Paris est formidable, en mouvement. Elle attire notre attention sur la santé, la bienveillance Le pôle développer: action de sensibilisation en milieu scolaire, atelier avec des jeux. A Madagascar, un village d’agriculteur voir « laudato si » du pape François qui est jésuite de formation et franciscain dans le cœur …Nous sollicitons des personnes qui permettent aux migrants de rester chez eux un temps.
En résumé il était temps n’est-ce pas ? ou peut-être pas ? Peu importe en fait, J’ai vécu cette semaine de Cannes à Nice comme une initiation, la marche a décuplé mon énergie, notre chant a ouvert nos corps et nos cœurs à l’Unisson. La Joie était là, palpable, présente….
J’ai découvert la richesse humaine, le Lien des Femmes avec les jeunes, leur Attention parfois maternante mais que voulez-vous c’est Bien la Femme qui met au monde, qui incarne la Vie humaine. La vierge Marie n’a-t-elle pas mise au monde Yeshoua le sauveur de nos âmes…
Réjouis toi pleine de Grâce, Déo Gracias
J’ai découvert la force du cercle, les liens indestructibles, construits au fil de différentes marches …
Cela m’a apporté de la Joie, du baume au cœur et l’Atterrissage à Toulouse ne fût pas si facile. J’ai vu l’humilité de tous les intervenants que nous avons rencontré. Cela m’a réjoui le cœur, l’humilité c’est la vérité, reconnaître que nous sommes poussière et que malgré Tout un grain de Lumière incréée nous habite.
Une Personne pourrait-elle joindre en annexe le programme suivi ???
Mes Ami(e)s ne le répétez pas, je vous avoue que la symphonie du nouveau monde de notre chef de COEUR Alain m’a bouleversée.
Mes Amis de Compostelle Cordoue, il me faudra toute une vie pour apprendre à aimer gratuitement et oser le demander, étudier et vivre, la Bonne nouvelle est pour ceux qui l’incarnent.
J’aimerai avoir ne serait-ce qu’un mot et surtout une photo de chacun de vous afin d’illustrer ce modeste récit moi qui suis un piètre débutant.
Saint François apprends-moi la Joie et apprend Nous pour ceux qui le veulent…
Olivier
Genève,Paris, Toulouse, Montpellier, Cannes, Nice, novembre 2021
Marche vers le pèlerinage des Sept dormants De Treguier au Vieux-Marché par les Côtes D’Armor
En juillet 2018, la marche annuelle nous a emmené en Bretagne après 4 jours de marche de Tréguier à Perros-Guirrec et 2 jours à Vieux Marché autour du symbole de la grotte des 7 Dormants
Plus d'information ici:
Association Compostelle-Cordoue
Marche inter-convictionnelle et inter-générationnelle
Occitanie terre d’accueil du 22 au 25 juillet 2019
Le Programme
Préambule
Cette marche a réuni 25 personnes de l’association (+ chauffeur du bus) , 12 scouts et guides de France (dont 3 chefs) et 8 scouts musulmans de France (dont 2 chefs) de 14-17 ans. Différences d’âges et de cultures : une richesse à partager en marchant.
Un bus de 60 places a assuré la logistique et a fait les transferts nécessaires ; à noter que la température caniculaire (+ de 38° tous les après-midi) nous a conduit à raccourcir les marches ; la souplesse d’utilisation du bus et la compétence et serviabilité du chauffeur, Dominique Gilbon, ont été précieuses. D’autres personnes se sont jointes à nous à la journée ( le 23, le 24 et le 25), sans logistique particulière, cf. ci-après. Trois journalistes ont partagé notre marche, une de l’hebdomadaire « La Vie » les 23,24, 25/7, l’autre de Radio Présence le 25/7, la troisième de TV Via-Occitanie le 25/7.
Lundi 22 juillet
8H Départ du bus de Toulouse jusqu’à Montauban où on y retrouve les scouts et guides de France
9H Accueil à la mosquée par le responsable de la mosquée, accueil à la synagogue par le rabbin Elkiess et le chargé du culte A. Sultan puis marche (3kms) dans la vieille ville de Montauban : église St Jacques, place nationale…
11H30 Transfert en bus sur Villebrumier (10kms)
12H Pique-nique à l’abri du soleil et les pieds dans l’eau sous le magnifique lavoir XIXème
14H15 Marche sur la rive et les coteaux rive droite du Tarn (7 kms) ; en cours de route jeu « brise-glaces » pour faire connaissance, organisé par James, chef SGdF ; arrivée au bourg médiéval de Villemur, visite guidée des greniers du Roy et de la tour de défense (16H30-17H15)
17H15 Transfert en bus sur les lieux de couchage (hôtels le Flambadou et L’alcove), installation, repos.
19H30 Transfert en bus au centre Bernadou. accueil par les SMF de Villemur : dîner et soirée préparés par les scouts : magnifique repas puis jeux par les SGdF, enfin touchante cérémonie
de « promesse » par les SGdF
Mardi 23 juillet
8H00 Petits déjeuners au Flambadou et cercle de départ avec nos hôtes
9H Transfert en bus à Bessières
9H30 Marche de 7,5 kms jusqu’à Mezens :voie verte et bords du Tarn, bourgs de Bessières, Buzet, accueil à l’église fortifiée de Buzet par la sacristine Lucette-, poursuite jusqu’à Mezens
12H15 Transfert en bus de Mezens à Lavaur
12H30 Pique nique sous le somptueux cèdre des jardins de la cathédrale de Lavaur. Accueil par Mr le curé de Lavaur. On retrouve également le directeur du centre bouddhiste Vajra Yogini et plusieurs moines et adeptes, ainsi que des membres de la chorale « Réjouis-toi » et la journaliste de « La vie ». Visite de la cathédrale Saint Alain, guidée par le vice président de l’association diocésaine, et adjoint au maire de Lavaur.
Petit concert de « Réjouis-toi », complété par des chants des participants
14H30 Marche –raccourcie pour cause de canicule- depuis la cathédrale jusqu’à la sortie de Lavaur (2kms) où l’on retrouve le bus qui nous amène au centre Vajra Yogini. Cependant, un groupe de courageux effectue à pied le trajet jusqu’au centre (6kms)
16H Installation au centre (camping scouts et 18 membres de CC ) et au couvent de Marsac à 1km du centre bouddhiste ( 10 membres de CC), repos
19H Dîner partagé avec le personnel et les stagiaires du centre bouddhiste
20H30 Présentation du bouddhisme tibétain et histoire du centre par François Lecointre , directeur du centre, et Lama Charles et échanges ; les membres soufis du groupe nous font partager un dikhr
Mercredi 24 juillet
7H30 Méditation dirigée par Lama Charles (à la demande des scouts)
8H00 Petit déjeuner au centre Vajra Yogini
8H45 Cercle de départ
9H00 Transfert en bus à Massac
9H30 Marche de 7kms sur l’ancienne voie romaine, de Massac à Château Magrin
12H Pique nique et repos en musique dans le parc du château
14H Visite guidée de château Magrin, château cathare et musée du pastel
15H15 Transfert en bus de la majeure partie du groupe jusqu’à Puylaurens. Quelques téméraires effectueront à pied une partie du trajet jusqu’au centre de loisirs l’aubépine à Lapeyre (7kms)
16H Installation dans les chambres d’hôtes et au camping municipal pour les scouts-repos
18H30 Au temple protestant , échange avec Nicolas Boutié sur le protestantisme, ses origines, la situation actuelle (ancienne académie protestante à Puylaurens) ; discussion.
19H30 Dîner sous la halle municipale préparé par le traiteur local
Jeudi 25 juillet (St Jacques)
Des moines d’En Calcat et des habitants locaux et toulousains, ainsi que des moines et membres du centre bouddhiste, enfin la journaliste de Radio Présence et celle de TV Via-occitanie, nous ont accompagnés pour cette journée
9H00 Transfert en bus de Puylaurens à Lescout.
9H30 Cercle de départ autour du magnifique pigeonnier-grenier du XVèmesiècle. Belle animation assurée par Nanou, comme pour les autres cercles de départ
10H Marche de 8 kms entre Lescout et le monastère d’En Calcat, on termine sur le GR653 (Voie d’Arles, chemin de Compostelle)
12H45 Pique- nique au monastère
14H15 Office de None spécifique Saint Jacques, partagé avec la communauté monastique d’En Calcat et les pèlerins présents
14H30 Interventions modérées par Alain Simonin : Gabrielle Nanchen, fondatrice de Compostelle-Cordoue, à l’occasion des 10 ans de l’association ; Maurice Nanchen pour les agnostiques, Frère Daniel et une guide de France pour les catholiques, Sophia Bentounès et un scout musulman pour les musulmans, François Lecointre pour les bouddhistes ; Michel Rouffet lit un texte de Roger Attali pour les juifs ; le père abbé d’En Calcat conclut
Alain remercie nos hôtes
15H30 Cercle final d’échange entre les marcheurs animé par Alain Simonin
17H Retour en bus sur Toulouse avec récupération des voitures des marcheurs du dernier jour à Puylaurens ou Lescout.
Prolongation de la marche sur 2 jours à En Calcat avec un frère d’En Calcat pour un sous-groupe de 5 personnes.
Accueil bénévole le 25 au soir au hameau de Mangepommes à Ramonville et à Toulouse pour les marcheurs non toulousains et les scouts parisiens, qui reprennent le train le 26 après-midi.
Rédigé par Michel Rouffet
L’équipe d’organisation et de logistique : Michel, Lucie, Dominique, Jacqueline, Stéphane, Roger sans oublier Alain et nos photographes Mireille et Rania
Rédigé et mis en image par Roger avec la complicité d’Alain
Anniversaire des 10 ans de Compostelle-Cordoue et Cercle final
Alain Simonin anime cette dernière après-midi
Nous sommes en cette fin de marche en pays occitan au monastère d’En Calcat. Tous les amis bouddhistes et moines bénédictins qui nous ont accompagnés pour cette dernière étape sont présents et vont participer à la petite cérémonie d’anniversaire de nos 10 ans d’existence et entendre quelques témoignages de marcheurs.
A notre fondatrice Gabrielle Nanchen l’honneur d’un exposé sur les origines et l’histoire de notre association. Gabrielle choisit de nous faire revivre certains faits marquants par un album photos imaginaire. Ce fut un moment très vivant et émouvant dont vous trouverez la trace ci-dessous. Notre cher Maurice, son mari, compléta ce tableau vivant par un exposé dont il a le secret, sur le thème de la fraternité. Suivirent les témoignages de notre hôte Frère Daniel. Puis par couple d’un jeune scout et d’un membre de Compostelle-Cordoue, des marcheurs et marcheuses ont dit avec beaucoup d’émotion leur expérience vécue lors de cette marche. François Lecointre, directeur du centre bouddhiste de Vajra Yogini évoqua les valeurs qui nous ont tous réuni aujourd’hui dans ce moment de synthèse. Michel Rouffet lu un texte de Roger Attali pour la communauté juive et le Père abbé d’En Calcat conclu malicieusement et chaleureusement cette cérémonie. Chaque participant à la marche reçu en guise de cadeau pour cette anniversaire, un exemplaire de notre livre « Compostelle-Cordoue. Marche et Rencontre » édité en 2012.
Toutes nos marches se terminent par un grand cercle final qui permet aux participants de partager leurs expériences vécues. Chaque participant qui le souhaite est invité à rejoindre au centre de l’espace, le petit cercle des conversants, pour ajouter le leur par résonance aux propos entendus. Le cercle des conversants grandit ainsi au cours de l’heure que dure cette « conversation collective». A terme, nous avons la trame d’un récit collectif d’une étonnante richesse, qu’un témoin placé en dehors du cercle recueille et nous restitue en principe à chaud. Ce ne fut pas le cas cette fois-ci, mais quelques thèmes ont été glanés par notre ami Roger et cités ci-dessous. Ces cercles de conversation, constituent souvent un moment d’échange très intense et émouvant auquel nos jeunes scouts ont participé pour l’occasion, avec un naturel étonnant. Le dernier témoignage de l’un des leurs nous a particulièrement touchés, qui évoquait sa surprise d’avoir pu échanger si facilement avec des anciens et d’en avoir été tellement enrichi. L’émotion fut alors palpable et son témoignage fut la conclusion rêvée de tout ce que nous avons, les un-es et les autres, mis de fraternité et de joie dans cette extraordinaire marche en pays occitan.
L’album des débuts de Compostelle-Cordoue
par Gabrielle Nanchen
Comme Compostelle-Cordoue s’est faite belle pour fêter son dixième anniversaire ! Solide sur ses jambes, bronzée et resplendissante de sourires, ceux plissant les yeux attendris des habitués plus très jeunes de Compostelle-Cordoue et ceux éclatants de jeunesse des scouts chrétiens et musulmans qui ont marché avec eux, elle regarde avec confiance la route qui s’ouvre à elle.
Dans la belle abbaye d’En Calcat, où nous nous sentons si proches les uns des autres en cet après-midi torride de la fin juillet, mon cœur est plein d’alléluias. Ce qui me réjouit autant, c’est que mon rêve est en train de se transformer en réalité. Pour vous faire comprendre cette alchimie, je voudrais vous présenter un album de photos. Des photos que je ne vais pas vous montrer mais vous raconter.
1. Le premier cliché n’est pas très net. Il date du début de la photo couleur. On y voit sur fond de ciel bleu, de glaciers étincelants et de prés très verts, une foule de très jeunes filles et de jeunes femmes. Toutes portent des chemisiers bleus, verts, rouges ou beiges et des foulards soigneusement enroulés autour du cou. Toutes font le même geste : les trois doigts de leur main droite sont levés, leur pouce appuie sur le petit doigt. Seuls les visages sont différents : peau claire ou peau sombre, cheveux raides ou cheveux crépus, yeux en amande ou yeux ronds. En zoomant sur le premier rang, on distingue une adolescente aux cheveux noirs et aux tâches de rousseur, petite et fluette, qui rayonne de toute sa figure. Au milieu des quelques centaines d’éclaireuses réunies grâce à ce camp international qui se déroule dans son pays, elle est en train de découvrir le bonheur de vivre ensemble et de s’enrichir des différences. Ses camarades l’appellent Moineau mais ses parents l’ont prénommée Gabrielle.
2. La deuxième photo a été prise bien des années plus tard par cette même personne, qui a pris passablement de cheveux gris. On y voit un groupe de jeunes cyclistes arrivant, crottés et lourdement chargés, sur la place de l’Obradoiro devant la cathédrale de Saint-Jacques-de Compostelle. Certains laissent tomber leur vélo sur les pavés mouillés. D’autres se sont mis à genoux. D’autres chantent et dansent. Il y a dans leurs yeux de la fierté, de la fatigue et une lumière qui étincelle. Je me souviens encore de la petite voix que j’ai entendue au moment où je les prenais en photo : toi aussi un jour tu connaîtras la même joie. En arrivant à pied à Compostelle.
3. De toutes les images que je pourrais vous montrer pour illustrer ma pérégrination du Puy-en-Velay à Compostelle, je n’en retiendrai qu’une. C’est une page de cahier d’écolier épinglée à la porte d’une chapelle perdue dans un champ de maïs, quelque part dans le Gers. On y lit une simple phrase écrite d’une main anonyme. Elle résume à merveille le lent processus de réconciliation que ce cheminement solitaire a opéré en moi :
Pèlerin, il va sans armes et sans armure
A la rencontre de lui-même
A la rencontre de l’autre
A la rencontre du Tout Autre.
4. Et voici maintenant un personnage que je ne m’attendais pas à trouver en arrivant à Compostelle. C’est dans une chapelle latérale que je l’ai vu lorsque, la foule des pèlerins s’étant dissipée, je visitais méthodiquement la basilique. Elle représente un fier cavalier brandissant une épée avec laquelle il pourfend de pauvres bougres au tient basané. La tête de l’un d’entre eux a déjà roulé sous les pieds du cheval. Sous la statue on peut lire : Santiago Matamoros. De matar, tuer et moros, les Maures. Mon sang n’a fait qu’un tour. Saint Jacques, le disciple de Jésus, dans le rôle d’un massacreur de musulmans !
5. La cinquième photo a été prise chez nous par mon mari : on m’y voit moi avec deux personnes dont les recherches historiques m’ont grandement aidée à écrire un livre, lequel s’est trouvé être à l’origine de notre association. Ce livre, Compostelle, de la Reconquista à la réconciliation, c’est l’indignation qui m’a poussée à l’écrire. Après avoir vu la statue du Matamore, je ne pouvais pas laisser plus longtemps les pèlerins de Compostelle ignorer que l’apôtre Jacques dont ils sont censé honorer la mémoire a en fait été instrumentalisé durant plusieurs siècles en Espagne. Que ce n’est pas seulement dans un esprit de paix et d’amour que les chemins menant à Compostelle ont été parcourus depuis le moyen âge. Mais que c’est aussi pour reconquérir – ou pour conquérir – la Péninsule ibérique alors sous domination arabo-musulmane que les souverains chrétiens du nord de l’Espagne et leurs alliés, venus de France et d’autres pays de ce qui est aujourd’hui l’Europe, les ont empruntés.
Les deux personnes qui m’ont aidée dans cette entreprise s’appellent Louis Mollaret1, président de la Fondation David Parou-Saint-Jacques, et Denise Péricard-Méa, historienne. Après la parution de mon livre, Louis m’a encouragée à m’engager activement pour concrétiser le souhait formulé dans mon livre : que le pèlerinage de Compostelle devienne un vecteur de réconciliation entre chrétiens et musulmans. D’accord, lui ai-je dit, mais pas sans vous.
6. En quelques mois, le groupe de personnes intéressées par mon idée s’élargit. Une rencontre est organisée en décembre 2008 à Genève. Sur cette photo on reconnaît de gauche à droite : Louis Mollaret, André Weill (un ami grenoblois de Louis qui a marché d’Auschwitz à Jérusalem), Abbas Aroua (directeur de la Fondation Cordoue Genève – que j’ai connu grâce à un fonctionnaire fédéral, neveu par alliance de ma sœur, dont je reparlerai plus loin –, Abbas qui a mis à notre disposition les locaux de son organisation), GN (votre servante, désignée dorénavant par ses initiales), Bertrand Loze (un scout catholique toulousain habitant Genève et intéressé par le rôle des religions dans la promotion de la paix) et Bernard de Senarclens, (président de l’Association suisse des amis du chemin de Saint-Jacques). En plus de ces 6 pionniers il y a ce jour-là deux ou trois autres personnes qui ont quitté le bateau en cours de route.
7. Ce cliché a été pris pour immortaliser la journée du 18 avril 2009. C’est la date de la création à Genève de l’Association Compostelle-Cordoue (CC), laquelle a pour objectif « d’œuvrer à la promotion d’actions de nature à favoriser le dialogue interculturel, notamment islamo-chrétien ». Cette assemblée constitutive a lieu au lendemain d’une journée de réflexion sur le thème : « Le pèlerinage, un chemin vers la réconciliation ». Elle a pu avoir lieu grâce notamment à deux personnes qui ne figurent pas sur la photo mais que je veux évoquer ici : Jacques Moreillon, un ami à moi, ancien Secrétaire général de l’Organisation mondiale du mouvement scout et par ailleurs membre du Conseil de la Fondation Ousseimi, laquelle a rendu financièrement possible notre journée de réflexion sur les pèlerinages; et Jean-Nicolas Bitter, dont je viens de vous parler et qui occupe un poste de cadre au Département fédéral des affaires étrangères. C’est grâce à lui que CC a pu bénéficier ultérieurement du soutien du gouvernement suisse. La photo en question montre le premier comité de la nouvelle association : les deux co-présidents Abbas Aroua (qui est à l’origine du nom de CC) et GN, le secrétaire Gabriel Baechler (travailleur social valaisan, pèlerin de la Mecque et membre de l’Association internationale soufie Alawiyya - AISA), le trésorier Bertrand Loze, André Weill, ainsi que Tanya Ortega et Mahdi Jahandar. Ces deux personnes, des amis de Bertrand Loze, l’une agnostique, l’autre shiite, quitteront le comité au bout de peu de temps.
8. La photo que vous voyez maintenant a été prise en novembre 2010. En arrière-plan, le fleuve Guadalquivir et la Mezquita, la mosquée-cathédrale de Cordoue. Au premier plan un important groupe de marcheurs avec leur bâton et leur sac à dos. Ils rejoignent à pied la cité andalouse qui va être le cadre du grand projet auquel le comité de CC travaille depuis une année et demie : un colloque qui réunira des experts Juifs, chrétiens et musulmans, venus de différents horizons géographiques. Durant trois jours, ils évoqueront à travers le personnage du Matamore et le mythe d’Al Andalus les relations complexes existant entre ces traditions. Le colloque a été mis sur pied en partenariat avec la Fondation Paradigma Cordoba, dont Jacques Moreillon – toujours lui – est membre du conseil de patronage. C’est une généreuse contribution de la Confédération et différents parrainages qui ont permis la mise sur pied du projet, cautionné moralement par un comité de soutien dont font partie des personnalités telles que Michel Roccard, Stéphane Hessel et Frédéric Lenoir. A la tête du groupe de marcheurs qu’on voit sur la photo, il y a André Weill et Jean-François Duchosal qui ont marché depuis Saint-Jacques-de-Compostelle. Parmi ceux qui les suivent et qui se sont contentés de partir de Mérida, à quelque 220 km de là, on reconnaît Louis Mollaret et aussi Alain Simonin, Michel et Christiane Rouffet, Dominique Chappot, Matthieu de Lamarzelle.
9. L’image suivante, je ne peux la regarder sans que mes yeux s’embuent. On y voit, à la tribune du Palais des Congrès de Cordoue, un homme d’une soixantaine d’années de grande taille et d’une stature imposante. Il s’adresse au public du colloque organisé par CC, en particulier aux scouts musulmans, chrétiens et juifs qui se sont joints à nous pour la dernière journée de marche. Il leur dit son souhait que saint Jacques ne soit dorénavant plus appelé Matamoros mais Amamoros. Et son rêve de voir des jeunes de toutes les traditions marcher ensemble vers le même horizon. Cet homme, un jésuite qui a fondé le monastère de Mar Moussa en Syrie, s’appelle – s’appelait ? Dieu seul le sait – Paolo D’all Oglio.
10. Sur cette photo il y a beaucoup de monde, cinq ou six groupes d’une douzaine de personnes assises autour de tables rondes. Elles sont en train de déjeuner dans le restaurant de l’hôtel Conquistador à Cordoue, à deux pas de la Mezquita. En zoomant sur un de ces groupes, on voit un monsieur d’un âge certain en costume cravate entouré de deux scouts qui semblent n’avoir qu’une vingtaine d’années. La jeune fille porte la chemise verte des scouts musulmans, le garçon la beige des scouts juifs. A la droite de la jeune scoute il y a le cheikh Khaled Bentounes, leader spirituel de AISA, à qui l’on doit une des interventions de la matinée. A la gauche de celui-ci, on reconnaît Michel Rouffet qui a accepté la tâche difficile de coordonner le déroulement de ce repas qui vient clôturer le colloque. Un repas à moitié improvisé, car les responsables de CC ne pensaient y inviter, pour des raisons financières, que ceux et celles qui s’étaient investis comme orateurs. Le hic, c’est que les jeunes présents dans la salle, de même que la plupart des marcheurs de Compostelle ou Mérida à Cordoue, n’entendaient pas les choses de cette oreille. Déjà qu’on ne leur avait quasiment pas laissé la possibilité de s’exprimer durant la partie officielle, on n’allait pas maintenant les exclure du seul moment convivial du colloque.
Ils ont donc fait du forcing à la porte du restaurant. Et la co-présidente ainsi que le trésorier de CC, se souvenant opportunément d’une histoire de multiplication des pains, n’ont pu que s’incliner. A la condition toutefois que l’on ne se contente pas de manger mais aussi que l’on réfléchisse à la suite éventuelle à donner à l’aventure vécue ensemble.
Le temps du repas a été fécond. Intellos experts et marcheurs pragmatiques, jeunes et vieux, juifs, musulmans, chrétiens ou agnostiques, ils ont découvert que tous partageaient un idéal commun, contribuer à la rencontre des hommes et des femmes de toutes les traditions culturelles. Et qu’il n’était pas question de s’arrêter en si bon chemin.
11. Juillet 2012, Moulay Abdessalam. Cette photo illustre la première concrétisation du souhait formulé à Cordoue. C’est une longue file de marcheurs tout de blanc vêtus. Parmi eux, plusieurs membres de CC. Partis à pied de Ronda, à proximité de Cordoue, ces derniers ont franchi le détroit de Gibraltar – comme les migrants, dont ils se sentent solidaires, mais en sens inverse – pour rejoindre Tanger où ils ont rencontré notamment Sofia Bentounes. La fille du cheikh a remis à chacun un t-shirt blanc portant l’inscription en vert : Marcheur de la paix. Avec les très nombreux pèlerins musulmans venus du Maroc, de Turquie, de France, de Suisse et d’ailleurs, ils gravissent la colline aride au sommet de laquelle se trouve le sanctuaire soufi de Moulay Abdessalam. Tout au long du parcours ils sont encouragés par des scouts qui leur distribuent de l’eau. Ils se mêleront ensuite à la foule qui se recueillie au pied du mausolée pendant que les officiants psalmodient des dikr. Certains marcheurs de C-C laisseront leur regard errer du côté de l’ouest. Là où le soleil, que la légère brume de cette fin de journée a rendu rouge, est en train de descendre doucement vers l’océan.
12. Les photos qui remplissent les pages suivantes de l’album, le temps me manque pour vous les montrer. Vous y verriez de splendides paysages : un bisse du Valais entre St-Maurice et Sierre, les collines de l’Ombrie entre Rietti et Assise, les cèdres du Liban et la vallée de la Qadisha, les sentiers pleins de poésie mais bordés de champs de mines de la région de Srebrenica en Bosnie, le désert du Néguev et la Mer morte, la roche de Solutré et le site de Taizé, la Côte de Granit rose et la chapelle bretonne des Sept dormants.
Et à chaque fois, au premier plan, des marcheurs pas tout à fait pas comme les autres. Des marcheurs qui, s’inspirant des mots du poète Antonio Machado, tracent à chaque pas leur chemin les uns vers les autres – al andar se hace el camino,.
Plusieurs de ces marcheurs ont à l’esprit la devise rituelle des pèlerins de Compostelle : Ultreïa ! Toujours plus loin ! Mais leurs amis leur ont appris à ajouter Inch’Allah !
Gabrielle Nanchen
Et le verbe s’est fait frère .
Chères sœurs et chers frères de notre belle marche d’une semaine dans la France profonde ! Nous n’avions pas invité la canicule mais elle s’est invitée et ensemble nous l‘avons apprivoisée. Elle nous a rappelé, bien à propos, que nous ne devons pas oublier notre Terre en péril. Christian de Chergé a écrit « Et le verbe s’est fait frère ». C’était le thème de notre rencontre. Nous en avons peu parlé mais nous l’avons vécu. Ô combien ! Cette fois-ci, en plus de la diversité habituelle de nos appartenances de pensée et de cœur, nous avons vécu la diversité des générations. Merci à ceux qui ont rendu cela possible ! La proximité quotidienne de ces jeunes, leur spontanéité, leur vivacité de pensée, leurs excès, leur gentillesse m’ont enchanté. Et encore, une considération plus personnelle. Le dernier jour, lors de notre rencontre finale à l’Abbaye d’En Calcat, j’ai eu l’heureuse occasion, d’évoquer mes références humanistes laïques. Bien sûr : liberté, égalité, fraternité ! Dans le bus de retour, mon ami parisien Ahmed m’a gentiment glissé à l’oreille : « J’y aurais ajouté l’humilité ! ». J’y réfléchis encore, car il y a du vrai dans sa remarque. Mais pourquoi cet élan émerveillé à l’évocation des valeurs républicaines, chez moi, chez les humanistes laïques et chez beaucoup d’autres ? Ma réponse provisoire est celle-ci : il est difficile, après des milliards d’années de silence cosmique, de résister à la grandeur de l’émergence sur notre modeste planète bleue de mots si chargés de sens, dont le plus beau d’entre eux : « Toi mon frère ! »
Maurice Nanchen
Vous avez eu une excellente idée, en me proposant d’écrire un texte que vous lirez à En Calcat le Jeudi 25 Juillet devant tous nos amis réunis, marcheurs ou pas, de tous les horizons religieux et spirituels, et je vous en remercie sincèrement. Je me fais donc un plaisir de vous transmettre ces quelques réflexions sur les modalités du vivre ensemble, provenant d’un membre de la Communauté Juive de Toulouse, engagé depuis longtemps dans le dialogue inter religieux et responsable en particulier de tout ce qui a trait à la Mémoire.
Bien qu’il figure au fronton de toutes nos institutions, la fraternité est un concept complexe et original, travesti jusqu’à la caricature, et pourtant si généreux et porteur de sens qui s’inscrit dans le cadre plus large et accueillant de la laïcité républicaine, ce qui n’exclut pas, loin s’en faut, une démarche spirituelle.
Quand il s’est rendu à Oslo pour recevoir le Prix Nobel de la Paix en 1952, le Docteur Albert SCHWEITZER a mis en demeure le Monde d’oser regarder la situation en face. « Plus sa puissance grandit, plus l’Homme s’appauvrit. Nos consciences doivent s’éveiller au fait que plus nous devenons des surhommes en maîtrisant toutes les techniques et en asservissant sauvagement la Nature, plus nous devenons ,en réalité,inhumains, en aspirant à devenir un loup pour l’Homme». C’est effectivement ce que l’on peut aussi appeler une fuite en avant, une course abîme. Une course à l’abîme dans la création matérielle, un stakhanovisme consumériste, une accumulation inégalitaire, un obscurantisme fanatique meurtrier, une exploitation égoïste de nos ressources naturelles. Ce déséquilibre funambulesque porte en germe toutes les détresses des hommes que la société aveugle et sourde marginalise, disqualifie, met à l’écart en les broyant définitivement et en les humiliant, parce qu’elle s’est volontairement désacralisée. C’est à une crise du sens que nous sommes confrontés. L’engrenage infernal du chômage, de la solitude, de la misère, de la maladie, de l’intolérance et de la violence sont des défis terribles que seuls la solidarité agissante, la spiritualité, la générosité, le sens de la Justice, la fraternité peuvent nous aider à gagner.
L’initiative originale de l’association Compostelle /Cordoue à qui il convient de rendre un hommage chaleureux pour son engagement en quelque sorte visionnaire nous a permis de dépasser ces clivages fallacieux que sont les différences de religions, de spiritualités et d’ouvrir les portes d’un dialogue honnête et spontané fondé sur la loyauté, la confiance, une curiosité. Intellectuelle du meilleur aloi et une circoncision du cœur. Nous sommes très engagés dans diverses initiatives inter-convictionnelles :
- les Semaines de la Fraternité, sous l’égide de la Préfecture.
-participation à l’instance municipale Toulouse Fraternité
-intervention pédagogique au sein du Diplôme Universitaire « Droit et Religions ».
-participation à la Journée internationale pour le Vivre Ensemble dans la Paix (reconnue par l’ONU).
- participation aux activités de l’Amitié judéo-chrétienne et à Judaïsme et Protestantisme.
-intervention au sein des établissements scolaires pour expliquer le judaïsme avec visite de synagogue, un prêtre pour le christianisme et visite d’église et un imam pour l’Islam et visite de mosquée.
-Marche inter-convictionnelle sur un parcours symbolique.
Très sincèrement, il y a mille autres participations à des initiatives prônant le dialogue et l’action engagée pour un mieux vivre ensemble.
Car nous nous trouvons tous, toutes religions et spiritualités confondues, embarquées dans l’Arche de l’Harmonie qui doit affronter avec courage et détermination les nouveaux Déluges
(les préjugés, l’intolérance, les peurs irrationnelles et le rejet parfois violent de l’Autre). Nous savons le Mal que l’Homme est capable d’infliger à l’Homme. Nous marcherons avec vous en pensée car la pensée hébraïque est voyageuse. Comme le dit le poète Edmond JABES «N’oublie jamais que tu es un voyageur en transit». En chemin, nous sommes plus près du lieu recherché que lorsque nous nous persuadons d’être arrivés à destination et de n’avoir plus qu’à nous établir. Bien sûr, nous sommes lucides mais notre cœur est rempli d’une grande espérance que nous abordons cette grande aventure humaine qui est celle de construire une société de tolérance, de respect, de bien vivre ensemble. Grâce à nos engagements sincères, nous savons que nous pouvons constituer une Communauté humaine, généreuse et désintéressée mais l’expérience de ces rencontres fraternelles riches et denses, nous a permis de constater que notre rêve, peut être un peu naïf au départ, pouvait devenir une belle réalité tangible. Toutes les religions et spiritualités ne conçoivent l’Homme que débout et dans le Livre de la Genèse, tout comme dans les Psaumes, l’homme est souvent comparé à un arbre planté le long des fleuves vivants qui irriguent toutes les discussions de la Création. Dans la tradition juive, Dieu s’est arrêté dans le processus de création le septième jour, non pas pour se reposer, (ll n’en a nul besoin), mais pour permettre à l’homme d’être le véritable assistant de Dieu pour parfaire le Monde en développant les vertus de justice et d’amour et de justice pour le prochain. L’homme devient le partenaire éclairé de Dieu. Le vivre ensemble ne doit pas être un slogan confortable et vain, vide de sens, mais un impératif catégorique, une nécessité vitale impérieuse, celle que décrit le philosophe Emmanuel LEVINAS: « Le regard de l’Autre m’éveille à la conscience d’être humain responsable et me permet de me réapproprier ma propre identité en me rapprochant avec amour de celle de mon prochain dans la fraternité retrouvée »
Roger Attali
Relevé du Grand Cercle Final d‘échanges
Alain : Tarek m'apprend qu'il travaille à une thèse sur la conception de la justice dans le Coran à l'époque de Cordoue: quelle étonnante coïncidence au départ de cette marche anniversaire de notre association Compostelle-Cordoue ? Je l’invite à me rejoindre dans le cercle
Tarek : je fais une thèse sur Cordoue. A la synagogue, j’ai ressenti que nous ne sommes pas si différents. Rencontres rafraîchissantes
Agathe : les jeunes sont ils différents ? j’ai ressenti l’importance du partage et la joie de la différence
Michel : L'apparence de chacun est différente, mais, grâce à un certain regard, nous pouvons percevoir un fonds commun; ainsi avec le lama Guesché Loden, j'ai ressenti plus qu'une ressemblance, une fraternité.
Adam : partage et découverte avec nos différences
Waïl : échange et partage, On est moins Le cercle animé par Alain
ignorants quand on partage nos cultures
Augustin : découvrir et découvertes : l’autre, l’ailleurs ; partage de tous les ressentis
Mireille : belle rencontre avec Tarek et Agathe
Rania : SGDF, SMF même famille, respect
Simone : réceptivité des jeunes, former une équipe, vigilance, profondeur, générosité, souvenir de la promesse qui m’a fait penser à celle de ma sœur
Patrick : SMF et SGDF ne font plus qu’un
Une scoute : Rania m’a donné des conseils
Rania : joie et service des ados, transmission d’expérience
Sylvie : respect du frère Charles pour celui qui lui posait une question
Stéphane : j’ai manqué parfois d’énergie mais vous m’en avez donné, découverte de la marche et du parlé à deux
Astrid : joie et service et simplicité des relations quelque soit l’age et la tradition, apporte la paix
Morice : rapport de Charles avec son questionneur
James : la promesse d’entrée en karavan, ouvrir le cercle pour la promesse, souvenir : donner-recevoir
Jean Luc : je ne suis pas bon marcheur et causeur mais la rencontre nourrit
Thomas : je ne pensais pas faire autant de km en si peu de jours, rencontre et culture
Nanou : rencontres simples et fluides
Gabrielle : je me sentais trop âgée pour marcher mais j’en ai fait plus que prévu, et j’ai pensé à Thomas
Deborah : échanges pendant la marche , le temps passe plus vite en marchant
Hamed : liberté, égalité , fraternité et humilité...j’ai appris énormément en marchant
Lucie : dépassement de Thomas ; rencontres : intellectuelles mais fluides
noté par Roger
Impressions de marcheurs C-C Occitanie
Je suis revenu comblé de cette semaine à Toulouse, un pays que je découvrais, des paysages somptueux, la chaleur supportée, mais surtout des rencontres multiples et des paroles qui vous vont droit au cœur. Les rencontres: d’abord l’accueil chaleureux à Toulouse, merci à Michel, Christiane, Edith… Merci à toi Roger, à Dominique, et à tous les autres qui ont assuré le « soutien". Innombrables conversations sur le chemin, avec confidences, échanges de soucis, « confessions » réciproques, débouchant sur l’apaisement et le retour du désir vivre... mais aussi émotions très fortes, devant la beauté du monde et la richesse cachée dans le cœur de toutes et tous. Rencontres de personnes lumineuses, indissociables du lieu plus ou moins sacré qu’elles animent : l’imam de la mosquée de Montauban,son humilité, la symbolique du verre d’eau, la douce prière. Le rabbin de la synagogue et sa parole que je n’oublierai jamais : « quand on dit à un enfant : tu es intelligent, ou à un adulte : tu as de la valeur pour moi, la vie de l’autre est définitivement changée ». Je rumine cette pensée depuis mon retour, en pensant certes à tout ce que j’ai manqué dans ma vie (sans fausse culpabilité), mais surtout l’espoir puissant qu’elle produit. Si nous l’appliquons tous et toutes, le monde ira mieux. La personne charismatique responsable du Centre bouddhique, son accueil si simple, son sourire. Le moine-lama breton assis, durant cette inoubliable soirée sur la prairie, son visage souffrant et la douceur de la parole, détruisant en moi tous les préjugés contre le bouddhisme (que je connais très mal) : notre ennemi à tous, jamais vaincu totalement, c’est notre moi.Le combattre est la condition de l’amour.L’unité entre les religions, pas seulement monothéistes, se situe à ce niveau. Entendre parler ainsi de l’Amour universel, par quelqu’un qui médite et combat dans la difficulté, en intégrant, sans faire référence précise au Christ de l’Evangile, les mystiques de toute origine, sa manière patiente de répondre aux nombreuses questions qui ont fusé tard dans la nuit, m'a bouleversé. Le pasteur barbu de Puylaurens, si authentique et convaincant, nos applaudissements une seconde interrompus lorsqu’il a parlé de son mariage. Les moines d’En Calcat, la simplicité chaleureuse de leur accueil. Les larmes de Gabrielle Nanchen qui ont ponctué son si remarquable récit de vie. Et j’en passe, en oubliant sans le vouloir beaucoup d’autres personnes. Ce que je n’oublie pas, par contre, c’est l’immense présence des scouts. Comme une transfusion sanguine, l’esprit conquérant de leur jeunesse a fait en quelque sorte renaître la vie de notre mouvement (qui n’était pas mort !, mais qui, comme tous les mouvements risquait de s’assoupir) Leur disponibilité, leur joie, leurs cérémonies, leur capacité d’animer l’ensemble, l’autorité bienveillante de leurs chef et cheftaine, l’effacement dès le premier jour de leur différence religieuse. Qui aurait pu prévoir cela ? J’ai pleuré en entendant le chant de la promesse, le même que j’ai chanté il y a plus de 60 ans.
Jacques Petite
Le petit homme en rouge, drapé dans son habit de moine tibétain, est assis en tailleur devant trois rangées de marcheurs et visiteurs du centre bouddhiste de Vajra Yogini situé à Marsen près de Lavaur. Les rangées forment un grand quadrilatère, qui laisse augurer d’une imposante cérémonie. Tous sont assis sur des tapis et des coussins installés sur une vaste prairie et attendent en bavardant. Une certaine douceur règne en cette fin de journée, bien réconfortante après ce temps éprouvant de canicule. Le petit homme se prénomme « Charles », c’est le moine le plus écouté du centre, m’a-t-on dit. « Nous sommes chacun, chacune, une petite goutte d’eau qui veut rejoindre le vaste Océan pour y goûter une quiétude sans fin ». Le ton est donné, nous allons entrer dans les arcanes d’un monde intérieur, celui qui habite chacun d’entre nous, au plus profond. L’infiniment proche va rejoindre l’infiniment loin. Le petit homme parle lentement, d’une voix profonde, il courbe de temps à autre son corps vers le sol, comme s’il voulait s’incliner devant plus grand que lui. « Oh, ne vous trompez pas, moi qui vous parle de sagesse, je n’ai pas encore rejoint l’infini de l’Océan, tant s’en faut ». Comme tous les personnes attentivement présentes, j’écoute le petit homme en rouge et me laisse progressivement gagné par son discours, qui nous invite à la pleine modestie. Une sorte de marche intérieure, à pas d’ange, pour ouvrir nos coeurs à cet espace secret où l’égo, qui façonne nos illusoires personnalités, fait place au rien de l’ultime sagesse. Nous, marcheurs et marcheuses de Compostelle-Cordoue, qui avions déjà rencontré tout au long de notre petit périple en terre occitane, plusieurs sages de l’islam, du monde judaïque, d’une communauté protestante (et qui allions demain côtoyer les moines bénédictins d’En Calcat), nous étions cette fois-ci en présence d’un témoin exceptionnel de cet « abandon » que tous nous cherchons désespérément pour moins souffrir. Mais j’avais, quant à moi, quelques chose dans mon cœur qui précisément me faisait souffrir. Chaque matin de notre marche, je recevais sur mon portable des nouvelles dramatiques d’un très cher ami syrien, réfugié à Genève depuis cinq ans. Il m’annonçait les bombardements de l’armée de Bachar el Assad et de ses alliés russes sur la région d’Idlib dans le nord de la Syrie, dernier refuge des centaine de milliers de syriens fuyant les bombardements commencés au sud depuis la révolution. Un grande partie de sa famille habite les villages de cette région et il voyait chaque jours se détruire ce qu’il avait contribué à édifier lorsqu’il vivait à Idleb avec les siens. Nous sommes un petit groupe d’amis à Genève à le soutenir depuis déjà plusieurs années. Mais une infinie tristesse m’accompagnait quotidiennement depuis l’annonce de ces bombardements, que je n’arrivais pas, ce soir là, à l’écoute du petit homme en rouge, à concilier avec son propos édifiant. Je pris mon courage à deux mains et tentais de lui faire part de ce que je vivais comme un déchirement. Long silence, « Charles » semble ramasser en lui toutes ces myriade de gouttes d’eau qui forment son humble sagesse. « Alain, le fait que tu correspondes quotidiennement avec ton ami syrien via ton téléphone, c’est très important … c’est très important », répéta-t-il. « Car, grâce à toi et tes amis, il n’est pas tout seul pour porter ce qui l’accable et qui constitue une véritable tragédie. Tu dois considérer cela et ne pas te laisser envahir par une forme de désespoir». Son propos si inattendu me toucha immédiatement et je ne pus retenir mes larmes. « Et puis, tu sais Alain, rien, mais rien, ne doit t’empêcher, le matin à ton réveil, de porter un sourire bienveillant vers celles et ceux qui t’entourent dans cette marche. Ton sourire sera cette goutte d’eau qui va ravir tes proches et quelques part, au loin, ravir aussi tous ces syriens victimes tragiques de la barbarie de quelques-uns. Car tu sais, contre ces bombardement, nous ne pouvons rien faire. Mais ravir nos proches et nos amis au loin, connus ou inconnus, nous pouvons toujours le faire et nous devons le faire « . A nouveau un silence. « Est-ce que j’ai bien répondu, Alain, à ta question ?». Mon coeur s’est dilaté quelques minutes …. pour rejoindre l’Océan . « Charles » répondit ainsi à plusieurs autres questions posées par l’une ou l’un des nôtres, avec cette même humilité consentie, qui va chercher son interlocuteur au plus profond de lui-même. Un moment béni de notre extraordinaire marche en pays occitan.
Alain Simonin
De retour de la marche, la générosité sous toutes ses formes m’a émerveillée dans la préparation et le déroulement de cette marche.Je ne le énumérerai pas, j’en oublierai certainement ; chacun a ressenti….. Je surlignerai la présence ( pourtant absente de la marche à pied) de Dominique qui a roulé …pour que tout marche comme sur des « roulettes » ! Un bus coopératif, un chauffeur Dominique ami et coopératif ! Que de chances nous avons eu !!
Ce bus que je voyais souriant, a trimbalé les tentes des scouts et les gamelles/ vaisselles de tous, nos valises..l’ intendance du midi pour tous. Deux complices Dominique et Roger …..à qui ce bus obéissait avec joie pour nous. …...de vrais Toulousains ( je suis chauvine...je me soigne mais ne suis pas guérie!). Merci à Dominique sans qui cette marche aurait été bien différente sous le soleil également très généreux. Nanou Lebrun
Très grande richesse de cette expérience, des portes d’accès ouvertes sur des trésors spirituels fascinants, maintes rencontres individuelles en sincérité, une osmose mystérieuse entre les confessions, entre les générations, la beauté de la nature, l’effort individuel dans la chaleur, la solidarité naturelle.
Une très belle expérience, esquisse incomplète et modeste, mais réalisée, de ce que pourrait être une communion du genre humain dans sa diversité…La participation des scouts, l’honneur confiant qu’ils nous ont fait en nous accueillant autour de leur promesse, leur amitié naturelle entre Musulmans et Chrétiens, étaient un vrai bonheur.
Une sorte de tour de force, où en un temps limité, nous avons pénétré cinq confessions (sans parler de leurs nuances), croisé deux générations, parcouru un chemin déterminé sans oublier de manger, de boire de nous doucher et de dormir !
M’hamed Benarroum, Jean-René Brunetière, Leïla Hamidou, Morice de Lamarzelle, Rania Talbi, Rafiaa Talbi Jean Luc Devillers
Pour cette marche , j’étais en situation d’organisateur et mes principales émotions fortes sont liées à cette responsabilité
-Dans la préparation , il y a eu des moments d’enthousiasme : quand Stéphane, Alexandre puis Lucie ont donné leur accord de participation au nom des scouts (comment c’est possible qu’ils y ont cru ?), quand nous avons choisi avec Stéphane, les étapes « spirituelles » et l’itinéraire général, quand nous avons obtenu les accords rapides de Frère Daniel (monastère d’En Calcat), François Lecointre (centre Bouddhiste de Lavaur) de Philippe , Paulette et Nicolas à Puylaurens…
Mais aussi des périodes d’angoisse : quand on n’était plus certains de la présence des scouts musulmans compte tenu des dates, quand on n’arrivait pas à établir le contact avec la mosquée et la synagogue de Montauban, quand on avait du mal à trouver les bons itinéraires de marche, quand on s’est aperçus qu’on avait trop de lits doubles et pas assez de lits simples, quand on a appris que le bus avait été refusé au contrôle technique, quand on a su qu’il ferait 38 degrés à l’ombre tous les après-midi… On a réussi, grâce à la persévérance de chacun, à surmonter tous ces obstacles…
Dans la réalisation, au jour le jour se sont succédées des émotions fortes :
-Le 22 au matin quand le bus-en état de marche !- s’est rempli progressivement des seniors, puis des scouts musulmans à la station de métro de Ramonville (et oui, ils y étaient !), puis des scouts de France à la gare SNCF de Montauban (avec tout leur bardât, et leur guitare , et leurs chants) ; quand on a aperçu que la mosquée de Montauban était bien ouverte ainsi que la synagogue, bien que la porte extérieure fut poussée (ouf !)
-notre premier moment de « cagnard » au départ de la marche à Villemoutier, providentiellement abrités et arrosés sous le beau lavoir du XIXè ; premier pique-nique les pieds dans l’eau et déjà les chants fusent
-l’émotion devant l’accueil des scouts musulmans qui nous accueillent avec chants et instruments de musique à Villemur (ça m’a rappelé les marches avec Sophia au Maroc !) Puis la promesse de 2 scouts devant tout le groupe, de nombreux anciens (dont moi) refaisant le salut scout !
-Le premier cercle de départ à côté de l’auberge du Flambadou avec la distribution des rubans de couleur qui se nouent entre eux ; notre hôtelière qui nous dit : « Est-ce-que je peux partir avec vous ? »
- l’installation sous le vénérable cèdre des jardins de la cathédrale de Lavaur où nous attendent déjà des moines bouddhistes et mes amis chanteurs ; la banderole Compostelle-Cordoue se déplie et le premier chœur démarre (« Laudate omnes gentes ! ») suivis par d’autres dans la cathédrale.
- le soir, le cadre magnifique du partage avec le lama Charles dans le parc du centre Vajra Yogini ; que d’humanité ! Sagesse universelle confirmée par le dikhr de nos amis soufis, et prolongée au petit matin par une méditation demandée par les scouts ! Qui a pensé que cela ne les intéresserait pas ?
- la fête improvisée sous le cèdre (encore un !) du château Magrin après une rude matinée de marche qui n’a pas empêché certains de danser : comment la fatigue a-t-elle été dissipée ?
-Mais aussi des moments de tension : l’échange à la synagogue sur les rites alimentaires, l’erreur du chorizo dans la paella au poisson à Puylaurens (quel c.. ce traiteur !) qui m’a traumatisé, le mariage homo assumé par notre hôte protestant, les remarques de certains musulmans qui ne comprennent pas que des moines s’inclinent devant des statues…Mais n’est-on pas là devant un nécessaire travail de clarification ? Quelle est la place des rites dans nos religions ? Ne doivent-ils pas être réinterprétés selon les périodes et les cultures ? Où se situe le « fond » de la croyance et de la spiritualité ? La « vérité » n’est-elle pas partagée ?
-Enfin le cercle final : ne serons-nous pas tous fatigués par les marches, les palabres , la canicule ? Et bien non ! le scénario bien expliqué par Alain fonctionne mieux que jamais et les premiers à y participer sont nos jeunes scouts ! Qui n’a pas été ému quand le grand Thomas, qu’on avait vu peiner en queue de marche les jours précédents, est venu déclarer qu’il avait été très heureux de dépasser ses limites !
Merci à tous et à toutes, je dirai comme Thomas : ça n’a pas été toujours facile pour moi, mais j’ai vécu avec vous d’intenses moments et sans doute même qu’entre nous, le Souffle de la Vie nous rafraîchissait !
Michel Rouffet
Les jeunes ont été ravis de cette expérience de marche avec vous. Tous nous ont dit que du bien. Ils ont apprécié les moments d'échange avec les membres de Compostelle Cordoue et les SMF. Les journées ont bien été aménagées en fonction de la météo. Le rythme de la journée était bon ( pas trop court et pas trop long). Les jeunes ont pu se dépasser et cela est très positif. Les jeunes et Compostelle Cordoue se sont de manière fluide mélanger pendant les marches. Peut-être aurions nous dû mélanger aussi les temps de repas ? Cela aurait pu permettre des temps d'échange avec des personnes qui n'ont pas le même rythme de marche que soi. Les jeunes ont beaucoup apprécié la rencontre avec le moine Charles et avec Nicolas, le représentant des protestants. De manière général, les jeunes ont bien apprécié de se dépasser que ce soit dans la marche mais également dans la rencontre avec la découverte de l'autre ( les membres des différentes communautés religieuses, les membres de Compostelle-Cordoue, les SMF). Un gros bilan positif de cette marche avec vous.
Lucie pour les SGDF
Une impression marquante de cette marche inte-rconvictionnelle et inter-générationnelle que nous avons vécue avec l’association Compostelle-Cordoue cet été c’est celle d’un véritable respect bienveillant. Non pas un respect d’étiquette, de convenances, mais un véritable respect de l’autre dans sa différence, que l’on accueille et écoute tel qu’il est et avec lequel une compréhension est possible parce que les mots, comme les silences, sont vrais. La soirée que nous avons vécue en extérieur au monastère bouddhiste a été une belle illustration du dialogue possible qui peut s’instaurer entre des personnes très différentes quand chacun, à son niveau, est attentif et bienveillant envers l’autre. Plus que le contenu des échanges, ce qui était frappant c’était le soin apporté profondément à chacun. Tous ceux qui le voulaient pouvaient participer à cette soirée, sans conditions particulières. Le moine bouddhiste qui intervenait parlait avec simplicité de ce qu’il vivait en tant que moine et dans l’échange qui a suivi avec les jeunes ou seniors qui posaient des questions il n’éludait aucun sujet, même quand ce qui s’exprimait lui semblait en décalage par rapport à ce qu’il vit, il essayait à chaque instant de trouver les mots justes pour répondre de façon à faire grandir la compréhension de son interlocuteur. Nous étions très loin des conférences où des orateurs viennent briller face au public, nous avons reçu là cependant un message lumineux : le respect et la bienveillance sont à la base du développement de chacun. La nuit venue les participants ont eu du mal à se séparer… bon signe pour leur chemin de vie à venir…
Sylvie Vincienne
Tout d'abord, je tiens à remercier personnellement Michel Rouffet pour avoir eu cette excellente idée d'inviter des scouts à un projet Compostelle-Cordoue et pour m'avoir en toute confiance associer à la construction de celui-ci. Malgré dix derniers mois d'activité professionnelle et d'engagements associatifs achevés fin juin sur les rotules, épuisé, comme anesthésié, j'ai vécu un moment qui m'a paradoxalement "Réveillé".
Réveillé à des sensations que j'avais presque oublié: Celles du terrain, en responsabilité, avec des jeunes, sur plusieurs jours..... Comme au temps lointain où jeune chef je partageais avec nos voyageurs, éclaireurs, pionniers et compagnons l'expérience bénie des camps scouts. Les responsabilités prises au fil des ans au sein des Scouts Musulmans de France m'avaient permis de créer du partenariat, de monter des évènements comme les tentes d'Abraham, d'agir à faire connaître ce mouvement auquel je crois tant et qui me semble si utile au développement citoyen d'une jeunesse musulmane trop souvent montré du doigt. Mais cela m'avait aussi éloigné du terrain où se vit la vraie relation humaine, les échanges et la transmission. Dans ma fatigue doublé d'une certaine forme de lassitude j'ai bel et bien été réveillé et cela malgré ma difficulté à surmonter les grosses chaleurs qui ont accompagné notre marche.
J'ai été réveillé par cette jeunesse des scouts musulmans de France que j'ai trouvé bien plus mature que ce que la pensée du monde des adultes renvoie majoritairement. J'ai été réveillé par cette rencontre immédiate, forte, profonde et si naturelle entre des jeunes SGDF et des jeunes SMF, au point que très rapidement il n'y avait plus qu'un seul groupe de scouts, des jeunes aux mêmes aspirations, aux mêmes réves, aux même indignations, aux mêmes joies, à la même tristesse de la séparation......
J'ai été réveillé par cette histoire de Compostelle-Cordoue, si riche d'aventures, de rencontres et d'engagements.
J'ai été réveillé par ces belles âmes qui ont créé Compostelle-Cordoue et qui savent si bien en parler et le faire vivre.
J'ai été réveillé par la disparité des personnes qui composent ce mouvement, faisant de celui-ci le microcosme de notre monde disparate tout en apportant la preuve qu'on peut faire société tous ensemble avec une pincée de fraternité, une bonne dose de volonté et la conscience nécessaire de la complémentarité dans la diversité. Ce qu'on appelle chez les SMF, se rassembler sans se ressembler.
J'ai été réveillé par tout ce que j'ai pu picorer chez chacun d'entre vous: la bienveillance, des discutions passionnantes, la vraie gentillesse qui n'est pas de la faiblesse, des personnes qui se livrent, des moments d'attention et d'aide, des moments de chants, des regards, des sourires, des beaux silences partagés.....
J'ai été réveillé par nos étapes, comme des oasis dans la traversée d'un désert. Par ces accueils chaleureux fussent ils religieux, spirituels ou festifs, par ces promesses scoutes faites ou reçues, par les échanges des foulards des jeunes à l'heure de la séparation, par des moines aux couleurs de robes différentes qui se témoignent fraternité, par des scouts qui prolongent l'"au-revoir" le lendemain sur un quai de gare, par des mains qui se serrent et par des embrassades dont on ne sait si elles sont pour se remercier, se saluer à l'heure de se quitter où pour se donner la force de continuer le chemin chacun de notre côté. Peut-être est ce tout cela à la fois? J'aime à le penser.
Dans 3 mois je quitte mes fonctions au sein des scouts musulmans de France pour consacrer du temps à ma famille. Je fais une pause dans mes engagements associatifs mais cette pause n'est pas une mise en sommeil, car grâce à vous......... je suis réveillé. Bien fraternellement.
Stéphane Garros
Ce voyage à Toulouse a été une réussite ; puisque tous s'en sont fait l'écho y compris le comité de Compostelle cordoue dans son compte rendu positif du comité du 3 septembre 2019. Ce compte rendu est aussi un moyen de conciliation puisqu'il aborde les quelques tensions ressenties lors de la soirée du 23 au soir au Centre bouddhiste à Marsac et donne des orientations sur la manière d'éviter ce genre d'incident. J'avais en effet été très frustrée ce soir là, mais j'avais déjà pu m'en expliquer. Je me suis donc sentie écoutée, ce que justement le comité préconise puisqu'il dit "qu'il est important que chacun puisse s'exprimer et rester ouvert à l'imprévu". Trouver sa place mais aussi en laisser pour l'autre différent de soi afin de découvrir les points communs qui nous rassemblent, c'est, à mon avis la voie à suivre si l'on s'engage dans les relations interreligieuses. Je me réjouissais aussi de vivre la rencontre intergénérationnelle offerte par ce voyage avec la présence de groupes des Scouts de France. Pour moi ce fut une découverte. Ce sont eux qui nous ont proposé des jeux pour mieux nous intégrer et franchir le pas de l'écoute et du partage. Ils ont su avec discrétion mais aussi avec humour et leur joie de vivre nous parler d'eux, de leurs difficultés et de leur espérance. Moi même ayant été Scout dans ma jeunesse, j'ai été très émue d'assister à leur cérémonie de la promesse. C'était presque comme si je renouvelais la promesse que j'avais faite autrefois. A l'heure où les jeunes nous déroutent si souvent, où, toutes générations confondues, la tendance est à l'individualisme et au refus de s'engager, j'ai été confortée par cette force de vivre que j'ai senti chez ces jeunes Scouts. J'aimerais aussi souligner que ces Scouts ont été admirables face à cette vague de chaleur qui n'a pas facilité les marches prévues. La douche c'était le soir et souvent tard (l'obligation de monter les tentes passait avant le confort personnel). J'aurais tellement voulu pour compenser la suppression des marches l'après-midi à cause de la chaleur que ces Scouts puissent aller se baigner car les plages au bord du Tarn paraissaient très accueillantes. Hélas les règlements sont stricts. Du moment que les baignades n'avaient pas été prévues au programme avec l'encadrement adéquat (présences d'un maître nageur diplômé) il était impossible de les laisser se baigner sans surveillance. Moi je sais qu'à leur place j'aurais « rouspété » à maintes reprises..… Encore une fois J'ai pu me rendre compte combien marcher procure un bien-être autant physique que psychique. Oui, si marcher permet l'échange entre marcheurs au gré des rencontres et du rythme de chacun, marcher c'est aussi choisir parfois de cheminer seule et d'apprécier le paysage, l'absence de bruits quotidiens et découvrir les bruits de la campagne. C'est, à mon avis grâce à ces moments de ressourcement personnel, que l'on peut alors aborder l'autre et dialoguer. Cette marche m'a donc permis d'apprécier la beauté de la région que nous avons traversée qui reflète bien le soin que ses habitants mettent à l'entretenir, comme en témoignent les chemins de randonnées bien balisés et judicieusement choisis que nous avons suivis. Ma conclusion sera un renouvellement de mes remerciements aux organisateurs de ce voyage et à ceux qui nous ont reçus si chaleureusement.
Mireille Aubert
Comme nous nous réjouissons d’avoir pu participer à cette marche de Compostelle-Cordoue au plus fort de l’été ! C’est sans doute l’impression partagée de tous les marcheurs. Nous avons vécu ces 4 jours comme une bienfaisante parenthèse dans des vies remplies et parfois chahutées. Changement de lieux, changement de rythmes, mise à disposition et à l’écoute, temps de travail et de réflexion, magie du chemin qui se déroule, des paysages qui se succèdent, des compagnons avec qui l’on échange.
A souligner la conscience de jouir d’une grande liberté, résultat d’une minutieuse préparation qui nous épargne les soucis et les tâches liées à l’organisation, au gite et au couvert, à l’itinéraire, etc. Malgré le poids indiscutable de la contrainte climatique lourde et inattendue, il est surprenant de constater à quel point cette circonstance subie a été acceptée, voire intégrée au programme qui a su s’ajuster quand il le fallait. J’y ai vu un révélateur, non seulement de la qualité de l’organisation, mais aussi de la qualité du public des marcheurs comme de tous ceux qui nous ont accueillis sur le chemin. Souvent, à la sortie d’un spectacle ou d’une manifestation, chacun rentre chez soi riche de ses propres impressions, mais pauvre de l’ignorance de ce qu’ont ressenti les autres. Ce fut le contraire. Ainsi avons-nous vécu 2 moments magiques lors de la synthèse finale : l’un avec Gabrielle qui nous a invités à feuilleter par la pensée l’album-photo souvenir des 10 ans de l’association, l’autre avec Alain qui nous a appelés à l’étonnante passation de témoin des impressions vécues par chacun, une belle occasion de partager les émotions, découvertes ou avancées personnelles dont un grand nombre d’entre nous ont bien voulu faire état. Une illustration de la richesse de nos diversités : les écharpes colorées de chaque personne, une fois nouées ensemble, matérialisaient le cercle de nos appartenances communes. Signe de l’authenticité des contacts, non seulement nous avons été accueillis à bras ouverts dans les différents lieux significatifs du parcours, mais nos accueillants ont voulu nous accompagner dans notre marche, bien en amont ou en aval de leur propre lieu d’accueil. Réussite au niveau des scouts : Scouts Musulmans de France de Toulouse et Scouts et Guides de France (scouts marins) d’Ile de France. Réussite au niveau intergénérationnel. Pour la logistique, nous avions besoin d’un bus et de son chauffeur, sans lesquels nous n’aurions pas pu vivre ces 4 jours. Dans ces circonstances, tous les détails ont leur importance. Il ne s’agissait pas de l’importe quel bus et de n’importe quel chauffeur. Dominique et son véhicule faisaient partie intégrante du groupe, participant à tout, et il n’a pas voulu se faire rémunérer. Découverte que, si nous sommes les fragments d’un édifice, chacun avec ses valeurs, ses vertus, etc. l’ensemble ne tient débout que par le ciment qui nous unit les uns les autres.
Texte partagé avec tous au moment du départ de dernier jour :
Je ne sais pas où je vais, prière de Thomas Merton
1 Seigneur, mon Dieu, je ne sais pas où je vais, je ne vois pas la route devant moi,
Je ne peux pas prévoir avec certitude où elle aboutira.
2 Je ne me connais pas vraiment moi-même, et, si je crois suivre ta volonté,
Cela ne veut pas dire qu’en fait je m’y conforme.
3 Je crois cependant que mon désir de te plaire, te plait.
J’espère avoir ce désir au cœur en tout ce que je fais,
Et ne jamais rien faire à l’avenir sans ce désir.
4 Je sais que tu me conduiras sur la bonne route, même si je ne la connais pas.
Je te ferai donc toujours confiance, même quand j’aurai l’impression d’être perdu et que je marche à l’ombre de la mort.
5 Je n’aurai aucune crainte car tu es toujours avec moi
Et jamais tu ne me laisseras seul dans le péril.
La ténèbre n’est point ténèbre devant toi, la nuit comme le jour est lumière … (Taizé)
Patrick Vincienne
Cet été 2019, notre Association Compostelle-Cordoue a cheminé en Occitanie, et lors de notre halte au château-musée de Magrin, j’ai perçu intuitivement une analogie subtile entre nos chemins de vie personnels et cette production de colorant qui nécessite temps et savoir-faire, pour extraire des feuilles de cette plante à la lumineuse floraison jaune, ce fameux colorant de valeur, le pastel. Vous souvenez-vous de ce qui nous fut conté : l’histoire des longues et astreignantes transformations pour que les feuilles de cette plante crucifère, Isatis tinctoria, après séchage broyage, pétrissage et mise en coques faciles à transporter, libèrent cette belle couleur pastel aux nuances somptueuses prisées par les tisserands et teinturiers, et qui fit la fortune des maîtres pastelliers de jadis et qui fit de notre Occitanie, un pays de cocagne, vous en souvenez-vous ? Pour chacun d’entre-nous aussi, l’histoire est longue, tout un chemin de vie est nécessaire pour révéler notre Lumière ! Oui, nous devons œuvrer laborieusement sur nous-mêmes et la main dans la main avec nos frères en humanité et dans le respect de tous les règnes, afin de faire éclore le meilleur de soi et le meilleur de tout un chacun, en écoutant, en observant avec attention, en dialoguant, en partageant fraternellement, en respectant la dignité de chacun et sa singularité, et ce pour construire dans l’Amour de cette Vie gracieusement offerte, un monde de Paix et de Joie. Oui, notre vie n’est que transformations successives pour sublimer notre être et libérer de nos coques, notre belle couleur pastel, notre Beauté intérieure ! Merci à mes compagnons de route qui cet été au pays de l’or bleu m’ont offert de partager ce chemin plein de sens, à la rencontre de ceux qui perpétuent leurs trésors, à la mosquée de Montauban, à la synagogue de cette même ville, au centre bouddhiste de Vajra Yogini près de Lavaur, au temple protestant de Puylaurens et à l’abbaye bénédictine d’En Calcat. Merci pour ce bain de jouvence offert par les scouts, merci pour leur enthousiasme.
Belle route à nos jeunes ! Qu’ils creusent leur sillon intérieur et le sillon du monde à venir que nous souhaitons plus Fraternel, plus Juste, plus Beau !
Jacqueline Sert
http://Compostelle-Cordoue.org/
Les échos de la marche 2019 à lire/écouter/voir sur les ondes :
https://viaoccitanie.tv/une-marche-intergenerationnelle-a-travers-le-tarn/
http://www.lavie.fr/actualite/religions/en-occitanie-l-interreligieux-en-marche-31-07-2019-99585_395.php
http://www.lavie.fr/religion/interreligieux/le-dialogue-interreligieux-est-source-de-joie-21-08-2019-99783_387.php
Ce dernier article est en accès restreint pour abonnés, la version complète étant dans le journal papier du 21 août 2019
https://www.radiopresence.com/emissions/foi/decouverte/immersion/article/immersion-55389
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