Marches

L'expérience fondatrice de Compostelle-Cordoue

 

 

Compostelle-Cordoue a été fondée par des pèlerins, marcheurs vers des lieux porteurs de sens. 
La marche s'est imposée à eux comme la meilleure proposition pour apprendre à mieux vivre ensemble. 
Notre marche fondatrice, en 2010 vers Cordoue, nous en a convaincus.
14 années d'expérience confirment l'intérêt de ce choix.

 

Nous  vous proposons de partager notre expérience.

 

Nos marches de 2010 à aujourd'hui

2010 - De Compostelle (4p) et Mérida (20p) à Cordoue.

2011 - Marche exploratoire vers Moulay Abdessalem.

2012 - Marche en Valais. - rassemblement à Cordoue pour une marche de Ronda à Moulay Abdessalam.

2013 - Marche de Saint-Maurice à Sierres avec Reconstruire Ensemble avant la rencontre de Château Mercier.    - visite au Liban - marche de Riéti à Assise.

2014 - Marche de Flüeli-Ranft à Berne pour porter un message de paix de saint Nicolas de Flüe, actualisé par le cheikh Bentounès - visite du Liban  

2015 - Marche et rencontres en Bosnie de Nezuk à Srebrenica.

2016 - Marche en Palestine, sur le chemin d'Abraham et Jérusalem.

2017 - Marche de Macon -Cluny à la communauté des frères de Taizé, de la réconciliation à la guérison.

2018 - Marche en Bretagne de Tréguier à Vieux Marché_ Les 7 dormants d'Ephése.

2019 - Marche en Occitanie de Montauban à En Calcat.

2020 - Pas de marche pour cause de Covid19

2021- Marche Cannes -Nice précédée de la fête des 10 ans de Vivre Ensemble A Cannes

2022 - Marche dans le Vercors : thème la Résistance

2023 - Marche dans le Livradois Forez : thème la Forêt

2024 - Marche en Ariège : thème la montagne

Marche Ariège 
13 -20 juillet 2024
Livret d’impressions
et Témoignages des marcheurs

Photo de groupe

Sommaire

Programme réalisé

Impressions des marcheurs

1. Programme réalisé

J1 – Samedi 13

Embarquement dans Totocar :

13h30 : Ramonville parking port Sud

14h : Empalot parking Métro

14h30 : Gare Matabiau, parking à gauche en sortant de la Gare
À partir de 16h00 : Installation dans les chambres. Pour les scouts : montage des tentes.

17h30 : Pot d’accueil. Mot de bienvenue du Président et présentation (par chacun de ses attentes) 

19h00 : Repas + Vaisselle

20h30 : Briefing

J2 – Dimanche 14 : Chemin des « Bons Hommes » (GR 107) (12km)

Cercle à Ignaux 

6h30 – 7h30 : Petit déjeuner

7h45 : Départ du Totocar

8h30 : Départ de la marche : Col du Chioula (1450m) – Montaillou (1284m) - Prades (1200m)

À Montaillou : visite commentée du musée Jean Duvernoy dédié à l’histoire des Cathares

17h30 : Départ du Totocar

18h30 : Retour aux Oustalous

19h30 : Repas + vaisselle

20h45 : Débriefing / Briefing

J3 – Lundi 15 : Marche sur le Plateau de Beille

Cercle à Albiès 

7h30 – 8h30 : Petit déjeuner

8h45 : Départ du Totocar

9h15 : Cercle de départ avec banderolle

9h30 : Début de la marche depuis le village nordique

Au choix (selon les envies de chacun) :

    • Boucle autour du Plateau / Départ/Arrivée : Village nordique (faible dénivelé >0 et <0) // 7km 
    • Village nordique (1788m) – Col des Finestres (1967m) // A/R : 13 km / GR10
      16h30 : Départ du Totocar depuis le village nordique

17h15 : Retour aux Oustalous

18h00 : Topo du maire du village des Cabannes, Patrick Lavagne : « Une commune de montagne : quels défis à relever ? » 

19h30 : Repas + Vaisselle

20h45 : Débriefing / Briefing

J4 - Mardi 16 : Les Pyrénées, patrimoine physique, naturel et architectural

Matin 

7h30 – 8h30 : Petit déjeuner

9h00- 11h00 : Topo + Questions/Réponses : « Le massif des Pyrénées : physionomie, histoire, biodiversité, économie, atouts et faiblesses ». Animateur : Michel Dupeyre

11h30 : Pause méridienne : casse-croûte pris sur place

Après-midi

12h45 : Départ du Totocar

13h45 : Début de la marche : Ussat d’en haut (630m) – Col d’Ussat (843m) - Chapelle romane St Paul (711m) – Tarascon/Ariège (550m) // 7km Animateur de la marche : Antoine Hurand

17h15 : Tarascon : visite commentée de la chapelle romane Notre Dame de Sabart

18h00 : Départ du Totocar

18h30 : Retour aux Oustalous

19h15 : Repas + vaisselle

20h30 : Briefing / Debriefing

J5 – Mercredi 17 

Cercle à l'Hospitalet

6h30 – 7h30 : Petit déjeuner

7h45 : Départ du Totocar pour tout le groupe

    • Ceux qui dorment au refuge des Bésines
      9h00 : début de la marche depuis la gare de l’Hospitalet-près-l’Andorre - L’Hospitalet (1427m) - Refuge des Bésines (2104 m) GR107C // 10 km (Animateur de la marche : Bernard Burel )
    • Les personnes qui ne dorment pas au refuge 
      9h45 : Porté-Puymorens. Boucle : Parking (1600 m) – Forêt des Bolvérines ( 1775m) – Passerelle (1722m) – Étang El Passet (1700m) - Retour Parking Porté- Puymorens (9km) (animateurs de la marche : Roger Berlan et Antoine Hurand).

14h30 : Départ du Totocar

15h30 : Retour aux Oustalous

15h30 – 18h30 : Quartier libre ( ☕ dans la piscine 🏖️)

19h00 : Repas + vaisselle

20h30 : Débriefing / Briefing

21h00 : Présentation par Mireille Aubert de son diaporama-vidéo. Sujet : « Liens intergénérationnels, notion de senior, liens qui relient l’homme au sacré ».

J6 - Jeudi 18

Cercle devant le refuge et cercle aux Cabannes

    • Les personnes qui ont dormi au refuge 

8h30 : Début de la redescente vers la gare de l’Hospitalet

13h55 : Train TER l’Hospitalet – Luzenac Garanou

14h30 : Totocar Luzenac - Les Cabannes

15h00 : Retour aux Oustalous

15h00 – 16h00 : Quartier libre

    • Les personnes qui n’ont pas dormi au refuge

7h15 – 8h15 : Petit déjeuner 

8h30 : départ du Totocar

9h00 : début de la marche sur le sentier de découverte de la Forêt domaniale de Verdun 

(Thème : "Les risques naturels : un exemple des travaux de protection contre les crues torrentielles" / Animateur : Antoine Hurand

12h00 : Pause méridienne

13h00 : départ du Totocar

13h30 : retour aux Oustalous

13h30 -16h00 : Quartier libre (sieste, piscine, visite du village des Cabannes,…)

    • Tout le groupe

16h30- 18h30 : Topo + questions-réponses : « La montagne : un écosystème fragile à…ménager » Animateur : Frédi Meignan

19 :00 : Repas + vaisselle

20 :30 : Debriefing / Briefing

J7 – Vendredi 19 : Les Oustalous

7h30 – 8h30 : petit déjeuner

9h00 – 10h30: « La montagne, lieu de rencontre de l’Homme et du Divin dans les traditions biblique et coranique »

Animateurs : Édouard De Laportalière et Véronique Isenmann

10h45 – 11 :30 : « La montagne vue par les urbains et par les montagnards ». Animateur : Jean Verdier

11h30 -12h30 : Table ronde et échange avec l’auditoire 

12h45 – 13h45 : Pause méridienne

14h00 -15h00 : Temps spirituel (Animateurs : Stéphane Garros, Patrick Vincienne et Paule Ouanhon)

15h15 – 17h45 :  À vos plumes et pinceaux ! Quelles réflexions la montagne vous inspire-t-elle ? Quels liens – émotionnels, physiques, spirituels - vous paraissent unir la montagne et l’Homme ? Exprimez-vous ! Poème, prose, dessin, aquarelle : tout est permis ! 

Ateliers d’écriture et de peinture animés par Jean-René Brunetière (pour les ateliers d’écriture) et Mariette Jacquet (illustratrice).

18h00 – 19h30 : Cercle de dialogue (Animatrice : Sylvie Vincienne)

20h00 – 22h00 : Repas « amélioré » pris sur place

J8 - Samedi 20 : Cercle aux Cabannes

10h00 : Mot de la fin (Jean-René Brunetière) et libération des lieux

10h30 : Embarquement TotoCar

12h30 : Gare Matabiau

13h : Métro Empalot pour certains et déjeuner au Vélo sentimental pour d’autres

13h30 : Ramonville Parking Port Sud


2. Impressions des marcheurs

BERNARD

Un verbe résume à lui seul ce qui est advenu pendant cette semaine : celui de GRANDIR

Nous avons grandi individuellement et collectivement.

Individuellement, nous avons élargi notre expérience de la montagne. Pour certains, c'était la première fois qu'ils la découvraient de façon aussi concrète. Éprouver l'âpreté d'une marche en montagne, mais aussi s'émerveiller devant la beauté des paysages que seuls un col ou une crête permettent d'admirer, fut pour certains une nouveauté, voire une révélation.

Vivre une nuit dans un refuge de haute montagne, expérimenter la promiscuité que cela implique, mais aussi la joie collective qui y règne, fut pour plusieurs d'entre nous une réelle découverte.

Mieux percevoir la vitalité et la particularité des pratiques culturelles des différentes vallées ariégeoises, savoir que la hauteur du massif pyrénéen s'élève d'1 cm tous les 400 ans (!), prendre la juste mesure de l'impact du changement climatique sur la biodiversité, être mieux sensibilisé sur l'urgence d'une nouvelle approche de l'aménagement de la montagne, plus écologique, plus respectueuse de ses fragilités, autant d'occasions nous ont été données d'élargir notre connaissance de cet écosystème si attachant.

Entendre le maire d'une commune de montagne nous expliquer les spécificités des problématiques auxquelles il est quotidiennement confronté, appréhender tous les défis qu'il convient de relever pour assurer la sécurité des populations locales face aux risques naturels, autant d'opportunités pour avoir une perception plus exacte de ce que signifie vivre en montagne.

Notre séjour en Haute-Ariège a aussi offert à chacun/chacune la possibilité d'être mieux informé.e sur la complexité de ce que l'on appelle communément "l'hérésie cathare" et percevoir jusqu'à quel point cette page tragique de l'histoire du Languedoc marque encore aujourd'hui les esprits. Chacun a aussi pu vérifier la place majeure qu'occupe la montagne dans les textes sacrés et aussi se familiariser avec le rite pratiqué par nos frères juifs lors de la célébration de l'entrée dans le Shabbat.

Toutes ces expériences, tous ces nouveaux savoirs nous ont fait grandir individuellement.

Mais ce séjour nous a fait grandir aussi collectivement.

Devoir affronter ensemble le caractère parfois rugueux de la montagne nous a soudés, rassemblés, réunis. Nous avons fait preuve de beaucoup de solidarité les uns envers les autres, nous nous sommes encouragés, fait réciproquement confiance, entraidés, soutenus mutuellement. Ces marches, ces découvertes partagées, ont fortifié le groupe. Notre communauté sort renforcée de cette rencontre 2024. Les mots de bienveillance, amitié, fraternité ont pris de l'épaisseur ; ils ont acquis une nouvelle dimension.

Ces belles valeurs, il nous incombe maintenant de continuer à les faire vivre au sein de Compostelle-Cordoue et, plus encore, autour de nous. Notre monde en a tellement besoin.


PATRICK

Ma perception la plus forte, au terme de cette semaine consacrée à la montagne, serait celle de notre petitesse à l’échelle du temps et dans l’espace par rapport à une immensité et une complexité dans laquelle nous nous sommes plongés durant quelques jours, des sensations qui nous auraient échappées si notre passage avait été plus bref. 

A propos du temps d’abord : les Pyrénées sont le fruit de forces telluriques incommensurables intervenues sur une durée qui nous dépasse et dont nous découvrons qu’elles s’exercent encore. Cela nous confronte à l’origine du monde, et donc à notre propre existence, dans un raccourci vertigineux auquel nous nous ne sommes généralement pas confrontés au quotidien.

Plus proche de nous, les Pyrénées ont non seulement constitué un habitat difficile par les conditions de vie propres aux montagnards, mais elles ont également été le théâtre de conflits politiques et religieux incessants au cours des siècles passés, où il est difficile de démêler le vrai du faux, le pur de l’impur, les lumières de l’obscurantisme … dont les traces sont encore très présentes aujourd’hui dans les vestiges et dans les cœurs. Autant de questions qui persistent dans nos temps contemporains et de réalités à aborder avec humilité.

Quant à l’espace, l’intense activité humaine, sa modernité et ses réseaux de communication se sont naturellement installées dans le fond des vallons, le long des cours d’eau et plus rarement en altitude. Au bout du compte, après des millénaires de passages, et d’occupations humaines, l’horizon majestueux de la chaîne des Pyrénées, que nous avons pu contempler à 360°, ne laisse néanmoins voir que l’impressionnant spectacle de la verticalité sauvage des pics rocheux, et l’abondante variété du couvert végétal. Les traces humaines plus visibles sont néanmoins présentes et durables à notre petite échelle, marquées par leurs différentes origines historiques, linguistiques et culturelles complexes, autant de microcosmes qui ne confèrent pas à ce massif montagneux l’unité culturelle à laquelle on pourrait s’attendre, entre nord et sud, comme entre est et ouest. Dans ces conditions, marcher, dialoguer et comprendre, apparaît bien comme un préalable absolument essentiel, avant d’évaluer, de trancher, de décider quoi que ce soit …


TAREK pour les SMF

Je crois parler pour tous les scouts,

aussi bien les jeunes que les adultes, en disant que nous avons pris beaucoup de plaisir à être parmi vous et à cheminer ensemble. On a trouvé refuge dans les propos des uns, et les sourires bienveillants des autres. Avant ce mois de juillet, l'Ariège m'évoquait vaguement une histoire d'ours, rien de plus précis. Dans mon Sétif natal, il y avait comme dans tant de lieux où les humains ont choisi d'élire domicile et de fonder des villes, une montagne au loin. Elle n'avait rien de sacré pour moi. Aussi, l'orogenèse des Pyrénées comme celle des Aurès, n'a pas constitué pour moi un sujet d'intérêt avant notre petit séjour. 

Le paysage que nous avons vu, avec cette gentiane que je découvrais, ce cheval de Mérens dont je n'avais jamais entendu parler, ces chemins escarpés où les pierres plus ou moins polies, plus ou moins brutes, se succèdent dispersées en un ordre sans artifices pour soutenir le poids de nos pas, m'a rendu perplexe sur la nature humaine : sommes-nous des chasseurs, des éleveurs, ou plus simplement des visiteurs ? C'est en tout cas en visiteurs que nous marchions dans la montagne ; elle était notre hôte,

et nous, les siens. Dans le regard inquiet d'une vache pour son veau, regard menaçant pour qui traverse sans faire attention, me vient l'image d'une montagne qui se réserve le droit de tenir à l'écart de ses secrets quiconque la foulerait du pied d'une mauvaise manière. Elle nous met devant une sorte de paradoxe : pour arriver sain et sauf en haut, il faut regarder ses pieds. Pour éviter le trépas, chaque pas compte. C'est ce qui donne charme et intensité au sentier.

On n'arrive au refuge que par l'enchaînement de pas prudents, et on n'en revient que de la même façon. De retour au sol, une fontaine fraîche évoque le Paradis. De nature insipide, l'eau pour qui a marché longtemps a une saveur inédite. Des centaines de pas sont étanchés en une gorgée. Elle est meilleure que le lait cru, meilleure même que le miel des montagnes. 

Une confidence : avec les quelques scouts arrivés en premier, nous ne sommes déchaussés pour faire nos ablutions et prier. Qu'est-ce que prier sinon rendre grâce à ce que le quotidien nous pousse à ignorer ? Sans nous en apercevoir, l'épreuve de la marche nous fit passer du profane au sacré. Désormais, en me promenant à Toulouse, mon pas porte avec lui un peu d'Ariège et ma conscience lui accorde une attention nouvelle. 

Mon espoir est que l'année prochaine, des scouts de toutes convictions se joindront à nous, des catholiques comme des laïques, sans oublier les protestants, les israélites, et les bouddhistes. 

Une confidence : avec les quelques scouts arrivés en premier, nous ne sommes déchaussés pour faire nos ablutions et prier. Qu'est-ce que prier sinon rendre grâce à ce que le quotidien nous pousse à ignorer ? Sans nous en apercevoir, l'épreuve de la marche nous fit passer du profane au sacré. 

Désormais, en me promenant à Toulouse, mon pas porte avec lui un peu d'Ariège et ma conscience lui accorde une attention nouvelle. Mon espoir est que l'année prochaine, des scouts de toutes convictions se joindront à nous, des catholiques comme des laïques, sans oublier les protestants, les israélites, et les bouddhistes.


PAULE

 

Bonjour à vous tous et merci pour ces beaux textes

Je ne suis pas très douée pour exprimer par écrit ce que je ressens mais c'est tellement difficile tellement c'était profond. Moi, le juif errant, accueilli avec tant d'amitié ! J'ai été tellement heureuse de pouvoir affirmer mon amitié pour tous, ma solidarité avec ceux qui souffrent dans ce monde et non pas un soutien aveugle à une politique qui trahit tout ce pour quoi j'ai choisi de porter l'identité de ma mère plutôt que de me cacher derrière celle de mon père.

J'ai été tellement heureuse aussi de renouer avec mes racines algériennes ! L'Algérie que je n'ai jamais oubliée car malgré mon jeune âge quand je suis partie, elle représente la plus belle partie de ma vie. J'ai eu la chance, il faut dire, de naître dans deux famille humaines et ouvertes aux autres. Du côté de ma mère, ils étaient conscients de leurs racines et de ce qui s'est joué dans cette guerre qui nous a obligés à partir, non pas du fait que nous étions français, mais parce que le cadeau de la nationalité française à une partie des algériens en 1870 était vraiment un cadeau empoisonné, qui obéissait à  la fameuse tactique "diviser pour mieux régner"... Je viens d'écouter un podcast sur Pierre Mendes France et je suis fière de lui, de Léon Blum, de ces gens qui ont toujours essayé de suivre la voie de la justice.

Pour revenir au groupe j'ai été heureuse de vous rencontrer tous et j'ai hâte de vous revoir. Oui, Claire, c'était super de partager notre chambre. Et tous les autres, Leïla et Hadji, Tarek, Abdelkader, Bilal, Morice, Bernard, Stéphane... mais je ne peux pas tous vous citer, je vous aime tous…

En ce qui concerne la montagne, c'est un milieu qui m'a toujours attirée, qui par sa majesté, nous inspire l'humilité et la sagesse. Quel bonheur de voir nos efforts récompensés par la vue de ces paysages grandioses... Il me tarde de vous revoir tous. Avec toute mon amitié.


OLIVIER

Bonjour Tarek et à vous tous,

La sincérité et intimité de ton témoignage me pousse à répondre …. Merci Tarek…

J’avoue que je ne souhaitais pas écrire, la montagne est un lieu sauvage, brut que j’ai du mal à vivre en groupe. Je pars souvent seul et à deux…. J’aime pouvoir m’arrêter, contempler la roche qui m’inspire, l’ombre et la lumière en apportant de la force dans le hara. Oui la montagne s’apprivoise pas à pas, elle se mérite et me rappelle qu’à chaque instant la vie est précieuse. La montagne a un goût d’éternité… J’ai aimé particulièrement l’échange avec le maire pagnolesque des cabanes et l’hommage que nous lui avons rendu par la chanson Se canto.

Les interventions sur l’histoire du catharisme et l’invitation concrète du pardon est un bel exemple de spiritualité incarnée…

La beauté fugace de la fleur met du baume au cœur et me rappelle la fragilité et la beauté de la vie.

Ce que j’ai apprécié le plus lors de mes séjours à C.C c’est la richesse du cercle quand on invite chacun à parler ou se taire… un par un…

Le cercle a une dimension sacrée, magique et incite à l’ouverture du cœur et à l’écoute. Je l’ai particulièrement apprécié lors de mon premier voyage de Cannes à Nice avec le son mélodieux de la flûte de Notre ami Michel…

Je vous remercie pour cette marche dans les Pyrénées ariégeoises où nous avons pu sortir de la cabane, monter, descendre, marcher plus ou moins vite, attentif parfois à ceux qui avaient des difficultés…

La montagne ça Nous gagne et elle m’invite au Silence… Bien amicalement.

 


SYLVIE

De retour des Pyrénées je garde cette impression de beauté saisissante des paysages variés qu’elles nous offrent. Dans ce cadre superbe notre groupe aux personnalités si diverses a trouvé un réel support pour approfondir ses capacités à s’interroger, se documenter, à écouter, à se remettre en question, s’ouvrir au dialogue et à la nouveauté.

La force de la montagne nous a impressionné, nous conduisant à une humilité, souvent évoquée, qui n’écrase pas mais nous aide à grandir dans le réel de notre humanité.

Devant tout cela et tous les « merci, merci » auxquels je joins les miens, je reconnais au sein de notre groupe « Compostelle-Cordoue » une précieuse capacité à la « louange commune », favorable à la compréhension mutuelle que nous recherchons. La bienveillance qui nous tient à cœur cherche ses modes d’expressions, poursuivons sa culture ! Amitiés, Caminando.


CLAIRE

MES DEUX REVES

Quand chaque pas ici-bas est un combat pour la vie et une revanche sur les forces des ténèbres, ce groupe est un ciment pour avancer. Parce que le groupe de « Compostelle Cordoue » porte l'esprit de la rencontre avec l'autre, l'ouverture à la différence. Lors du chemin, chacun dévoile un peu de ce qu'il est, offre en partage un peu de ce qu'il a, dans le cœur ou dans son sac à dos, chacun fait un pas vers l'autre pour commencer à le connaître, et personne n'est laissé sur le bord du chemin avec ses difficultés.

Bienveillance, partage, écoute, mon amour avec Compostelle Cordoue naît d'une orange sortie du sac à la fin d'un chemin, partagée dans le froid, sous un barnum, avec moi qui avait de quoi manger et n'avait pas marché pour me rendre sur les lieux. Symbole de fraternité comme une lumière dans un monde où trop souvent chacun vit pour soi.

Joie de retrouver ce groupe dans l'Ariège en ce mois de juillet 2024.

Un choix de lieux, visites et chemins d'une grande richesse, une organisation solide et une diversification remarquables, avec beaucoup d'humilité, de bienveillance, et une attention permanente. Une intendance au top, les chauffeurs de car aguerris à la route de montagne partagent aussi le séjour, connaissent la région et guident sur le chemin. 

A tout moment, des chants entonnés à l'improviste, à l'unisson ou en canon.

Au départ matinal, le cercle où tout le monde a sa place, d'égal à égal et à même distance du centre empli des sacs à dos.

Médecins et divers praticiens en compétences variées présentes dans le groupe, pour un éveil du matin en douceur, pour la réparation après l'effort ou le soin des bobos, elles sont toujours disponibles.

Une belle amitié est née avec ma voisine de chambre. 

La montagne est rude, elle abrite des êtres de caractère. Elle nous élève sans nous ménager et nous offre une vision imprenable sur la Création. L'effort y est récompensé par la découverte de paysages magnifiques aux sommets, ou le cri des marmottes à l'arrivée dans tel lieu.

Le refuge, accroché à la montagne, est livré en vol par hélicoptère. Sept tonnes par livraison je crois, où chaque colis est pesé au gramme près. Immensité et précision dans la petitesse.

Le ciel n'y est pas pollué, il offre ses étoiles. Au lever du jour, le silence offre le bruissement du ruisseau qui serpente en contrebas. Là-haut, les falaises sont le refuge et le terrain de jeu des isards que nous avons attendus mais pas vus. Nous y avons observé la gentiane jaune, le chardon de montagne, les rhododendrons, la fleur d'arnica...

Nos guides et spécialistes de la région aiment leur pays et offrent leurs talents pour nous le faire découvrir et connaître son patrimoine.

A la découverte de l'autre ? « C'est la première fois que je rencontre des seniors » : traduit dans la bouche d'un jeune garçon scout l'étonnement et cet émerveillement qui naît de la rencontre avec l'inconnu. Ces tout jeunes prennent la parole en public dans un groupe de 50 personnes. Des jeunes remarquables, respectueux des autres et de leur environnement, du silence de la montagne. Qui animent le début de nos repas.

Je viens de réaliser deux rêves, rêves de longue date, le premier de marcher avec Compostelle Cordoue, le second de monter en refuge et d'y dormir.

Nous avons marché non pas seulement pour marcher, mais marché pour connaître. Il existe sur terre et dans cette région des personnes passionnées, menant des vies hors normes, qui ont bien voulu partager avec nous leur expérience, leurs connaissances, et mettre leurs compétences au service du groupe et du séjour.

Un séjour absolument merveilleux, un cadeau qu'il nous a été offert de vivre et partager. Bravo !


MONETTE

Retour at home depuis déjà... Dix jours avec 40° au compteur !

Un énorme merci à toutes et tous qui ont contribué à organiser cette magnifique rencontre.

Le lieu d'hébergement Des Oustalous, notre moyen de locomotion Totocar et ses charmants et surdoués olympiques des épingles à cheveux serrées, chauffeurs si sympathiques et attentionnés.

Tous les intervenant-e-s qui ont agrémenté nos journées par leur érudition, leur compétence, leur connaissances transmises en excellents pédagogues, sans oublier la maîtrise de notre Cercle de Dialogue en fin de séjour, cet ADN de CC qui se perpétue avec talent.

Voilà pour moi qui est "profité" de ces moments intenses, de la gentillesse de tous, notamment de nos jeunes Scouts et des nouveaux venus vite intégrés dans notre groupe de "vieux routards" !!

Nos acquis dans cette bienveillance va, je le souhaite, participer à la manière du colibri à l'évolution de notre humanité. J'y crois malgré tout.

Bien fraternellement.


GENEVIEVE

Mercredi 17 et jeudi 18 juillet, nous sommes montés au refuge de Bésines ; nous étions 18 adultes (peut-être plus…) et le groupe de nos amis scouts presque au complet. Nous avons eu le plaisir de monter dès le départ sur un sentier à l’ombre, en forêt, avec déjà un certain dénivelé. Le groupe a vraiment bien grimpé ; les scouts étaient enthousiastes.

Nous nous sommes arrêtés au bord du lac de Bésines pour déjeuner. Juste avant, des champs de rhododendrons à perte de vue se sont offerts à nous. Pour moi qui parcours les Alpes de Haute Provence chaque été en randonnées, j’ai découvert des paysages très ouverts avec des vues circulaires sur les crêtes, entourant le pic d’Auriol, donnant des respirations salutaires.

Arrivés au refuge après une montée bien « raidasse » et sous les applaudissements des premiers ayant atteint le but, nous avons somnolé, papoté. Plaisir d’une douche solaire et d’une petite sieste sur un banc. Et puis vers 17h, une intervention de la gardienne de refuge, qui m’a marquée. Jeune femme, ayant perdu son mari, elle a repris la gestion très complexe de ce type d’hébergement. Approvisionnement en hélicoptère deux fois par semaine, mais aussi portage depuis le bas ; elle redescend du refuge en 1h30 ! Édifiant… Une belle figure de femme chef d’entreprise, infirmière de surcroît, femme sportive, très amicale et touchée par l’expression de gratitude de certains randonneurs. Un dîner excellent contribue à l’humeur joyeuse de tous. 

Après une nuit plutôt « rock and roll » et courte dans les chambres des « filles » à sept et des « garçons », un petit déjeuner très sympathique dehors ou dedans, selon. Puis une descente un peu technique, un peu longue permettant d’échanger, pour la plupart, avec toujours nos bons samaritains aidant les randonneurs aux « genoux mous », les autres s’intitulant (avec arrogance ?) les « genoux durs » !

J’ai découvert des jeunes marchant très bien, des moins jeunes parvenant à refaire le monde tout en soufflant « un max » à la montée et en cavalant à la descente, des bribes d’histoires, des morceaux de vie des uns, des unes ou des autres ; j’ai eu le souhait aussi de marcher en silence tout en étant enveloppée de cette bienveillance que nous recherchons. Je me suis laissée bercer par l’humour notamment de Stéphane, qui a rythmé le temps long de la marche et des pauses, l’ampleur des paysages, l’austérité des cailloux à perte de vue nous guidant sur ce chemin de l’humilité, habité par la petite musique lancinante des muscles, des articulations, venue distraire mon esprit de plus en plus flottant. Pour arriver à l’heure (et oui !) à la gare de l’Hospitalet sur un quai inondé de soleil brûlant. 


MARIE-FRANÇOISE

Mirka m'a demandé plusieurs fois : que préfères-tu ?  Je ne savais que répondre...TOUT pour des raisons différentes. 

J'ai aimé les Oustalous et la montagne qui surplombe. 

J'ai aimé la piscine si délassante, revitalisante, si bienvenue en fin de journée. 

J'ai aimé la chambre partagée, les échanges spontanés dans l'attention respectueuse.

J'ai aimé les interventions de chacun et plus encore les interstices : la fraternité qui baignait notre groupe. On se croise dans les gestes quotidiens nimbés de joie, d'accueil, de respect, de service. J'ai aimé chaque marche. Les chemins ombragés, la découverte de la petite église romane, lieu de pèlerinage…

Mais ce qui m'a bouleversée c'est la simplicité fraternelle de chacun. Et en particulier celle avec laquelle Bernard m'a accompagnée lors de mes hypoglycémies. J'avais oublié ce problème facile à résoudre quand on le prévoit. Ma hantise était de risquer de retarder un groupe. Tu m'as "invitée à ta table " nous avons pique-niqué ensemble, en avant-première et tu me racontais ton pèlerinage à  Jérusalem, naturellement. Tu rendais normal et agréable une difficulté inattendue, heureusement passagère...au point que je crois même avoir oublié de m'en excuser auprès du groupe ! Heureusement que j'avais mon gingembre confit à proposer ! 

Alain, Nanou, Marie Laurence, Leïla, Paule, et chacun, plaisir d'échanger simplement en marchant dans un si beau cadre.

Respect, lumière dans ce frôlement du sacré au cœur de chacune de nos rencontres, parfois l'éclair d'un instant. Merci à chacun


BLANDINE

Il fait très chaud quand j’arrive en plein Tour de France aux Cabannes. C’est ma première semaine avec Compostelle Cordoue, mais bien vite je vais me rendre compte que j’ai atteint une oasis où abondent la bienveillance, la fraternité, l’amitié et que la source ne semble pas se tarir au fil des jours.

Je n’ai pas beaucoup cheminé sur les sentiers Pyrénéens cette fois ci, mes genoux ont opposé quelque résistance à mes envies de vagabondage et de partage avec vous. Les dénivelés, les montées abruptes et surtout les descentes, cela sera pour une autre fois. Mais la richesse du programme, les échanges lors des repas, des cercles et à bien d’autres moments de même que les rencontres avec les différents intervenants, ont  largement compensé ma faible participation aux marches.

Nos vies sont chemin, merci à tous d’avoir été des compagnons de route souriants, attentionnés, pendant cette semaine si dense dans ces belles montagnes Pyrénéennes.

Quien camina con Compostelle-Cordoue nada le falta.


MIREILLE

Je vous lis par le forum avec intérêt et admiration.  Que de beaux souvenirs évoqués qui me parlent et m’inspirent. Oui, comme l’évoque Bernard avec son verbe « grandir », on a reçu beaucoup d’informations extrêmement captivantes sur la région par les divers intervenants de la semaine et fait bons nombres d’expériences en marchant et en dialoguant. 

Mais, personnellement, si je comprends bien le sens que met Bernard derrière le verbe Grandir, à savoir toute la richesse des informations reçues, je me sens moi au contraire redevenue toute petite, face aux révélations reçues. Décidément le « plus jamais ça ne fonctionne pas » spécialement sur l’abominable conflit Cathares, (on pourrait dire un génocide entre chrétiens) survenus dans cette région et presque camouflé au vingtième siècle. 

Les fameux « châteaux cathares » qui n’ont eu leur raison d’être que pour favoriser un tourisme à la recherche du fantastique. Je me sens aussi démunie face au fait que les Pyrénées, comme partout ailleurs, n’échappent pas non plus à la montée des fermetures de frontières, des haines raciales et religieuses et des nouveaux chemins du néolibéralisme qui se foutent bien des montagnes. 

Je ne peux m’empêcher de réutiliser les propos que Jacques de Saint Front (Je regrette qu’il ne soit pas venu) m’avait envoyé suite à la lettre que j’avais fait parvenir au forum avant la marche. Il dénonçait :  la transhumance fiscale qui, le matin, amène un flot de voitures à destination de l’Andorre, refuge d’une religion non pas cathare, mais bien tolérée par notre société : celle de Mammon, qui va traire ces touristes consommateurs dans un paradis (fiscal) pour un retour le soir alourdis de cigarettes, alcools et autres « biens de première nécessité » qui sont « beaucoup moins chers ! Outre le carburant également « beaucoup moins cher !) ; sur ce dernier point on reste rêveur de voir des personnes rouler 300 km depuis Toulouse pour acheter du carburant « beaucoup moins cher », et ainsi répandre généreusement des milliers de tonnes de gaz d’échappement dans la montagne, outre le bruit, l’encombrement, tout ceci avec la bénédiction de l’Espagne et la France

Pour revenir à nos échanges, il me prend l’envie d’évoquer ici mon amusement lorsque dans nos rencontres, nous touchions aux pratiques culturelles et sociales des différentes vallées ariégeoises et pyrénéennes. Je me croyais au théâtre :  on a eu droit à de savantes joutes oratoires, parce que nous étions entourés de gens fortement attachés aux Pyrénées, mais aussi très liés à leur région spécifique. C’était un plaisir de vous entendre débatte et défendre votre coin de terre et cela avec l’accent.  Merci à Stéphane, Philippe, Bernard, Antoine, Bertrand et d’autres que j’oublie. 

On reconnaît bien là la nature du montagnard qui sait la valeur des choses de la terre.  Comme ailleurs me semble-t-il, les Pyrénées sont liées aux problèmes de l’eau, des dégâts dus aux intempéries, de l’approvisionnement en matériaux de chauffages, du besoin de terre, de voies de communications et de tourisme.  Si les gens d’ici se sont battus dans leurs régions spécifiques, ils étaient aussi prêts à se déclarer du pays des Pyrénées, territoire qui semble faire l’unanimité lorsqu’il faut le défendre.  Je fais ici un parallèle avec les Valaisans en Suisse qui, de tout temps, se sont étripés entre régions valaisannes. Mais si on leur demande leur origine, d’une seule voix ils se déclarent avant tout Valaisan de sang.   Lire la passionnante histoire des bisses du Valais.


JACQUES

Une semaine en Ariège – la richesse d’être ensemble.

Dans le silence animé du groupe apparaissent des bribes de chacun.

Dans le chemin en commun se construisent les éléments du puzzle de l’un puis de l’autre. Les morceaux sont indentés ou lisses, gris clair ou chatoyants, et les brisures parfois laissent échapper une larme.

Jour après jour les portraits se constituent et viennent démentir la fugace impression du premier regard ou du premier échange.

Les fraternités se nouent, construites des différences partagées et appréciées, des goguenardises bienveillantes sur les travers bénins, et de l’appui immédiat si transparaît le véritable souci. Agissent alors les mains guérisseuses ou les paroles réconfortantes qui ne portent pas la pitié mais la reconstruction.

Cet univers de lui-même que l’autre partage recentre celui qui en a besoin dans sa trajectoire de vie qui parait ainsi moins difficile.

 

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La marche en Ariège

D’abord, retenons les dates : du 13 au 20 juillet 2024 !

Après l’écosystème de la forêt en 2023, c’est celui de la montagne qui nous servira de décor pour notre marche 2024.

Merci à Bernard Burel de nous proposer le programme suivant, et merci d’avance à toutes celles et tous ceux qui vont le mettre en œuvre !

Du samedi 13 au samedi 19 juillet, nous nous retrouverons en Haute-Ariège, plus précisément dans le village des Cabannes, entre Tarascon et Ax-les-Thermes. Le Complexe touristique des « Oustalous » sera notre « camp de base ».

À partir de là, nous irons randonner sur le magnifique Plateau de Beille (haut lieu de ski de fond pyrénéen), aller à la rencontre des marmottes et isards dans la splendide Réserve nationale de biodiversité d’Orlu, gravir les pentes des monts d’Olme ou celles du Pic St Barthélémy. Il y aura des parcours pour tous niveaux de marcheurs !

Et même, tout en sirotant un verre depuis les bords de la piscine des « Ostalous », nous pourrons encourager les coureurs du Tour de France qui nous feront l’amitié de passer juste devant chez nous !

De tout temps, la montagne a été un lieu de refuge, de rencontre et de méditation. À la fois, Terre des hommes et domaine des dieux, la montagne et ceux qui la peuplent sont confrontés au défi du changement climatique, à celui d’un aménagement respectueux de la faune et de la flore ainsi qu’à l’accueil de nouvelles populations en recherche d’un rythme de vie plus en phase avec celui de la nature. Comment faire face ? Quelles réponses ?

Et puis, la montagne a inspiré poètes, artistes, mystiques, philosophes…

Une chose est sûre : nous ne serons pas en manque de sujets de discussions, d’échanges et de débats !

Pour goûter à cet alléchant programme, une seule solution : S’INSCRIRE DÈS MAINTENANT !!!

Pour faciliter la participation de tous, le prix du séjour - malgré l’inflation - ne change pas. Il reste identique à celui de 2023… et même de 2022 !

Normal : 500€ ; Réduit : 250€ ; Jeunes : 125€ (le paiement peut être différé).

Inscription auprès de Bernard : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

À noter, le village des Cabannes est accessible en train et les « Oustalous » sont à 200m de la gare.

Caminando !



Après sa marche dans le Parc du Livradois- Forez « La forêt et l’avenir de l’Homme », l’association Compostelle-Cordoue, représentée par son président Jean René Brunetière et Bernard Burel,  a exprimé sa reconnaissance auprès de la population locale avec une cérémonie, mercredi 15 novembre en fin de matinée.

Elle était dédiée à la plantation d’un arbre au jardin public, près du cimetière en présence d’André Brivadis, maire de La Chaise-Dieu, et des membres du conseil municipal, accompagnés d’Olivier Marion, conseiller municipal.

Au mois de juillet, une cinquantaine de membres de l’association Compostelle- Cordoue s’étaient retrouvés à La Chaise-Dieu à l’occasion de leur marche annuelle dont le thème de la « La forêt et l’avenir de l’homme ».

Conformément à leur devise « Marcher-Dialoguer-Comprendre », les participants ont arpenté quotidiennement les chemins forestiers du plateau casadéen et ont dialogué avec plusieurs experts de la forêt afin de mieux connaître cet écosystème et se pénétrer de sa fragilité face au dérèglement du climat.

Compte tenu du très chaleureux accueil qu’ils ont reçu de la part de la population locale, les membres de Compostelle - Cordoue ont souhaité marquer leur reconnaissance par une plaque au pied de l'arbre.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Compostelle-Cordoue

Marche dans le Parc du Livradois-Forez « La forêt et l’avenir de l’Homme »

18 au 25 juillet 2023

Dans « La femme du boulanger », Jean Giono écrit : « Il y a dans les forêts des bruits qui ressemblent à des paroles ». C’est pour tendre l’oreille et écouter ce que la forêt a à nous dire que l’association Compostelle-Cordoue a décidé d’organiser sa rencontre interconvictionnelle et intergénérationnelle annuelle 2023 au cœur du massif forestier de la Haute-Loire.

Selon les termes de la devise de l’association « Marcher-Dialoguer-Comprendre », les participants jeunes et seniors, s’attacheront au fil de marches quotidiennes à appréhender toute la complexité et la fragilité de l’écosystème forestier, grâce aux commentaires de spécialistes, fins connaisseurs du terrain local.

En complément de cette approche scientifique, les participants pourront, dans le cadre d’ateliers de lecture et de peinture, mesurer combien la beauté et la stabilité de l’arbre ont inspiré poètes et artistes et exprimer, à leur tour, leur propre lien physique, émotionnel ou spirituel avec l’arbre. De même, ils se pénètreront du sens symbolique que les différentes cultures et traditions ont donné à l’arbre au cours des âges.

À l’image de l’arbre, dont la morphologie et la résilience dépendent largement de son système racinaire, les racines familiales, culturelles, sociales de l’Homme forgent son identité. Quelle conscience avons-nous de ces influences ? Quel regard suffisamment critique posons-nous sur elles pour que nos propres racines ne soient pas un obstacle à la rencontre avec d’autres personnes ayant des racines différentes ?

Quelques questions qui animeront les débats de clôture de cette semaine entièrement dédiée à une analyse approfondie des relations entre « La forêt et l’avenir de l’Homme ».

Morice de Lamarzelle

Chargée de communication de l'association Compostelle Cordoue.  

Relations-contacts- médias. +33 662 82 63 58 Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. 

Jean-René Brunetière

Président de l’Association Compostelle Cordoue +33 686 58 00 06 Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Bernard Burel   +33 687 72 63 25 Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Responsable du projet 

Infos pratiques :

Date : 18 au 25 juillet

Lieu : La Chaise-Dieu (Haute-Loire / Auvergne)

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Jean-René Brunetière, Président

Chers amis,

L e lieu : La marche 2023 de Compostelle Cordoue est prévue en Auvergne, dans le Parc Naturel Régional du Livradois-Forez, près du magnifique village médiéval de La Chaise Dieu.

Le concept : Nous reprendrons cette année le concept de marche « en étoile » autour d’un camp fixe, à Malvières, où nous serons hébergés.

Malvières, est un champ inépuisable de randonnées. Nous parcourrons, en particulier, quelques étapes du fameux chemin « Robe de bure et cotte de mailles »

 

Le thème : Le thème de découverte, d’échanges et de débats s’impose en ce lieu : celui de la forêt.

Pour découvrir toute la complexité de son écosystème, nous bénéficierons de l’expertise d’éminents spécialistes de la région.

Les dates : Du mardi 18 juillet, en fin de journée, au mardi 25 juillet dans la matinée

L’hébergement : Dans 2 gîtes très confortables d’un total de 33 lits. Toutes les chambres (à 2 ou 4 lits) disposent de sanitaires complets privatifs.

À proximité, sont prévus les espaces pour une vingtaine de places sous tentes pour les scouts.

La nourriture :

  • Petit déjeuner : à préparer et à prendre sur place dans les gites.

  • Déjeuner : pique-nique tiré du sac au cours des balades. L’organisation fournit les victuailles ( approvisionnement possible à proximité)

  • Dîner : auto organisé (plat principal livré par un traiteur)

  • « Tournées vaisselle » à organiser

Les transports :

  • Les gares les plus proches : St Etienne ou Clermont Ferrand… Nous sommes vraiment dans la nature !

  • Totocar emmènera les Toulousains le mardi 18 et prendra, au passage, à la gare de Clermont-Ferrand, les personnes qui s’y rendront en train.

  • Deux voitures individuelles seront disponibles pour les petites courses.

  • Chaque jour, Totocar se chargera des trajets de proximité.

Les marches :

5 jours de marche sont prévus au départ de Malviéres. Ils nous permettront de découvrir le patrimoine végétal de la région et de visiter des lieux emblématiques de cette partie de l’Auvergne.

Coûts et réservations :

Malgré l’inflation, le coût du séjour est maintenu au niveau de 2022 :

  • 500 € tout compris pour les seniors (70 €/j)

  • 250 € pour les seniors ½ tarif (35 €/j) laissé à l’appréciation personnelle.

  • 125 € pour les scouts (18 €/j)

Pour celles ou ceux qui ne l’auraient pas encore réglée, n’oubliez pas la cotisation 2023. Elle est indispensable ! Tarif normal : 40 euros ; Tarif réduit : 20 euros

Inscription avec versement d’au moins 30 % d’arrhes avant le 29 mai par virement ou chèque bancaire au compte :

Titulaire : ROGER BERLAN COMP-CORD

IBAN : FR22 3000 2040 5900 0000 7756 L83

BIC : CRLYFRPP

Adresse du titulaire : Roger Berlan 30 chemin Panegans 31170 Tournefeuille

Pour toute question :

  • Organisation :

Jean-René Brunetière : 06 86 58 00 05 / Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Bernard Burel : 06 87 72 63 25 / Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

  • Finances :

Roger Berlan 06 74 53 70 76 / Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

A bientôt dans le Livradois-Forez !

Le CA de Compostelle-Cordoue

Caminando !

 

 

Livret de la Marche 2022 

du 6 au 13 août 2022

A LÉONCEL- Drôme

 

Le VERCORS - La Résistance

 

Programme réalisé

et

Impressions des marcheurs


Sommaire :

Le programme réalisé p 2

L’appel de Michel p 4

Impressions des Marcheurs p 6

Cercle de conversation final

par le scribe p15

Les photos de cet évènement sont ici:https://zzz.zaclys.com/2022-Compostelle-Cordoue-a-Leoncel-Vercors,a75,98293

Le Programme réalisé

La semaine de marche de Compostelle-Cordoue autour de Léoncel, dans le Vercors, sur le thème de « la Résistance » s’est déroulée du samedi 6 août au samedi 13 août 2022. Léoncel est une ancienne abbaye Cistercienne dans le sud-est du plateau du Vercors. On y trouve, à Léoncel même et dans le village voisin, La Vacherie, des capacités d’hébergement qui ont pu accueillir notre groupe dans des conditions matérielles parfaites et dans une grande convivialité ; Les possibilités de randonnée en moyenne montagne « facile » y sont illimitées, et les souvenirs du Maquis du Vercors (1942 – 1944), le plus grand de France, sont encore très présents.

Samedi 6 août 2022

  • Pour les Toulousains et assimilés

Totocar, parti vers 9h00 de Mangepommes, est arrivé vers16h45 devant la gare de Valence-ville et a récupéré les voyageurs ferroviaires.

Arrivée à La Vacherie vers 18h.

Quatre sites d’hébergement :

  • Deux à Léoncel : le gîte communal et la Maison Saint-Hugues, attenants à l’abbatiale.

  • Deux à La Vacherie, à 3,1 km de Léoncel : le gîte de « la Colo du Chaffal » et, attenant, le terrain d’implantation des scouts.

18-18h45 : les scouts montent leurs tentes et les résidents de la « Colo du Chaffal » prennent leurs quartiers.

18h15 : arrivée de Totocar à Léoncel. Les résidents du gîte communal et de la Résidence St Hugues prennent leurs quartiers.

19h00 20h00 : présentations mutuelles à la salle communale de Léoncel.

20h00-21h30 : dîner à l’Auberge de Léoncel, exceptionnellement ouverte le soir pour nous.

Après le dîner, Totocar ramène tout un chacun à son nid et prend un repos bien mérité.

Dimanche 7 août 2022 :8h00 : petit déjeuner 8h45 : départ de la Colo du Chaffal en Totocar

09h30-13h00 : marche à partir de Léoncel : Pas du Touët. On retrouve Totocar.

Déjeuner tiré du sac sous un arbre au Pas du Touët.

Trois groupes :

  1. Retour en Totocar

  2. Retour par le chemin de montée

  3. Poursuite de la boucle par Pierre chauve.

16h00-17h30 : Concert a capella à l’abbaye, organisé par l’association des amis d Léoncel pour celles et ceux qui le souhaitaient.

17h30-19h00 : visite guidée de l’abbatiale et conférence sur son histoire par Yves Chauché, responsable de l’abbaye de Léoncel au Diocèse de Valence.

20h00 : dîner plateaux repas à l’auberge de l’Échaillon.

 

Lundi 8 août 2022

7h30 : petit déjeuner

8h15 : départ de la Colo du Chaffal en Totocar

09h00-16h00 : marche à partir du col de la Bataille (Crête d’Ambel, ferme d’Ambel, tête de la Dame). Déjeuner tiré du sac au refuge de Gardiol.

18h00-19h30 : rencontre à la salle communale avec Madame le Maire, Jacqueline Charve : présentations de la commune et de la vie des habitants. Une forme de résistance…

20h00 : dîner au Grand Échaillon

Mardi 9 août 2022

8h15 : petit déjeuner

9h15 : départ de la Colo du Chaffal en Totocar

9h30-15h00 : marche dans la forêt de Léoncel, guidée par Denis Hyenne, de l’association des amis de Léoncel. La forêt et sa gestion, les événements liés au Maquis à Léoncel et autour. Déjeuner tiré du sac. Retour à pied à Léoncel (en option).

17h30 : intervention et film de Nadia Braendle : Paolo d’al Oglio et le monastère de Dar Mar Mousa dans le désert syrien : un exemple de résistance suivi d’une discussion.

20h00 : dîner au Grand Échaillon

Mercredi 10 août 2022

8h15 : petit déjeuner

9h00 : départ de la Colo du Chaffal vers Vassieux en Vercors.

10h00 : arrivée au Mémorial de la Résistance : débarquement de la moitié du groupe

10h30 : arrivée au Musée de la résistance : débarquement de l’autre moitié du groupe

12h45 : récupération des visiteurs du Mémorial

13h00 : départ vers l’Échaillon

13h45 : déjeuner tiré du sac à l’Échaillon.

18h30 : Echanges sur la journée, pilotés par Alain Simonin.

20h00-21h30 : dîner avec les scouts au Grand Échaillon.

Jeudi 11 août 2022

7h30 : petit déjeuner

8h15-1630 : marche en boucle à partir de La Vacherie : la canyon du Gueulard. Déjeuner tiré du sac

17h00 : présentations à l’Échaillon

  • Par Geneviève Guilhaume d’une vidéo où son père raconte son expérience du maquis et de la déportation.

  • Par Marc Lebret de la vidéo d’une rencontre interconvictionnelle qu’il a organisée en Palestine pour la paix.18h30 : conférence de Ahmed Bouyerdene à l’Échaillon : L’Emir Abdelkader, figure emblématique de la résistance (à partir d’une sélection de portraits : représentations iconographique).

20h00 : dîner au Grand Échaillon

Vendredi 12 août 2022

8h00 : petit déjeuner

09h00-10h00 : petite marche sur le GR à partir de Léoncel

10h00-11h30 : ateliers en sous-groupes « Et nous que faisons-nous aujourd’hui ? » Mise en commun des ateliers par leurs rapporteurs, animée par Alain Simonin.

11h30 : départ de Léoncel en Totocar

12h15 : déjeuner sur aire de supermarché.

14h15 : visite du monastère orthodoxe grec de Saint Antoine le grand avec le père abbé

16h30 : départ du monastère

17h30 : cercle final à la salle communale

19h30 : début de la soirée organisée par les scouts pour tout le monde

Couscous et animations sous la pleine lune.

24h00 : extinction des feux

Samedi 13 août 2022

7h45 : petit déjeuner

8h30 : embarquement Léoncel et embarquement La Colo

9h00 : départ Totocar vers Valence TGV (36 km)

10h00 : débarquement des « ferroviaires » à Valence TGV et départ Totocar vers Toulouse

10h43 : départ TGV Paris

13h04 : arrivée Paris Gare de Lyon

16h30 : arrivée Totocar à Toulouse

 

L’appel de Michel

.La résistance au service d’un monde meilleur pour les jeunes générations

L’association Compostelle-Cordoue  a réalisé sa marche annuelle en août autour de Léoncel, dans le Vercors, marche agrémentée de rencontres et de visites sur le thème de « la résistance ». Léoncel est une ancienne abbaye cistercienne dans le sud- est du plateau du Vercors. On y trouve, à Léoncel même et dans le village voisin, La Vacherie, des capacités d’hébergement qui ont pu accueillir notre groupe dans des conditions matérielles parfaites et dans une grande convivialité. Les possibilités de randonnée en moyenne montagne « facile » y sont illimitées, et les souvenirs du maquis du Vercors (1942 – 1944), le plus grand de France, sont encore très présents.


L’édition 2022 faisait l’objet de plusieurs nouveautés importantes. D’abord, ce ne fut pas une marche itinérante mais des marches en étoile autour de Léoncel ; la marche itinérante 2021 dans les Alpes-Maritimes avec les navettes éprouvantes de bus avait laissé des traces dans les esprits. On aurait pu craindre cette année de perdre « l’idée de progression collective » et que notre devise « Marcher - Dialoguer - Comprendre » s’y retrouve moins. Il n’en fut rien, la « progression collective » se faisant plus sur le thème de la marche que sur les sentiers.

Il faut dire que le hameau de Léoncel est tout à fait charmant : à 920 m d’altitude (fraîcheur garantie), un calme bucolique, uneabbaye romane toujours ouverte,  des hébergements de qualité, un bar restaurant, une salle de réunion, une laiterie… et unepoignée d’habitants faisant vivre ce lieu dansune harmonie étonnante. Le deuxième « port d’attache », La Vacherie, où logeaientune partie du groupe et les scouts, est tout  aussi champêtre, avec une route toute droite de 4 km entre les deux villages sans circulation.

Et puis, tout autour, des superbes ballades dans les prairies et bosquets surplombés par de belles falaises calcaires… sans oublier « le canyon des Gueulards » que le groupe parcourut sans coup férir..

.S’appuyer sur des valeurs profondes pour un monde meilleur

La deuxième grande innovation fut le thème général de la marche : la résistance. Évidemment, on ne pouvait pas faire moins dans le Vercors. Mais comment passer de l’évocation douloureuse du maquis du Vercors (1942-1944) réprimé dans le sang aux questions qui secouent notre monde actuel. La guerre en Ukraine bien sûr, en Palestine et ailleurs, mais aussi les forces négatives qui conduisent nos sociétés dans le mur : l’individualisme, la surconsommation, le non-respect de la nature et du climat… Nous avons su passer, plus facilement que prévu, du traumatisme du maquis de Vercors à la course incontrôlée de nos sociétés actuelles.

Nous le devons d’abord à Jacqueline Charve, la maire de Léoncel, qui nous a décrit comment vivaient actuellement les habitants de Léoncel : de la solidarité, d’un mode de vie sobre et en harmonie avec la nature. Elle a répondu simplement et concrètement à toutes les questions des jeunes et des moins jeunes ; nous avons ainsi pu passer de la notion de « résistance » à celle d’« actions pour un monde meilleur », plus fraternels, plus écologiques, qui s’appuient sur des valeurs profondes. Un travail par petits groupes a permis de concrétiser des propositions.

Enfin, il y a eu la joie, autant et peut-être plus que les années précédentes. Un groupe de chanteurs et musiciens se retrouvent désormais avec ferveur, et notre groupe s’élargit à de nombreuses têtes nouvelles, facteur favorable pour la pérennité de notre association, tandis que les relations avec les scouts sont toujours aussi rafraîchissantes.

. « La marche partagée comme un remède contre la gangrène des corps et des esprits»

. Oui, 2022 fut un grand cru. Et tournons-nous désormais vers 2023 où de nouvelles belles et fraternelles aventures nous attendent.

 

 Michel qui nous a quitté le 21 novembre 2022 après avoir lutté contra la maladie .

A retrouver sur: https://www.saphirnews.com/La-resistance-au-service-d-un-monde-meilleur-pour-les-jeunes-generations_a29177.html

Impressions des marcheurs

Marcher avec soi et avec les autres ,

l’association Compostelle-Cordoue qui vibre depuis 2012, de la marche, du dialogue et de la compréhension de l’autre, a prouvé récemment que l’Humanité est Une.

Du 6 au 13 août 2022, durant une semaine de randonnées, d’échanges, de visites culturelles et spirituelles, de chants scouts, de chansons de Brassens et de fous rires, l’association a créé un éden humain dans le Vercors, malgré un soleil bouillonnant, accueillant les participant.e.s comme ils sont, avec leurs défauts et leurs qualités, leurs spiritualité et leur agnosticisme, leur athéisme ou leur fidélité aux offices religieux.

Chacun.e a été conscient de faire partie d’un microcosme vivant, éveillant sa conscience aux autres, jeunes ou plus âgés, écoutant le déroulé d’une parcelle de vie racontée et offerte comme un cadeau, parce que l’écoute était bienveillante. Chacun.e a accepté de faire partie d’une même famille, non pas génétique, mais spirituelle, celle d’un cœur ouvert aux autres et conscient qu’il ne peut être vivant sans l’autre. Assurément, chaque personne s’exprimait par son intériorité, sachant remettre en cause a priori et préjugés, pour laisser la place à la simple bonté, notamment des jeunes qui se sont étonnés de pouvoir parler à des plus âgés sans devoir écouter des leçons. Des pans entiers d’égoïsme et d’individualisme se sont effilochés durant cette semaine.

La nature du massif du Vercors y a aidé : majestueux, sauvage, creusé de canyons, isolé car peu peuplé, le lieu a accueilli le groupe dans des gîtes et des campings dont les responsables se sont étonnés du courant de vie qui passait de l’un.e à l’autre, des liens qui se sont tissés malgré – ou plutôt grâce à – la diversité des engagements et des prises de position. L’histoire du Vercors a donné le ton à la réflexion durant les ateliers : comment et à quoi résister dans le monde d’aujourd’hui ? Et chacun.e a opté pour une résistance active, créatrice, empathique. Les excès du monde matériel d’aujourd’hui seront, chacun.e en est sûr.e, limités par une prise de conscience individuelle quotidienne, en ayant en esprit l’unicité du vivant et la nécessité de le préserver. S’est ancrée alors la certitude que cette préservation du vivant ne sera effective qu’en ayant conscience que chacun.e n’est vivant qu’à travers les yeux des autres et que chaque vie, qu’elle soit humaine, animale ou végétale, a le droit d’avoir sa place sur terre. Compostelle-Cordoue n’espère pas changer le monde, seulement quelques consciences, au fur et à mesure de ses pérégrinations. Dans la nuit du 11 au 12 août, avec les Perséides, la pleine lune radieuse, d’un flamboiement de nacre, reflétant le soleil dans sa totalité circulaire, a confirmé que la rencontre était sous de bons auspices.

Fouzia que l’on peut retrouver accompagnée de Mirka interviewées par Marie ici:

https://radionotredame.net/emissions/rencontre/19-09-2022/

Résistance ou Résilience ? En 1973, j’avais 29 ans. Avec un groupe de 22 soldats et officiers, soutenus par nos femmes et compagnes, nous avions objecté à poursuivre le prolongement de notre formation militaire en Suisse (à l’époque, quatre mois initiaux, puis trois semaines chaque année jusqu’à l’âge de 34 ans). Nous militions pour l’instauration d’un Service civil en Suisse. Déposant nos effets militaire sur la place de Berne, nos compagnes déchirant nos livrets militaires, nous étions des « résistants » déterminés, documentés et engagés (chacun effectuera de 3 à 8 mois de prison pour ce délit, après un jugement par un tribunal militaire). Dix huit ans plus tard, le peuple suisse acceptait d’entériner le libre choix dans la Constitution. Aujourd’hui, 28 % des jeunes conscrits choisissent le service civil (6 mois dans les domaines de l’insertion, la santé, ou l’environnement)

Aujourd’hui, 50 ans plus tard, à quoi objecterais-je ? Quelle serait ma résistance ? « Nos résistances », puisque nous avons partagé ces questions durant toute cette semaine de marche dans le Vercors, avec 40 marcheurs, des jeunes scouts chrétiens et musulmans et des membres de Compostelle-Cordoue, engagés dans cette aventure.L ors de ce parcours traversant ces hauts-lieux de la Résistance, la visite du Musée de Vassieux nous a mis face de ce drame collectif : en juillet 1944, en un jour, 10’000 soldats de la Wehrmacht ont anéanti les 4000 résistants du Vercors, véritable forteresse naturelle sensée favoriser le regroupement des forces vives de la France occupée. Des photos, des textes, des objets, nous ont montré la bravoure, le courage de ces combattants peu préparés à ce défi, mais aussi le solidarité manifestée par les habitants. Au final : Huit cents morts, dont deux cents civils, des exactions macabres, des fermes incendiées, des habitants déportés. Mais le musée évoque surtout cette « élévation mémorielle », qui a fait de tous ces morts et déportés, des héros légendaires. « Sur ce vaste plateau, des Français de toutes origines et de toutes opinions ont su se grouper et s'unir avec la seule ambition d'échapper à la servitude... Tant de sang versé a fait de ces montagnes une terre sacrée, une terre qui doit être maintenant respectée comme un sanctuaire où le flambeau de notre liberté a été rallumé, comme l'un des berceaux de la Renaissance française. »(Commandant Pierre Tanant).

Une « terre sacrée »… ! Inscrite dans la mémoire des hommes et des femmes d’hier et dans la nôtre, aujourd’hui, confrontés que nous sommes à une nouvelle guerre à nos portes : l’Ukraine, pays envahi à son tour par une puissance totalitaire. Et cette « élévation des âmes » devrait, une nouvelle fois, fonctionner comme un appel quasi mondial: préparons-nous à défendre nos libertés, armons-nous, fabriquons un ennemi dans nos cœurs. Ainsi l’Allemagne se réarme-t-elle, la Finlande et la Suède adhèrent à l’OTAN, les budgets de beaucoup de pays explosent. La guerre, possiblement nucléaire, se profile une nouvelle fois comme une réaction primaire aux provocations des grandes puissances. Et tous les gouvernements occidentaux semblent embarquer dans cette nouvelle injonction.

C’est à cela que je voudrais objecter aujourd’hui , 50 ans après mon refus de jeunesse  qui ne voulait pas cautionner la mort en service commandé ! Objecter comme une forme de résistance collective, partagée avec celles et ceux qui, refusant cette contamination à la violence qu’on nous propose, veulent développer une alternative : à tous les niveaux sociétaux, familles, voisins, quartiers, régions, pays, monde, favoriser tout ce qui peut contribuer au Vivre ensemble, dans la diversité des origines, des valeurs, des convictions, des inquiétudes, des blessures et des espérances. Comme une antidote au principe légendaire du « oeil pour œil, dent pour dent », qui nous a tant démontré son inefficacité pour résoudre les conflits de pouvoir dans le long terme.

Le 3 juillet 1944, les maquisards ont instauré la « République libre du Vercors », qui prolongeait l’embryon d'État dirigé par le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF). Pendant une semaine, nous autres, les 40 marcheurs de Compostelle-Cordoue, avons instauré, presque à notre insu, une « République de bien vivre ensemble ».

Émerveillés par tant de beauté autour de nous, de silence et d’harmonie, nous avons parcouru les vastes prairies, les forêts de hêtres et de sapins, les canyons asséchés, les petits villages du Vercors, nous rassemblant à midi pour pique-niquer sous un arbre et dîner en soirée dans une auberge de montagne. Marcher sur    l’humus des sentiers, pour sentir la puissance régénératrice de la terre. Dialoguer en marchant côte à côte avec son voisin (dialogos, la parole qui traverse). Comprendre (rendre proche) ce qui est en jeu dans la rencontre, pour nous ouvrir à la compréhension de tous sur cette terre. Ainsi avons-nous, comme les alchimistes d’un nouveau monde, mélangeant écoutes, rires, chants, cercle de paroles, jeux, confidences de chambrée, prières, partages des repas, silences, méditations… vécu une utopie, à notre étonnement devenue soudain proche et palpable. « Quand on trouve le ressort, tout devient possible » a dit un ancien, « je me souviendrai toute ma vie de cette marche, jusqu’à ma mort », à dit un jeune. « Résistance » peut-être… mais sans commandement, sans armes, sans destruction, sans incendie, sans meurtre à l’aveugle. « Résilience » plutôt !

Notre séjour nous a fait prendre conscience que nous devons faire face à toutes ces forces qui veulent nous contraindre à nous fondre dans un monde qui ne nous donne ni horizon, ni goût de vivre par nous même et partager nos talents, ni élan de gratitude pour cette nature qui nous nourrit. Un monde qui ne nous incite pas à honorer ce qui est plus grand que nous, mais à glorifier l’homme tout puissant. Ainsi nous nous sommes promis, les uns aux autres, de mettre en œuvre cette douce mais ferme résistance-résilience dans notre quotidienneté. Avec l’inventivité et la ferveur requise pour cette tâche nouvelle qui devrait dessiner un autre monde.

Tant de joies ainsi retrouvées et partagées sur les monts du Vercors, cette semaine là, n’avaient-elles pas fait de ce lieu, pour nous … une terre sacrée ?

Alain, marcheur parmi d’autres

Genève, août 2022

Moi Monette si heureuse de vous retrouver après une longue parenthèse.

Joie partagée, contagieuse, si intense.

Bien sûr en regret de celles et ceux qui ne nous ont pas rejoints, en enthousiasme auprès des nouvelles et des nouveaux arrivants .

Un bain de découvertes et de jouvence : jeunesse de nos petits et grands Scouts, jeunesse des grands adultes que nous sommes et qui avons gardé la jeunesse du cœur !

Ce fut une belle réussite, la bouture va prendre et grandir tant elle a reçu d’attention, de soin et d’amour.

Petits et grands , merci pour vos présences si authentiques, merci à toutes celles et ceux qui ont fait de ce séjour un VOYAGE inoubliable!

A vous revoir, notre maison vous est ouverte.

Simone

Grandes retrouvailles de Totocar avec un nouveau chauffeur, bon conducteur et attentionné (merci Philippe !), au côté de l’ancien toujours tellement apprécié  (Merci Dominique !) Trajets vivants et dynamiques avec un certain

rire éclatant, certaines blagues bien envoyées : on sait à qui je pense ! Belles marches, pays ages magnifiques surtout sur les plateaux, d’où l’on observe, depuis les champs jauneset secs les falaises, les crêtes s’étalant à l’infini, se couvrant d’une couleur bleue vers le soir, les à-pic dans le vide… Belles visites et moments de partage bien organisés (merci Jean-René Morice, Michel, Roger, Leïla, Stéphane, pour l’énorme travail préparatoire et les actions sur place).

Jolies rencontres avec les nouvelles et nouveaux, avec les anciens que je ne connaissais pas bien ou mal. Petites tranches de vie de l’autre en partage, en promenade, à l’apéro ou le soir au coucher. Réflexions et tissage de la trame du passé au présent au musée de la résistance pour les uns, au mémorial pour les autres : très beau film sur la résistance au mémorial ; rappel du massacre de Vassieux-en-Vercors. Mémoire émouvante aussi des actes de résistance familiaux, des figures sublimes de résistance (Merci Ahmed pour le bel exposé sur l’émir Abd El Kader).

Quel serait aujourd’hui notre courage pour résister ? Nous ne sommes pas des héros dans notre génération si favorisée à certains égards, juste des personnes, qui essayent de tenir debout dans ce grand monde qui nous dépasse et nous menace comme le répète à l’infini les collapsologues, qui mettent en drame le discours des scientifiques. C’est à travers le quotidien inter-générationnel (merci les scouts !), dans l’échange fructueux de nos convictions, dans la prière partagée (notamment un soir de pleine lune), vécus pendant ces quelques jours sympathiques et éclairants que nous continuons à penser notre résistance actuelle : ne pas s’effondrer déjà dans cette ère de l’anthropocène qui nous promet l’effondrement , penser prier et œuvrer tous les jours pour la paix, dans notre monde de guerre (Ukraine – Palestine- Yémen), lutter par nos petites actions bien modestes tous les jours contre l’injustice, contre les discriminations, contre les inégalités. Refuser de se servir de Dieu dans la guerre (ce n’est jamais gagné).

Seuls, nous ne pouvons y arriver ; Dieu l’unique, le Très Haut, l’humanisme partagé, selon les cas, nous y aide. Résister : dans nos cœurs pour une vie en amour…

Geneviève

Cher Jean-René, chères amies et chers amis de Compostelle-Cordoue, C’est à moi de te remercier Jean-René et de remercier toute l’équipe de C-C. Merci surtout d’avoir insisté auprès de l’ermite qui git en moi et qui sort rarement de sa tanière !

Il y a dans votre projet une des réponses possibles aux crises que traversent nos sociétés. Le sens de la diversité - des convictions, des religions, des attentes, des actions - qui nourrit l’espoir d’un mieux-vivre et d’un mieux-faire ensemble en paix. La marche partagée, comme un remède contre la gangrène des corps et des esprits. Les cercles d’échanges, à deux, en groupe et en plénière, qui parfois nous caressent, dans le bon ou le mauvais sens du poil !, et parfois nous traversent jusqu’à pénétrer le cœur.

Ma conviction profonde est que notre monde souffre d’un déficit criant de spiritualité, y compris chez les religieux, c’est-à-dire de ce souffle premier qui féconde tout ce qui accepte d’être touché par lui. Nos sociétés pour l’avoir oublié s’effondrent sur elle-même… pour renaître inch’allah. Et c’est à cette renaissance qu’il faut dès à présent travailler et c’est le défi que Compostelle-Cordoue a accepté, à sa manière et à son niveau, de relever.

Alors pour tout cela un grand merci et le meilleur pour la suite… latcho drom (« bonne route ») comme disent les gens du voyage !

Fraternellement,

Ahmed

Merci d'avoir accueilli 4 nouveaux à Léoncel durant 7 jours : c'était un risque à prendre pour vous et pour nous ! Merci à Morice d'avoir testé à distance - et fait confiance- pour savoir si cela pouvait se faire…

Ce qui m'a le plus marqué, c'était la bienveillance de chacun et le thème dont on parle peu : la résistance, dans le quotidien, aux petites choses presque imperceptibles mais qui empoisonnent la vie : inutile de dresser une liste !

Merci à Michel d'avoir prolongé la réflexion en nous informant de la rediffusion du film :Gandhi. Inspirant . Il a résisté à la colonisation anglaise avec des moyens rudimentaires ( le rouet, la marche du sel entre autres) aboutissant à l'indépendance de l'Inde. "Sois le changement que tu voudrais voir"... Également la Résistance de Rosa Park et Rose Valland -trop peu connue- très inspirantes aussi : petits moyens, grands effets. ! Au plaisir de vous revoir tous en 2023 ?

Amitiés
Denise

Chers amis, je partage avec vous, ce qui m’a marquée lors de notre marche du Vercors . 

Sachez que j’ai été touchée :

Par notre diversité intergénérationnelle, spirituelle, lumineuse, gaie, chantée.

Par nos regards, notre amitié fraternelle dans la confiance et la bienveillance.

Par Benjamin et Tarek chefs scouts des pionniers intégrés et acteurs …sans oublier nos anciens scouts Kamel, Ahmed, Michel, Stéphane, Daniel et sa guitare. 

Par la sagesse constante de Jean René organisateur placide et efficace.

Par Michel notre Président, Alain, Roger, Dominique et Philippe.  

Par vous les nouveaux dont certains que nous connaissions déjà comme Mirka qui nous avez rejoints…Merciii de votre confiance. 

Par nos marches, nous étions 42 dans ces paysages sublimes du massif du Vercors, un retour intériorisé car de là…s’est élevé :

Le chant des partisans” lancé à la ferme d’Ambel vers la plaine … hommage à la Résistance, appel de non-violence, de plus de guerre mais de Paix qui a fait jaillir de mes yeux des larmes d’émotion profonde. 

Résonance personnelle vécue, de Ia douleur de ceux qui en ont souffert d’avant, d‘ hier et encore aujourd’hui, des traumatismes et des conséquences ...à vie. 

Comme le temps semble si long pour guérir….

Alors votre espérance m‘a emportée légère dans votre tourbillon, vos sourires ressentis.

Par nos témoignages individuels, exemples de résistance comme ceux du père Paolo de Nadia, du Père de Geneviève, du Forum sur la Paix de Marc, de l’Emir Abdelkader d’Ahmed. 

Par nos cercles de réflexion et de fin de marche, animés par Alain et Leïla, 

Par NOS SACS À DOS, porteurs DE NOTRE ENGAGEMENT.  

L’alchimie de la marche et de nos rencontres a opéré ça a été réussite !!!

Quoi de plus doux que de se retrouver confiants du matin au soir tous, ensemble avec nos hôtes respectifs et intervenants nourris intérieurement.

N’est pas ça qu’on appellerait le …. Fraternellement 

MERCI et BRAVO !!!!

Amitiés et à très bientôt pour de nouvelles aventures.

Morice 

Cher(e)s toutes et tous, A l’heure où j’écris ce témoignage, j’observe devant moi les cimes du Vercors sous un ciel immaculé d’un bleu azur ; ils font face à cet éclatant soleil de septembre, à la chaleur un peu plus douce et plus indulgente que les deux mois précédents, et se laissant illuminés dans toutes leurs formes. Depuis notre marche, je les regarde avec une autre intensité, avec le souvenir, presque nostalgique, du moment passé ensemble. Ce moment, qui rassure notre être en lui signifiant que dans ce monde actuel où certains entretiennent l’idée de nous mener au conflit sans en mesurer les conséquences et malgré ce que l’histoire a pu nous faire découvrir sur les destructions souvent irréparables des effets de la guerre, d’autres on fait le choix de résister au déviances de leurs bas-instincts, le choix de la paix, le choix de vivre ensemble en paix, de marcher ensemble en paix, de vivre des moments d’échange, de partage, d’intercompréhension, dans l’humilité et la sincérité afin de prouver au monde que cela est possible et l’as toujours été. Les femmes et hommes qui agissent par leur humanité ne peuvent que s’entendre et bout du chemin qu’ils entreprennent ensemble, mener de belles actions pour le bien de nous tous. C’est ce que tente de faire Compostelle Cordoue, c’est le défi qu’elle s’est lancé et qu’on remercie de tout cœur et à qui l’on souhaite encore de bonnes aventures et ce, pour l’éternité.

Kamel, qui vous garde en mémoire et vous remercie  sincèrement.

J’ai vraiment beaucoup apprécié ces belles randonnées communes, dans ces beaux paysages empreints d'histoire, avec leurs topos, visites guidées, ces discussions et rencontres, la dimension intergénérationnelle. 

Et aussi l’accueil par Michel et le fait qu’il m’ait demandé d’intervenir sur un sujet délicat, occasionnant souvent des polémiques : le conflit israélo-palestiien. Michel a osé, sur un sujet qui me tient à cœur puisqu’il m'a occupé 2 années de volontariat. Et la soirée s’est très bien passée. Michel sait mettre du liant, avec tellement d’humanité. 

On pense bien à toi, Michel. 

Amicalement

Marc

J’ai réalisé une vidéo poétique en mémoire des résistances du Vercors à partir du témoignage de France PINHAS, infirmière au maquis, qui m'avait tant touché lors de la visite du mémorial de la résistance. Je vous la livre ici: https://youtu.be/nwmjW41-xno

Stéphane

En ce moment où je trouve le temps de rédiger mes impressions sur notre marche au Vercors cet été, je me pose la question : vais je retrouver l'élan qui m'habitait concernant ce mot, résister que nous avions choisi comme thème de notre marche?

Dans ce beau pays du Vercors, qui semble encore préservé des effets climatiques, qui montre un développement remarquable de ses infrastructures d'accueil, de ses ressources agro-alimentaires et de son patrimoine culturel, parler de résistance me paraissait facile. A mon avis les gens de ce pays réussissent à faire mémoire de leur passé douloureux sans le montrer de façon ostentatoire, mais à la manière des histoires de vie. J'ai eu l'impression que ce terme de résister avait presque pris dans ce pays un goût de terroir. En effet, j'ai admiré avec quelle simplicité et sincérité les habitants nous racontaient leur passé à l'aide des traces qui leur sont restées : photos, objets, habitats et lieux dit, les paysage eux-même devenant mémoire et témoins non pas seulement pour leur beauté mais pour ce qu'ils comportent de souvenirs douloureux. Ils appliquaient l'idée que le bonheur et le malheur sont deux notions étroitement liées, voire indissociables. Comme le dit le proverbe : A tout malheur bonheur est bon. Autrement dit, dans tout événement pénible, il y a quelque chose de bon à prendre.

De ce fait, entraînée par la vitalité des marcheurs de notre Association Compostelle-Cordoue enrichie par de nouveaux venus et encadrée par des gens du pays à l'hospitalité chaleureuse, ainsi qu'avec des intervenants engagés et de haute qualité, parler de résistance pour moi fut un moyen d'apprivoiser ce terme avec de l'espoir à la clé : plus jamais ça.

Qu'en est-il aujourd'hui de retour chez moi? Comment aborder ce terme de résister alors que face à de nouveaux graves conflits qui se rapprochent, l'on se retrouve face à notre incapacité à faire valoir les moyens non violents qui existent pour les résoudre. Les sciences sociales et humaines qui ont développé ces dernières décennies tout un riche réseau de théories sur la résolution des conflits auraient la capacité de nous mener à "plus jamais ça". Mais aujourd'hui, elles montrent leurs faiblesses, balayées par des forces aveugles et avides de pouvoir et de violence. Personne ne semble écouter ou profiter des erreurs du passé pour trouver d'autres moyens que la guerre et la violence pour résoudre les conflits. La valeur de l'expérience des anciens est bafouée et le "plus jamais ça" sonne douloureusement à mes oreilles.

J'avoue donc qu'après le Vercors et la reprise des soucis quotidiens, j'ai été passablement découragée et résister me paraissait hors de portée.

Pourtant l'autre jour, j'ai entendu la prédication d'un pasteur protestant que j'affectionne beaucoup et dont les propos m'ont interpellée. J'ai été sensible à l'analyse qu'il a fait concernant l'utilisation de la violence qui s'installe très souvent lors d'un conflit. Si la violence prend souvent le dessus, c'est parce que être violent concerne tout le monde.

Et il explique : En chacun de nous se trouve un petit César qui nous pousse à répondre à notre propre besoin de confort, de sécurité, de richesse et de possession afin d'être reconnu et dominer. Désirs certes très naturels mais qui, utilisés seulement à son profit, font fi des règles de la communauté indispensables pour la vie sur notre planète. La conjoncture actuelle pousse à cela : course à la performance, culte de la singularité. Une dépense énorme d'énergie qui va à l'encontre de la vraie communication qui mène à vivre ensemble.

Ah, si l'on pouvait utiliser cette énergie du désir, utile au fonctionnement de l'être humain pour la mettre cette fois au service de l'ensemble de la population! Pour ce faire, ne devrait on pas alors domestiquer notre petit César pour que cette énergie créatrice profite à tous et pas seulement à soi.

C'est aussi cela, résister. Faire bouger à son niveau la conjoncture actuelle du laisser faire et du repli sur soi qui laisse le champ libre aux tendances néolibérales de dérèglement, de libre échange, de privatisation du secteur public au profit d'un système capitaliste mondial dont le rendement ne profite plus à ceux qui le produisent.

Résister ainsi serait donc de redonner aux jeunes un monde du travail qui valorise l'engagement, la prise de responsabilités et un bénéfice pour tous.

Résister ainsi serait d'offrir une alternative à ceux parmi les jeunes qui n'ont plus que la violence pour s'exprimer, contre autrui, ou contre eux en s'autodétruisant, parce qu'ils ne trouvent plus de raison d'être.

Résister ainsi serait de faire cause commune avec les jeunes plutôt que de s'irriter parce que leur façon de résister bouscule notre train-train quotidien. Tout le monde devrait s'alarmer comme eux de ce monde qui épuise sa terre nourricière et ne réussit plus à nourrir l'humanité et qui les mène à ne plus vouloir procréer.

Résister ainsi implique de changer nos habitudes et de prendre le risque de la décroissance pour plus de liberté.

Résister ainsi, c'est dénoncer le fait que notre inertie et notre frilosité à agir mène à être complice de l'avènement des nouveaux César, dictateurs de droite ou de gauche, ceux-ci profitant des nouveaux révoltés et laissés pour compte pour installer leur régime totalitaire. Le procédé n'est pas nouveau, mais il se développe maintenant à l'échelle mondiale et il n'y a plus d'échappatoire, même spirituellement puisque à l'intérieur même des systèmes religieux en perte de crédibilité, la gangrène de la domination des César de tous ordres, sévit également. Il est donc urgent de faire admettre aux générations traumatisées par les dérives religieuses d'arrêter de rejeter les valeurs spirituelles et de priver leur descendance de leurs propres racines chrétiennes qui pourraient les soutenir. Ils se trompent de cible, ce sont les César religieux qu'il faut dénoncer et non pas le message religieux qui est fait d'exhortation à la paix, à la non violence et au vivre ensemble. Ce sont les valeurs de nos démocraties et il faut les sauver. Sommes nous entrain d'oublier que les valeurs fondamentales de nos sociétés démocratiques "Liberté, égalité et fraternité" se réfèrent à la Bible et son message? Pourtant tout le monde a encore en tête l'Assermentation de Barack Obama et de Joe Biden la main sur une Bible! A ce propos je vous recommande le livre de Nathalie Loiseau, "La guerre qu'on ne voit pas venir". Elle y développe avec habileté les risques que courent nos démocraties européennes et donne des clés pour y parer.

Il serait donc utile de rappeler à ceux qui se dévouent corps et âmes dans des ONG mais ne veulent plus rien entendre d'une quelconque spiritualité, que leur action dans ces organismes humanitaires correspond au message du Christ : aimer son prochain, le respecter et lui venir en aide. Mais le Christ a aussi dit "Je suis avec toi contre cette violence qu'il ne s'agit pas de porter seul. Faire des alliances pour résister ensemble.

Si je résume mes précédents propos, il serait souhaitable que chacun, domestique le petit César caché en lui, prenne sa part à son niveau dans la défence de la planète, transmette l'importance de l'engagement et de la solidarité : on résiste mieux à plusieurs. Résister ainsi me convient et me redonne l'élan qui m'habitait pendant la marche au Vercors : miser pour un monde meilleur est possible.

Les débats auxquels j'ai assistés aux récentes Rencontres Orient-Occident à Sierre en octobre dernier, dont les thèmes touchaient le politique, la finance, l'écologie et le "vivre ensemble" m'ont aussi confortée dans l'idée que le changement est possible. A mon avis, plus que jamais cette cuvée 2022 des ROO s'est préoccupée de nous donner des étapes pour comment passer de la théorie à la pratique en nous présentant, entre-autres, un grand nombre d'exemples de résistances sur le terrain qui ont fonctionné. J'ai aussi mesuré combien les participants se sont engagés par des échanges d'idées et par la richesse des questions qu'ils posaient à la fin des débats. Toutes les conférences et débats ayant été enregistrés et mis sur le site des Rencontres ROO, j'invite les marcheurs du Vercors à les visionner, en particuliers le film projeté le samedi 8 octobre "Composer les mondes" sur les ZAD de Philippe Descola et Elisa Lévy, le film "Irréductible", des témoignages remarquables de Olivier Dubuquoy projeté le 9 octobre à 10h et la Table Ronde du dimanche 9 octobre à 17h30. Ils y trouveront souvent le même questionnement débattu pendant notre séjour au Vercors, mais aussi d'autres outils et moyens pour continuer ensemble à mieux résister. Site : Https://roo-mercier.com, programme 2022

Dans notre groupe de marcheurs se trouvaient une dizaines de jeunes scouts et je pensais à eu lorsque j'ai, dans mes propos précédents, évoqué notre jeunesse actuelle et leurs problèmes. En faisant leur connaissance et en les écoutant, j'ai pu faire le constat que beaucoup d'entre-eux faisaient déjà preuve d'une belle maturité d'esprit qui les poussaient à engager leur future vie professionnelle dans des voies constructives. Ils étaient donc de ceux parmi la jeunesse qui se prennent en main et cherchent à résister. Ils étaient notre rayon de soleil de par leur attitude joyeuse mais aussi disciplinée. J'ai été stupéfaites par le fait qu'ils étaient toujours à l'heure au départ des marches. Je les vois encore, non seulement dévaler avec joie le sentier tortueux et étroit du "Canyon des Gueulards" et s'investir dans des courses-poursuites, mais aussi s'arrêter à tout moment pour aider ceux qui peinaient à franchir les parties escarpées et vertigineuses. J'ai été aussi très touchée d'observer leur sensibilité aux paysages sublimes qu'offraient ses gorges b aignées d'une lumière si douce. Avec la complicité de plusieurs d'entre-eux, nous jouions à celui qui trouvaient les meilleurs endroits pour réussir nos photos.

Enfin ces scouts avait programmé dans leur planning de nous inviter un soir dans leur camp pour le repas du soir. Une performance que de cuisiner pour 40 sur une cuisine de campagne....Non seulement ce fut excellent mais original car, la cuisson du repas ayant duré plus que prévu, c'est à la lampe de poche et sous un magnifique clair de lune que nous avons fini de manger et participer ensuite à leurs jeux subtils et récréatifs. Une soirée originale et mémorable pleine de rires et de joie d'être ensemble. Ce souvenir me permet de finir en beauté l'évocation de mes réflexions et impressions de voyage.

Pour conclure, je dois avouer que, parce que le projet de la marche aux Vercors me paraissait mal ficelé, je trouvais les déplacements compliqués et trop astreignants, j'avais remis en cause le projet et ma participation à la marche. Mais, après avoir pu discuter avec les organisateurs, négociés certains points et surtout parce que j'avais eu vent des contraintes incontournables qu'ils avaient rencontrés, spécialement pour les hébergements, j'ai envoyé mon inscription et bien m'en a pris car cette marche fut pour tous les marcheurs une réussite. Je tiens donc à féliciter les organisateurs qui ont su, non seulement diriger notre groupe de plus de 40 personnes avec doigté et bonhomie, mais aussi pu appréhender les inévitables conflits intergroupes.

Cette heureuse conclusion, n'est-elle pas la preuve qu'avec du fair-play et une bonne concertation, il est possible de surmonter les conflits?

Mireille

Cercle de conversation final dirigé par Alain Simonin.

Une randonnée de Compostelle-Cordoue sans cercle final, impensable ! C’est un grand moment de retrouvailles avant la dispersion, le retour chez soi. Nous avons marché, dialogué, essayé de comprendre, de nous comprendre, en binômes ou petits groupes. Ce cercle final est ré-unificateur. Nous entendons tous ce que chacun dit !...

Un grand moment de suspens quand se fait le silence : tous nous attendons « l’incipit » ! Quel sera le premier mot, la première idée de l’animateur ? Le sait-il lui-même ? Qui sera son premier interlocuteur, « l’invité d’honneur ». Les suivants, en rejoignant le centre du cercle, se révèlent à nous encore davantage, au gré de ce qui a résonné en eux ! Les autres, ceux qui restent immobiles, ne rentrent pas dans le centre du cercle, silencieux, à l’écoute…timidité, pudeur, ou juste « pas envie de parler » … ?

Vient ensuite ce temps surprenant où l’on entend la synthèse orale « immédiate » de ce que « le scribe » a entendu et qui lui a paru essentiel. Surprenant de découvrir l’originalité et la richesse de ce qui nous est rapporté dont on n’avait pas forcément conscience quand on était en pleine discussion. « Waou, on a dit tout ça ? ... »

Une synthèse écrite par le « scribe » est la dernière étape. Je vous la présente aujourd’hui.

Marcher dans ce Vercors illustre par son héroïque et tragique histoire nous a permis d’aborder la question de la Résistance dans notre vie d’aujourd’hui.

C’est notre benjamin qui sera « l’invité d’honneur ». D’entrée de jeu le ton est donné : « Résister » est une Attitude. Attitude joyeuse, elle nécessite du courage : courage de résister à sa timidité et la vaincre, courage de prendre la parole, de donner son opinion…

Cette marche restera à jamais gravée dans la mémoire de nos « juniors ». « Je m’en souviendrai jusqu’à ma mort » …C’était comme s’ils étaient en famille. Une famille bienveillante où a régné un esprit d’entraide dans la sobriété et le partage. L’écoute attentive de l’autre y a été prépondérante et a suscité des amitiés sincères.

Il a régné dans ce temps passé ensemble une cohésion, sans heurt apparent majeur, une « osmose » du groupe, un « Esprit ». « Quelque chose de la spiritualité rôdait entre nous ».

Marcher et parler en rencontrant d’autres personnes : la marche laisse du temps pour mieux formuler sa pensée. Elle « donne du temps au temps », temps de partage très puissant, très profond. Presque à notre insu, on se met à parler sans tabou de sujets intimes, avec une rare liberté de paroles. Liberté de paroles, liberté tout court. Chacun se sent devenir davantage lui-même dans une réciprocité de relation. Cette intimité facilite l’accès à quelque chose d’universel. Il s’établit « une intimité universelle ».

Dans cette démarche d’altruisme véritable et sincère, l’autre se laisse découvrir. Et d’étranger, il devient reconnu. Il pourra alors être intégré dans notre propre univers où il peut retrouver toute sa dignité.

Marcher et parler.

Marcher et avoir peur de partager, peur de ce Groupe, cet Etranger, qui pourrait happer ma liberté…puis laisser du temps au temps, faire confiance et se laisser aller, délivré de la peur d’être jugé, la peur d’être rejeté, de n’être pas aimé, ni apprécié…

Marcher en silence aussi…retour vers soi. « La marche est une démarche », une quête vers quelque chose dont on n’a aucune connaissance, « le but est le chemin ».

Et là, ô comme c’est bizarre ! Le silence se met à NOUS parler. Tantôt avec fureur, tantôt avec douceur, il nous parle… Il se sent autorisé à livrer en toute confiance des secrets, révélations du plus profond de nous-mêmes, de ces choses qu’on s’acharnait à taire, à ignorer, à dénier.

Ce dialogue intérieur peut aussi nous confirmer dans ce que nous croyions déjà….

Le silence aiguise nos sens. Cette perception plus discriminante, plus subtile, détecte cette part immatérielle et mystérieuse des choses et des relations humaines et peut changer notre vie…

« Croire c’est voir avec le cœur »,

Attentifs à ce que nous voyions et entendions autour de nous et en nous, le silence du Vercors, nous a offert sa grâce…. Elle perdure avec douceur. C’est une bénédiction qui nous a été accordée, baraka de TOUS les RÉSISTANTS, ceux auprès de qui nous nous sommes recueillis et les autres aussi, d’ailleurs dans le monde, qui ont lutté au prix de leur vie pour que d’autres se tiennent debout la tête haute, libres.

Bel hommage que cette marche inspirée où chacun portait dans son cœur son Résistant et sa résistance propre. Gardons-nous d’oublier ce que nous leur devons !

11/10/2022

Le scribe


 

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