Marche Ariège
13 -20 juillet 2024
Livret d’impressions
et Témoignages des marcheurs

Photo de groupe

Sommaire

Programme réalisé

Impressions des marcheurs

1. Programme réalisé

J1 – Samedi 13 :

Embarquement dans Totocar :

13h30 : Ramonville parking port Sud

14h : Empalot parking Metro

14h30 : Gare Matabiau, parking à gauche en sortant de la Gare

À partir de 16h00 : Installation dans les chambres. Pour les scouts : montage des tentes.

17h30 : Pot d’accueil. Mot de bienvenue du Président et présentation (par chacun de ses attentes)

19h00 : Repas + Vaisselle

20h30 : briefing

J2 – Dimanche 14 :

Chemin des « Bons Hommes » (GR 107) (12km)

Cercle à Ignaux

6h30 – 7h30 : Petit déjeuner

7h45 : départ du Totocar

8h30 : Départ de la marche : Col du Chioula (1450m) – Montaillou (1284m) - Prades (1200m)

À Montaillou : visite commentée du musée Jean Duvernoy dédié à l’histoire des Cathares

17h30 : Départ du Totocar

18h30 : Retour aux Oustalous

19h30 : Repas + vaisselle

20h45 : débriefing / Briefing

J3 – Lundi 15 :

Marche sur le Plateau de Beille

Cercle à Albiès

7h30 – 8h30 : Petit déjeuner

8h45 : Départ du Totocar

9h15 : Cercle de départ avec banderolle

9h30 : Début de la marche depuis le village nordique

Au choix (selon les envies de chacun) :

    • Boucle autour du Plateau / Départ/Arrivée : Village nordique (faible dénivelé >0 et <0) // 7km

    • Village nordique (1788m) – Col des Finestres (1967m) // A/R : 13 km / GR10

16h30 : Départ du Totocar depuis le village nordique

17h15 : Retour aux Oustalous

18h00 : Topo du maire du village des Cabannes, Patrick Lavagne : « Une commune de montagne : quels défis à relever ? »

19h30 : Repas + Vaisselle

20h45 : Débriefing / Briefing

J4 - Mardi 16 :

Les Pyrénées : son patrimoine physique, naturel et architectural

Matin 

7h30 – 8h30 : Petit déjeuner

9h00- 11h00 : Topo + Questions/Réponses : « Le massif des Pyrénées : physionomie, histoire, biodiversité, économie, atouts et faiblesses ». Animateur : Michel Dupeyre

11h30 : Pause méridienne : casse-croûte pris sur place

Après-midi :

12h45 : départ du Totocar

13h45 : Début de la marche : Ussat d’en haut (630m) – Col d’Ussat (843m) - Chapelle romane St Paul (711m) – Tarascon/Ariège (550m) // 7km Animateur de la marche : Antoine Hurand

17h15 : Tarascon : visite commentée de la chapelle romane Notre Dame de Sabart

18h00 : départ du Totocar

18h30 : retour aux Oustalous

19h15 : repas + vaisselle

20h30 : Briefing / Debriefing

J5 – Mercredi 17 :

Cercles à l’Hospitalet

6h30 – 7h30 : Petit déjeuner

7h45 : départ du Totocar pour tout le groupe

    • Ceux qui dorment au refuge des Bésines

9h00 : début de la marche depuis la gare de l’Hospitalet-près-l’Andorre

L’Hospitalet (1427m) - Refuge des Bésines (2104 m) GR107C // 10 km (Animateur de la marche : Bernard Burel )

    • Les personnes qui ne dorment pas au refuge :

9h45 : Porté-Puymorens. Boucle : Parking (1600 m) – Forêt des Bolvérines ( 1775m) – Passerelle (1722m) – Étang El Passet (1700m) - Retour Parking Porté- Puymorens (9km) (animateurs de la marche: Roger Berlan et Antoine Hurand).

14h30 : Départ du Totocar

15h30 : retour aux Oustalous

15h30 – 18h30 : Quartier libre ( dans la piscine 🏖️)

19h00 : Repas + vaisselle

20h30 : Débriefing / Briefing

21h00 : Présentation par Mireille Aubert de son diaporama-vidéo. Sujet : « Liens intergénérationnels, notion de senior, liens qui relient l’homme au sacré ».

J6 - Jeudi 18 : Matin

Cercle devant le refuge et cercle aux Cabannes

    • Les personnes qui ont dormi au refuge :

8h30 : Début de la redescente vers la gare de l’Hospitalet

13h55 : Train TER l’Hospitalet – Luzenac Garanou

14h30 : Totocar Luzenac - Les Cabannes

15h00 : Retour aux Oustalous

15h00 – 16h00 : Quartier libre

    • Les personnes qui n’ont pas dormi au refuge :

7h15 – 8h15 : Petit déjeuner

8h30 : départ du Totocar

9h00 : début de la marche sur le sentier de découverte de la Forêt domaniale de Verdun 

(Thème : Les risques naturels : un exemple des travaux de protection contre les crues torrentielles / Animateur : Antoine Hurand)

12h00 : Pause méridienne

13h00 : départ du Totocar

13h30 : retour aux Oustalous

13h30 -16h00 : Quartier libre (sieste, piscine, visite du village des Cabannes,…)

    • Tout le groupe

16h30- 18h30 : Topo + questions-réponses : « La montagne : un écosystème fragile à…ménager » Animateur : Frédi Meignan

19 :00 : Repas + vaisselle

20 :30 : Debriefing / Briefing

J7 – Vendredi 19 : 

« Les Oustalous » 

7h30 – 8h30 : petit déjeuner

9h00 – 10h30: « La montagne, lieu de rencontre de l’Homme et du Divin dans les traditions biblique et coranique »

Animateurs : Édouard De Laportalière et Véronique Isenmann

10h45 – 11 :30 : « La montagne vue par les urbains et par les montagnards ». Animateur : Jean Verdier

11h30 -12h30 : Table ronde et échange avec l’auditoire

12h45 – 13h45 : Pause méridienne

14h00 -15h00 : Temps spirituel (Animateurs : Stéphane Garros, Patrick Vincienne et Paule Ouanhon)

15h15 – 17h45 :  À vos plumes et pinceaux ! Quelles réflexions la montagne vous inspire-t-elle? Quels liens – émotionnels, physiques, spirituels - vous paraissent unir la montagne et l’Homme ? Exprimez-vous ! Poème, prose, dessin, aquarelle : tout est permis !

Ateliers d’écriture et de peinture animés par Jean-René Brunetière (pour les ateliers d’écriture) et Mariette Jacquet (illustratrice).

18h00 – 19h30 : Cercle de dialogue (Animatrice : Sylvie Vincienne)

20h00 – 22h00 : Repas « amélioré » pris sur place

J8 - Samedi 20 :

Cercle aux Cabannes

10h00 : Mot de la fin (Jean-René Brunetière) et libération des lieux

10h30 Embarquement TotoCar

12h30 Gare Matabiau

13h Métro Empalot pour certains et déjeuner au Vélo sentimental pour d’autres

13h30 Ramonville Parking Port Sud


2. Impressions des marcheurs

BERNARD

Un verbe résume à lui seul ce qui est advenu pendant cette semaine : celui de GRANDIR

Nous avons grandi individuellement et collectivement.

Individuellement, nous avons élargi notre expérience de la montagne. Pour certains, c'était la première fois qu'ils la découvraient de façon aussi concrète. Éprouver l'âpreté d'une marche en montagne, mais aussi s'émerveiller devant la beauté des paysages que seuls un col ou une crête permettent d'admirer, fut pour certains une nouveauté, voire une révélation.

Vivre une nuit dans un refuge de haute montagne, expérimenter la promiscuité que cela implique, mais aussi la joie collective qui y règne, fut pour plusieurs d'entre nous une réelle découverte.

Mieux percevoir la vitalité et la particularité des pratiques culturelles des différentes vallées ariégeoises, savoir que la hauteur du massif pyrénéen s'élève d'1 cm tous les 400 ans (!), prendre la juste mesure de l'impact du changement climatique sur la biodiversité, être mieux sensibilisé sur l'urgence d'une nouvelle approche de l'aménagement de la montagne, plus écologique, plus respectueuse de ses fragilités, autant d'occasions nous ont été données d'élargir notre connaissance de cet écosystème si attachant.

Entendre le maire d'une commune de montagne nous expliquer les spécificités des problématiques auxquelles il est quotidiennement confronté, appréhender tous les défis qu'il convient de relever pour assurer la sécurité des populations locales face aux risques naturels, autant d'opportunités pour avoir une perception plus exacte de ce que signifie vivre en montagne.

Notre séjour en Haute-Ariège a aussi offert à chacun/chacune la possibilité d'être mieux informé.e sur la complexité de ce que l'on appelle communément "l'hérésie cathare" et percevoir jusqu'à quel point cette page tragique de l'histoire du Languedoc marque encore aujourd'hui les esprits. Chacun a aussi pu vérifier la place majeure qu'occupe la montagne dans les textes sacrés et aussi se familiariser avec le rite pratiqué par nos frères juifs lors de la célébration de l'entrée dans le Shabbat.

Toutes ces expériences, tous ces nouveaux savoirs nous ont fait grandir individuellement.

Mais ce séjour nous a fait grandir aussi collectivement.

Devoir affronter ensemble le caractère parfois rugueux de la montagne nous a soudés, rassemblés, réunis. Nous avons fait preuve de beaucoup de solidarité les uns envers les autres, nous nous sommes encouragés, fait réciproquement confiance, entraidés, soutenus mutuellement. Ces marches, ces découvertes partagées, ont fortifié le groupe. Notre communauté sort renforcée de cette rencontre 2024. Les mots de bienveillance, amitié, fraternité ont pris de l'épaisseur ; ils ont acquis une nouvelle dimension.

Ces belles valeurs, il nous incombe maintenant de continuer à les faire vivre au sein de Compostelle-Cordoue et, plus encore, autour de nous. Notre monde en a tellement besoin


PATRICK

Ma perception la plus forte, au terme de cette semaine consacrée à la montagne, serait celle de notre petitesse à l’échelle du temps et dans l’espace par rapport à une immensité et une complexité dans laquelle nous nous sommes plongés durant quelques jours, des sensations qui nous auraient échappées si notre passage avait été plus bref. 

A propos du temps d’abord : les Pyrénées sont le fruit de forces telluriques incommensurables intervenues sur une durée qui nous dépasse et dont nous découvrons qu’elles s’exercent encore. Cela nous confronte à l’origine du monde, et donc à notre propre existence, dans un raccourci vertigineux auquel nous nous ne sommes généralement pas confrontés au quotidien.

Plus proche de nous, les Pyrénées ont non seulement constitué un habitat difficile par les conditions de vie propres aux montagnards, mais elles ont également été le théâtre de conflits politiques et religieux incessants au cours des siècles passés, où il est difficile de démêler le vrai du faux, le pur de l’impur, les lumières de l’obscurantisme … dont les traces sont encore très présentes aujourd’hui dans les vestiges et dans les cœurs. Autant de questions qui persistent dans nos temps contemporains et de réalités à aborder avec humilité.

Quant à l’espace, l’intense activité humaine, sa modernité et ses réseaux de communication se sont naturellement installées dans le fond des vallons, le long des cours d’eau et plus rarement en altitude. Au bout du compte, après des millénaires de passages, et d’occupations humaines, l’horizon majestueux de la chaîne des Pyrénées, que nous avons pu contempler à 360°, ne laisse néanmoins voir que l’impressionnant spectacle de la verticalité sauvage des pics rocheux, et l’abondante variété du couvert végétal. Les traces humaines plus visibles sont néanmoins présentes et durables à notre petite échelle, marquées par leurs différentes origines historiques, linguistiques et culturelles complexes, autant de microcosmes qui ne confèrent pas à ce massif montagneux l’unité culturelle à laquelle on pourrait s’attendre, entre nord et sud, comme entre est et ouest. Dans ces conditions, marcher, dialoguer et comprendre, apparaît bien comme un préalable absolument essentiel, avant d’évaluer, de trancher, de décider quoi que ce soit …


TAREK pour les SMF

Je crois parler pour tous les scouts,

aussi bien les jeunes que les adultes, en disant que nous avons pris beaucoup de plaisir à être parmi vous et à cheminer ensemble. On a trouvé refuge dans les propos des uns, et les sourires bienveillants des autres. Avant ce mois de juillet, l'Ariège m'évoquait vaguement une histoire d'ours, rien de plus précis. Dans mon Sétif natal, il y avait comme dans tant de lieux où les humains ont choisi d'élire domicile et de fonder des villes, une montagne au loin. Elle n'avait rien de sacré pour moi. Aussi, l'orogenèse des Pyrénées comme celle des Aurès, n'a pas constitué pour moi un sujet d'intérêt avant notre petit séjour. 

Le paysage que nous avons vu, avec cette gentiane que je découvrais, ce cheval de Mérens dont je n'avais jamais entendu parler, ces chemins escarpés où les pierres plus ou moins polies, plus ou moins brutes, se succèdent dispersées en un ordre sans artifices pour soutenir le poids de nos pas, m'a rendu perplexe sur la nature humaine : sommes-nous des chasseurs, des éleveurs, ou plus simplement des visiteurs ? C'est en tout cas en visiteurs que nous marchions dans la montagne ; elle était notre hôte,

et nous, les siens. Dans le regard inquiet d'une vache pour son veau, regard menaçant pour qui traverse sans faire attention, me vient l'image d'une montagne qui se réserve le droit de tenir à l'écart de ses secrets quiconque la foulerait du pied d'une mauvaise manière. Elle nous met devant une sorte de paradoxe : pour arriver sain et sauf en haut, il faut regarder ses pieds. Pour éviter le trépas, chaque pas compte. C'est ce qui donne charme et intensité au sentier.

On n'arrive au refuge que par l'enchaînement de pas prudents, et on n'en revient que de la même façon. De retour au sol, une fontaine fraîche évoque le Paradis. De nature insipide, l'eau pour qui a marché longtemps a une saveur inédite. Des centaines de pas sont étanchés en une gorgée. Elle est meilleure que le lait cru, meilleure même que le miel des montagnes.

Une confidence : avec les quelques scouts arrivés en premier, nous ne sommes déchaussés pour faire nos ablutions et prier. Qu'est-ce que prier sinon rendre grâce à ce que le quotidien nous pousse à ignorer ? Sans nous en apercevoir, l'épreuve de la marche nous fit passer du profane au sacré. Désormais, en me promenant à Toulouse, mon pas porte avec lui un peu d'Ariège et ma conscience lui accorde une attention nouvelle. 

Mon espoir est que l'année prochaine, des scouts de toutes convictions se joindront à nous, des catholiques comme des laïques, sans oublier les protestants, les israélites, et les bouddhistes. 

Une confidence : avec les quelques scouts arrivés en premier, nous ne sommes déchaussés pour faire nos ablutions et prier. Qu'est-ce que prier sinon rendre grâce à ce que le quotidien nous pousse à ignorer ? Sans nous en apercevoir, l'épreuve de la marche nous fit passer du profane au sacré. 

sormais, en me promenant à Toulouse, mon pas porte avec lui un peu d'Ariège et ma conscience lui accorde une attention nouvelle. Mon espoir est que l'année prochaine, des scouts de toutes convictions se joindront à nous, des catholiques comme des laïques, sans oublier les protestants, les israélites, et les bouddhistes.


PAULE

Bonjour à vous tous et merci pour ces beaux textes

Je ne suis pas très douée pour exprimer par écrit ce que je ressens mais c'est tellement difficile tellement c'était profond. Moi, le juif errant, accu

eilli avec tant d'amitié ! J'ai été tellement heureuse de pouvoir affirmer mon amitié pour tous, ma solidarité avec ceux qui souffrent dans ce monde et non pas un soutien aveugle à une politique qui trahit tout ce pour quoi j'ai choisi de porter l'identité de ma mère plutôt que de me cacher derrière celle de mon père.

J'ai été tellement heureuse aussi de renouer avec mes racines algériennes ! L'Algérie que je n'ai jamais oubliée car malgré mon jeune âge quand je suis partie, elle représente la plus belle partie de ma vie. J'ai eu la chance, il faut dire, de naître dans deux famille humaines et ouvertes aux autres. Du côté de ma mère, ils étaient conscients de leurs racines et de ce qui s'est joué dans cette guerre qui nous a obligés à partir, non pas du fait que nous étions français, mais parce que le cadeau de la nationalité française à une partie des algériens en 1870 était vraiment un cadeau empoisonné, qui obéissait à  la fameuse tactique "diviser pour mieux régner"... Je viens d'écouter un podcast sur Pierre Mendes France et je suis fière de lui, de Léon Blum, de ces gens qui ont toujours essayé de suivre la voie de la justice.

Pour revenir au groupe j'ai été heureuse de vous rencontrer tous et j'ai hâte de vous revoir. Oui, Claire, c'était super de partager notre chambre. Et tous les autres, Leïla et Hadji, Tarek, Abdelkader, Bilal, Morice, Bernard, Stéphane... mais je ne peux pas tous vous citer, je vous aime tous…

En ce qui concerne la montagne, c'est un milieu qui m'a toujours attirée, qui par sa majesté, nous inspire l'humilité et la sagesse. Quel bonheur de voir nos efforts récompensés par la vue de ces paysages grandioses... Il me tarde de vous revoir tous. Avec toute mon amitié.


OLIVIER

Bonjour Tarek et à vous tous,

La sincérité et intimité de ton témoignage me pousse à répondre …. Merci Tarek…

J’avoue que je ne souhaitais pas écrire, la montagne est un lieu sauvage, brut que j’ai du mal à vivre en groupe. Je pars souvent seul et à deux…. J’aime pouvoir m’arrêter, contempler la roche qui m’inspire, l’ombre et la lumière en apportant de la force dans le hara. Oui la montagne s’apprivoise pas à pas, elle se mérite et me rappelle qu’à chaque instant la vie est précieuse. La montagne a un goût d’éternité… J’ai aimé particulièrement l’échange avec le maire pagnolesque des cabanes et l’hommage que nous lui avons rendu par la chanson Se canto.

Les interventions sur l’histoire du catharisme et l’invitation concrète du pardon est un bel exemple de spiritualité incarnée…

La beauté fugace de la fleur met du baume au cœur et me rappelle la fragilité et la beauté de la vie.

Ce que j’ai apprécié le plus lors de mes séjours à C.C c’est la richesse du cercle quand on invite chacun à parler ou se taire… un par un…

Le cercle a une dimension sacrée, magique et incite à l’ouverture du cœur et à l’écoute. Je l’ai particulièrement apprécié lors de mon premier voyage de Cannes à Nice avec le son mélodieux de la flûte de Notre ami Michel…

Je vous remercie pour cette marche dans les Pyrénées ariégeoises où nous avons pu sortir de la cabane, monter, descendre, marcher plus ou moins vite, attentif parfois à ceux qui avaient des difficultés…

La montagne ça Nous gagne et elle m’invite au Silence… Bien amicalement

 


SYLVIE

De retour des Pyrénées je garde cette impression de beauté saisissante des paysages variés qu’elles nous offrent. Dans ce cadre superbe notre groupe aux personnalités si diverses a trouvé un réel support pour approfondir ses capacités à s’interroger, se documenter, à écouter, à se remettre en question, s’ouvrir au dialogue et à la nouveauté.

La force de la montagne nous a impressionné, nous conduisant à une humilité, souvent évoquée, qui n’écrase pas mais nous aide à grandir dans le réel de notre humanité.

Devant tout cela et tous les « merci, merci » auxquels je joins les miens, je reconnais au sein de notre groupe « Compostelle-Cordoue » une précieuse capacité à la « louange commune », favorable à la compréhension mutuelle que nous recherchons. La bienveillance qui nous tient à cœur cherche ses modes d’expressions, poursuivons sa culture ! Amitiés, Caminando


CLAIRE

MES DEUX REVES

Quand chaque pas ici-bas est un combat pour la vie et une revanche sur les forces des ténèbres, ce groupe est un ciment pour avancer. Parce que le groupe de « Compostelle Cordoue » porte l'esprit de la rencontre avec l'autre, l'ouverture à la différence. Lors du chemin, chacun dévoile un peu de ce qu'il est, offre en partage un peu de ce qu'il a, dans le cœur ou dans son sac à dos, chacun fait un pas vers l'autre pour commencer à le connaître, et personne n'est laissé sur le bord du chemin avec ses difficultés.

Bienveillance, partage, écoute, mon amour avec Compostelle Cordoue naît d'une orange sortie du sac à la fin d'un chemin, partagée dans le froid, sous un barnum, avec moi qui avait de quoi manger et n'avait pas marché pour me rendre sur les lieux. Symbole de fraternité comme une lumière dans un monde où trop souvent chacun vit pour soi.

Joie de retrouver ce groupe dans l'Ariège en ce mois de juillet 2024.

Un choix de lieux, visites et chemins d'une grande richesse, une organisation solide et une diversification remarquables, avec beaucoup d'humilité, de bienveillance, et une attention permanente. Une intendance au top, les chauffeurs de car aguerris à la route de montagne partagent aussi le séjour, connaissent la région et guident sur le chemin.

A tout moment, des chants entonnés à l'improviste, à l'unisson ou en canon.

Au départ matinal, le cercle où tout le monde a sa place, d'égal à égal et à même distance du centre empli des sacs à dos.

Médecins et divers praticiens en compétences variées présentes dans le groupe, pour un éveil du matin en douceur, pour la réparation après l'effort ou le soin des bobos, elles sont toujours disponibles.

Une belle amitié est née avec ma voisine de chambre.

La montagne est rude, elle abrite des êtres de caractère. Elle nous élève sans nous ménager et nous offre une vision imprenable sur la Création. L'effort y est récompensé par la découverte de paysages magnifiques aux sommets, ou le cri des marmottes à l'arrivée dans tel lieu.

Le refuge, accroché à la montagne, est livré en vol par hélicoptère. Sept tonnes par livraison je crois, où chaque colis est pesé au gramme près. Immensité et précision dans la petitesse.

Le ciel n'y est pas pollué, il offre ses étoiles. Au lever du jour, le silence offre le bruissement du ruisseau qui serpente en contrebas. Là-haut, les falaises sont le refuge et le terrain de jeu des isards que nous avons attendus mais pas vus. Nous y avons observé la gentiane jaune, le chardon de montagne, les rhododendrons, la fleur d'arnica...

Nos guides et spécialistes de la région aiment leur pays et offrent leurs talents pour nous le faire découvrir et connaître son patrimoine.

A la découverte de l'autre ? « C'est la première fois que je rencontre des seniors » : traduit dans la bouche d'un jeune garçon scout l'étonnement et cet émerveillement qui naît de la rencontre avec l'inconnu. Ces tout jeunes prennent la parole en public dans un groupe de 50 personnes. Des jeunes remarquables, respectueux des autres et de leur environnement, du silence de la montagne. Qui animent le début de nos repas.

Je viens de réaliser deux rêves, rêves de longue date, le premier de marcher avec Compostelle Cordoue, le second de monter en refuge et d'y dormir.

Nous avons marché non pas seulement pour marcher, mais marché pour connaître. Il existe sur terre et dans cette région des personnes passionnées, menant des vies hors normes, qui ont bien voulu partager avec nous leur expérience, leurs connaissances, et mettre leurs compétences au service du groupe et du séjour.

Un séjour absolument merveilleux, un cadeau qu'il nous a été offert de vivre et partager. Bravo !


MONETTE

Retour at home depuis déjà... Dix jours avec 40° au compteur !

Un énorme merci à toutes et tous qui ont contribué à organiser cette magnifique rencontre.

Le lieu d'hébergement Des Oustalous, notre moyen de locomotion Totocar et ses charmants et surdoués olympiques des épingles à cheveux serrées, chauffeurs si sympathiques et attentionnés.

Tous les intervenant-e-s qui ont agrémenté nos journées par leur érudition, leur compétence, leur connaissances transmises en excellents pédagogues, sans oublier la maîtrise de notre Cercle de Dialogue en fin de séjour, cet ADN de CC qui se perpétue avec talent.

Voilà pour moi qui est "profité" de ces moments intenses, de la gentillesse de tous, notamment de nos jeunes Scouts et des nouveaux venus vite intégrés dans notre groupe de "vieux routards" !!

Nos acquis dans cette bienveillance va, je le souhaite, participer à la manière du colibri à l'évolution de notre humanité. J'y crois malgré tout.

Bien fraternellement.


GENEVIEVE

Mercredi 17 et jeudi 18 juillet, nous sommes montés au refuge de Bésines ; nous étions 18 adultes (peut-être plus…) et le groupe de nos amis scouts presque au complet. Nous avons eu le plaisir de monter dès le départ sur un sentier à l’ombre, en forêt, avec déjà un certain dénivelé. Le groupe a vraiment bien grimpé ; les scouts étaient enthousiastes.

Nous nous sommes arrêtés au bord du lac de Bésines pour déjeuner. Juste avant, des champs de rhododendrons à perte de vue se sont offerts à nous. Pour moi qui parcours les Alpes de Haute Provence chaque été en randonnées, j’ai découvert des paysages très ouverts avec des vues circulaires sur les crêtes, entourant le pic d’Auriol, donnant des respirations salutaires.

Arrivés au refuge après une montée bien « raidasse » et sous les applaudissements des premiers ayant atteint le but, nous avons somnolé, papoté. Plaisir d’une douche solaire et d’une petite sieste sur un banc. Et puis vers 17h, une intervention de la gardienne de refuge, qui m’a marquée. Jeune femme, ayant perdu son mari, elle a repris la gestion très complexe de ce type d’hébergement. Approvisionnement en hélicoptère deux fois par semaine, mais aussi portage depuis le bas ; elle redescend du refuge en 1h30 ! Édifiant… Une belle figure de femme chef d’entreprise, infirmière de surcroît, femme sportive, très amicale et touchée par l’expression de gratitude de certains randonneurs. Un dîner excellent contribue à l’humeur joyeuse de tous.

Après une nuit plutôt « rock and roll » et courte dans les chambres des « filles » à sept et des « garçons », un petit déjeuner très sympathique dehors ou dedans, selon. Puis une descente un peu technique, un peu longue permettant d’échanger, pour la plupart, avec toujours nos bons samaritains aidant les randonneurs aux « genoux mous », les autres s’intitulant (avec arrogance ?) les « genoux durs » !

J’ai découvert des jeunes marchant très bien, des moins jeunes parvenant à refaire le monde tout en soufflant « un max » à la montée et en cavalant à la descente, des bribes d’histoires, des morceaux de vie des uns, des unes ou des autres ; j’ai eu le souhait aussi de marcher en silence tout en étant enveloppée de cette bienveillance que nous recherchons. Je me suis laissée bercer par l’humour notamment de Stéphane, qui a rythmé le temps long de la marche et des pauses, l’ampleur des paysages, l’austérité des cailloux à perte de vue nous guidant sur ce chemin de l’humilité, habité par la petite musique lancinante des muscles, des articulations, venue distraire mon esprit de plus en plus flottant. Pour arriver à l’heure (et oui !) à la gare de l’Hospitalet sur un quai inondé de soleil brûlant.


MARIE-FRANÇOISE

Mirka m'a demandé plusieurs fois : que préfères-tu ?  Je ne savais que répondre...TOUT pour des raisons différentes. 

J'ai aimé les Oustalous et la montagne qui surplombe. 

J'ai aimé la piscine si délassante, revitalisante, si bienvenue en fin de journée. 

J'ai aimé la chambre partagée, les échanges spontanés dans l'attention respectueuse.

J'ai aimé les interventions de chacun et plus encore les interstices : la fraternité qui baignait notre groupe. On se croise dans les gestes quotidiens nimbés de joie, d'accueil, de respect, de service. J'ai aimé chaque marche. Les chemins ombragés, la découverte de la petite église romane, lieu de pèlerinage…

Mais ce qui m'a bouleversée c'est la simplicité fraternelle de chacun. Et en particulier celle avec laquelle Bernard m'a accompagnée lors de mes hypoglycémies. J'avais oublié ce problème facile à résoudre quand on le prévoit. Ma hantise était de risquer de retarder un groupe. Tu m'as "invitée à ta table " nous avons pique-niqué ensemble, en avant-première et tu me racontais ton pèlerinage à  Jérusalem, naturellement. Tu rendais normal et agréable une difficulté inattendue, heureusement passagère...au point que je crois même avoir oublié de m'en excuser auprès du groupe ! Heureusement que j'avais mon gingembre confit à proposer ! 

Alain, Nanou, Marie Laurence, Leïla, Paule, et chacun, plaisir d'échanger simplement en marchant dans un si beau cadre.

Respect, lumière dans ce frôlement du sacré au cœur de chacune de nos rencontres, parfois l'éclair d'un instant. Merci à chacun


BLANDINE

Il fait très chaud quand j’arrive en plein Tour de France aux Cabannes. C’est ma première semaine avec Compostelle Cordoue, mais bien vite je vais me rendre compte que j’ai atteint une oasis où abondent la bienveillance, la fraternité, l’amitié et que la source ne semble pas se tarir au fil des jours.

Je n’ai pas beaucoup cheminé sur les sentiers Pyrénéens cette fois ci, mes genoux ont opposé quelque résistance à mes envies de vagabondage et de partage avec vous. Les dénivelés, les montées abruptes et surtout les descentes, cela sera pour une autre fois. Mais la richesse du programme, les échanges lors des repas, des cercles et à bien d’autres moments de même que les rencontres avec les différents intervenants, ont  largement compensé ma faible participation aux marches.

Nos vies sont chemin, merci à tous d’avoir été des compagnons de route souriants, attentionnés, pendant cette semaine si dense dans ces belles montagnes Pyrénéennes.

Quien camina con Compostelle-Cordoue nada le falta.


MIREILLE

Je vous lis par le forum avec intérêt et admiration.  Que de beaux souvenirs évoqués qui me parlent et m’inspirent. Oui, comme l’évoque Bernard avec son verbe « grandir », on a reçu beaucoup d’informations extrêmement captivantes sur la région par les divers intervenants de la semaine et fait bons nombres d’expériences en marchant et en dialoguant. 

Mais, personnellement, si je comprends bien le sens que met Bernard derrière le verbe Grandir, à savoir toute la richesse des informations reçues, je me sens moi au contraire redevenue toute petite, face aux révélations reçues. Décidément le « plus jamais ça ne fonctionne pas » spécialement sur l’abominable conflit Cathares, (on pourrait dire un génocide entre chrétiens) survenus dans cette région et presque camouflé au vingtième siècle.

Les fameux « châteaux cathares » qui n’ont eu leur raison d’être que pour favoriser un tourisme à la recherche du fantastique. Je me sens aussi démunie face au fait que les Pyrénées, comme partout ailleurs, n’échappent pas non plus à la montée des fermetures de frontières, des haines raciales et religieuses et des nouveaux chemins du néolibéralisme qui se foutent bien des montagnes. 

Je ne peux m’empêcher de réutiliser les propos que Jacques de Saint Front (Je regrette qu’il ne soit pas venu) m’avait envoyé suite à la lettre que j’avais fait parvenir au forum avant la marche. Il dénonçait :  la transhumance fiscale qui, le matin, amène un flot de voitures à destination de l’Andorre, refuge d’une religion non pas cathare, mais bien tolérée par notre société : celle de Mammon, qui va traire ces touristes consommateurs dans un paradis (fiscal) pour un retour le soir alourdis de cigarettes, alcools et autres « biens de première nécessité » qui sont « beaucoup moins chers ! Outre le carburant également « beaucoup moins cher !) ; sur ce dernier point on reste rêveur de voir des personnes rouler 300 km depuis Toulouse pour acheter du carburant « beaucoup moins cher », et ainsi répandre généreusement des milliers de tonnes de gaz d’échappement dans la montagne, outre le bruit, l’encombrement, tout ceci avec la bénédiction de l’Espagne et la France

Pour revenir à nos échanges, il me prend l’envie d’évoquer ici mon amusement lorsque dans nos rencontres, nous touchions aux pratiques culturelles et sociales des différentes vallées ariégeoises et pyrénéennes. Je me croyais au théâtre :  on a eu droit à de savantes joutes oratoires, parce que nous étions entourés de gens fortement attachés aux Pyrénées, mais aussi très liés à leur région spécifique. C’était un plaisir de vous entendre débatte et défendre votre coin de terre et cela avec l’accent.  Merci à Stéphane, Philippe, Bernard, Antoine, Bertrand et d’autres que j’oublie.

 

On reconnaît bien là la nature du montagnard qui sait la valeur des choses de la terre.  Comme ailleurs me semble-t-il, les Pyrénées sont liées aux problèmes de l’eau, des dégâts dus aux intempéries, de l’approvisionnement en matériaux de chauffages, du besoin de terre, de voies de communications et de tourisme.  Si les gens d’ici se sont battus dans leurs régions spécifiques, ils étaient aussi prêts à se déclarer du pays des Pyrénées, territoire qui semble faire l’unanimité lorsqu’il faut le défendre.  Je fais ici un parallèle avec les Valaisans en Suisse qui, de tout temps, se sont étripés entre régions valaisannes. Mais si on leur demande leur origine, d’une seule voix ils se déclarent avant tout Valaisan de sang.   Lire la passionnante histoire des bisses du Valais.


JACQUES

Une semaine en Ariège – la richesse d’être ensemble.

Dans le silence animé du groupe apparaissent des bribes de chacun.

Dans le chemin en commun se construisent les éléments du puzzle de l’un puis de l’autre. Les morceaux sont indentés ou lisses, gris clair ou chatoyants, et les brisures parfois laissent échapper une larme.

Jour après jour les portraits se constituent et viennent démentir la fugace impression du premier regard ou du premier échange.

Les fraternités se nouent, construites des différences partagées et appréciées, des goguenardises bienveillantes sur les travers bénins, et de l’appui immédiat si transparaît le véritable souci. Agissent alors les mains guérisseuses ou les paroles réconfortantes qui ne portent pas la pitié mais la reconstruction.

Cet univers de lui-même que l’autre partage recentre celui qui en a besoin dans sa trajectoire de vie qui parait ainsi moins difficile.

 

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