De Burgos,

Comme beaucoup de ceux qui ont eu l’occasion de suivre le chemin de la Plata, j’ai découvert avec un immense plaisir, ces magnifiques paysages qui vous apportent un grand calme comme un véritable voyage intérieur.

En passant devant Zamora véritable bijou de l'art roman en Espagne et qui nécessiterait de s’y arrêter plus longuement, devant la porte de l’auberge des pèlerins sur une borne est écrit :

"La valeur du chemin et de la vie n'est pas par le fait que tu marches, de ce que tu découvres, de ce qu'il t'est donné, la valeur du chemin réside par l'amour offert par ta marche ".

Cette phrase est signée Alfonso Ramos de Castro.
Cet intellectuel Espagnol a beaucoup œuvré pour les chemins de Saint jacques en ayant en particulier inauguré en 2009 un monument commémoratif qui est aussi un monument à la paix et la compréhension des cultures islamiques, juives et chrétiennes.
Il me semble par ce que j'ai pu apprendre, qu'il faille sans tarder prendre contact avec la fondation Ramos de Castro dont le siège est à Zamora afin peut être de construire un pont avec Compostelle Cordoue.

 

Avant de rentrer de repasser le col permettant de se rendre en Galice, le camino traverse une très belle petite ville Puebla de Zanabria. La vieille ville se situe en hauteur, elle est dominée par une forteresse et séparée de la ville nouvelle par une rivière servant de villégiature touristique et permettant au cheminant de découvrir ainsi une belle nature vivante profitant d'un beau soleil d’été bien que l'air du climat montagneux se rafraîchit notablement dans la soirée.

Après le passage d'un col on peut découvrir les affres du toujours plus vite avant de se rendre dans la vallée de Gudinia. Les paysages se marquent par de petits villages montagneux. Malheureusement les travaux en cours et ceux qui les ont précédés ont profondément altéré ce qui avait dû être une magnifique petite vallée avant que le modernisme se manifeste d'une manière à mon sens un peu brutale. Les sommets sont dominés par des forets d’éoliennes. Ensuite une jungle de pylônes électrique qui donne à cet ensemble un aspect désolé et un peu chaotique. Et puis on voit traverser une autoroute, une route, une voie de chemin de fer et en construction une deuxième voie servant à la mise en place de la ligne à grande vitesse AVE permettant de joindre Madrid à Santiago et également de rejoindre le Portugal.
L'aspect général est assez désolant et oblige le pèlerin à faire un détour de plus de 8 km et à respirer la poussière de norias de camions qui après excavation transportent des montagnes de gravats çà et là. On peut ressentir un sentiment de déprime. Fort heureusement malgré la saison avancée, je passe devant un magnifique cerisier en bordure du chemin croulant de cerises. Une femme très souriante sort de sa maison et me propose de me servir comme je le souhaitais et sans réserve. De magnifiques rouges et blanches très sucrées, savoureuses à souhait un vrai délice....

Le soir je rencontre dans la petite auberge un homme qui m'interpelle et me dit « dis-moi tu ne ferais pas partie de la communauté Zen par hasard ? » il se présente il s'appelle Pepe et fait partie de la même de la branche espagnole dont le maître de référence qui nous a assuré la transmission est le même.
Il s'appelle Raphael Triet et est actuellement Abbé du temple de la Gendronnière près de Blois et par lequel je pense passer à mon retour. Raphael Triet est un des plus anciens disciples de Maître Deshimaru, ancien Président de l'AZI (Association Zen Internationale).
Pepe a pu me reconnaître car j'ai eu l'occasion de servir à plusieurs reprises en tant que permanent dans les sessions d’été. Bien entendu je salue au passage Raphael auprès duquel je lui adresse tous les courriers du chemin comme à vous tous et je souhaiterais qu'il puisse figurer comme membre d'honneur de notre association Compostelle Cordoue.
Je trouve que cette rencontre est d'autant plus exceptionnelle que notre communauté est peu étendue. Par ailleurs les rencontres sont rares et la plupart du temps surtout en cette période, les auberges du camino sont dans ce chemin la plupart du temps assez vides.
Ainsi pouvoir nous rencontrer dans un petit village de montagne au milieu de nulle part, avec un passage pour ce qui le concerne assez limité dans le temps, devrait pour les friands de mathématiques et de probabilités se mettre en équation. Alors les X, et les matheux de Compostelle Cordoue à vos calculettes ...

Autre rencontre tout aussi rare à Ourense en Galice, Marina et Alric de l'association Seuil dont Bernard Olivier est le Président. Alric est malheureusement handicapé par une tendinite qui a pu se soigner par un ostéopathe de talent, mais qui je l'ai appris récemment s'est de nouveau manifestée et a du se solder par une interruption de ce voyage qui les ont conduits sur les chemins de Compostelle pendant plus de trois mois. Je les embrasse tous les deux et m'ont appris à aimer le travail magnifique de Seuil auquel peut être je participerai plus tard...

Nous sommes arrivés à Compostelle mon compagnon du chemin de la Plata depuis Merida Wolfgang Kurth et moi-même après des efforts consentis arrivés à Santiago de Compostelle pour le 25 juillet fête de Santiago. Wolfgang a été ému aux larmes lors de son arrivée et très heureux de son chemin de plus de 1000 km à partir de Séville.

Lors de mon bref séjour à Compostelle ponctuée, les cérémonies commémorant la tragédie du train qui a déraille année dernière à grand renfort de sécurité.

Ma credentiale me conduisant depuis Paris a été accréditée après avoir fait la queue et j'ai ainsi été gratifié d'une nouvelle Compostella avant de reprendre en sens inverse deux jours de repos plus tard sur le chemin du camino Frances.

Apres avoir participé à la messe des pèlerins avec le traditionnel botafumeiro, je me suis amusé aussi, devant le spectacle de ceux qui se mettent en spectacles avec leurs anciennes voitures avec s'il vous plait les costumes d’époque, il y en avait environ une centaine. Les ballades dans les rues, une visite au musée du pèlerinage avec de nouvelles représentations du matamore.
Et puis des choses plus simples comme le plaisir que prennent les pigeons lors de leur bain dans une fontaine par une chaude journée d’été. Et puis sur les hauts de Santiago prendre un bon repas végétarien avec Wolfgang avant de se quitter pour de nouvelles routes

Pour la suite, je vous en reparlerai plus tard. Actuellement je suis à Burgos pour les fêtes du 15 août après plus 500 km à pied de Santiago et m’apprête à suivre le chemin basque de Bayonne plus tranquille en passant par Victoria, et Irun pour rejoindre le chemin de tours vers Bordeaux d'ici une quinzaine de jours. Je pense aujourd’hui être à mi-chemin de mon retour vers Paris évalue globalement depuis Cordoba a environ 3000 km.