Le ministère français de la Culture a inscrit le 1200e anniversaire de la découverte du tombeau de saint Jacques à Compostelle au recueil des Commémorations nationales de 2013.

A cette occasion, Denise Péricard-Méa et Louis Mollaret ont publié un ouvrage présentant 1200 ans de pèlerinage à partir des récits de pèlerins édités par la Fondation David Parou Saint Jacques et survolant les étapes majeures de ces 1200 ans.

Voir ci-dessous un extrait de la conclusion de leur ouvrage, livre d'humour et d'amour des pèlerins, qui rejoint la démarche de Compostelle-Cordoue.

Une présentation détaillée de ce livre est disponible ici

L'esprit des pèlerinages se trouve dans le premier mot de ce vers du XIIe siècle inclus dans le Codex Calixtinus (fol. 193-122), devenu refrain d'un chant moderne des pèlerins de Compostelle :

Ultreia et suseia, Deus adjuva nos (Plus loin et plus haut, Seigneur aide-nous)

Ultreia, plus loin, rappelle la devise de Charles Quint, Plus oultre qui figure toujours sur les armoiries de l'Espagne, entourant les colonnes d'Hercule du détroit de Gibraltar.

Aller plus loin invite à regarder au-delà du Détroit. Ne le voyons pas comme une coupure mais comme un trait d'union. En 813, Compostelle avait besoin de saint Jacques pour galvaniser des combattants contre les Sarrasins. L'Europe aujourd'hui a besoin de saint Jacques pour se construire plus ouverte, plus fraternelle, plus accueillante à la diversité de ceux qui se tournent vers elle. La pratique pèlerine favorise l'apprentissage de ces attitudes. Elle enseigne le respect de la nature où le pèlerin passe de longues heures et elle implique de s'accommoder d'une certaine frugalité. Le monde industriel expérimente les limites de la nature et la nécessité de la respecter. La finance internationale aurait à apprendre de la frugalité pèlerine. Cette Commémoration proposée par une République dont la devise est Liberté, Egalité, Fraternité contribuera à ce que les dérives que nous avons signalées restent l'écume des vagues et ne se transforment pas en écueils compromettant la réponse pèlerine aux besoins de notre temps.