Dialoguer est central dans la proposition de Compostelle-Cordoue. Dialoguer, c'est ouvrir son coeur à l'écoute et aussi savoir " se confier " à l'écoute du groupe. L'association propose la pratique des cercles de dialogue dans toutes ses activités. Un tel cercle a été tenu à Jérusalem le dernier jour de la marche sur le chemin d'Abraham qui a permis à un groupe d'une trentaine de personnes de découvrir la Palestine et Jérusalem. Dorothée Browaeys qui a participé à cette marche a restitué les échanges et les témoignages de ce dernier Cercle. Voici son introduction, le plan et la conclusion de cette restitution qui figure in extenso dans l'article suivant.
Nous nous tenons ensemble ici pour le cercle final de notre marche dans cette Terre unique de Palestine. Et si nous voulons témoigner de cette expérience, de sa force, de ce qu’elle peut faire germer, chacun est invité à forger des traces. Cela requiert attention, effort, concentration pour transmettre dans les mois qui viennent les effets de notre cheminement ensemble. C’est mon souhait pour continuer à … nous tenir ensemble.
Plan
- Comment nous sommes nous disposés à partir, intérieurement ?
- La joie dans la force des paroles
- Le luxe du désespoir
- Le désir de paix comme fondement de l’espoir
- Le voyage comme bascule
- Le choc des murs
- La terre : quelle est ma place ? Quel est mon destin ?
- Quitter ses peurs et le sentiment de victime
- Incertitudes fécondes
Conlusion
- Là où l’on vit, où l’on vit une vie authentique…
Pour conclure, on ne peut que rappeler le legs extraordinaire qui nous a été fait à la fois par la beauté des paysages, la force des rencontres, la plaisir des partages. Ces expériences nous obligent car elles nous font participer, adhérer à plus que nous mêmes.
Je souhaite achever cette restitution en l’ouvrant sur un texte de Martin Buber.
A Yad Vachem, quand nous sommes arrivés en face des portraits de tous les intellectuels qui ont été confrontés à la tragédie, j’ai été submergée. Martin Buber y figurait et c’est un homme qui s’est battu pour qu’Israël naissant accepte de reconstruire coûte que coûte l’amitié avec le peuple allemand. Il a écrit un livre qui s ‘appelle « Le chemin de l’Homme ». Et j’ai trouvé un extrait, hier en feuilletant « La voix des Collines », le journal de Neve Shalom. Le voici :
« Dieu veut entrer dans le monde mais c’est par l’homme qu’il veut y entrer,
voilà le mystère de notre existence. La chance surhumaine du genre humain.
Mais on ne peut pas le faire entrer que là où l’on se trouve, là où l’on se trouve réellement, là où l’on vit, où l’on vit une vie authentique. Alors nous ménageons à Dieu une demeure en notre lieu, alors nous faisons entrer Dieu »
Martin Büber, Le chemin de l’homme