Cinq mots ou thèmes ont retenu l'attention de Michel Rouffet à la lecture de la " libre réflexion " d'Alain Simonin : 
intégrité, vérité, le cloueur, marche et réflexion
 

Intégrité

Certains pensent que ce qu'il faut maintenir intégralement, c'est un corps de doctrines basé sur une certaine interprétation des textes, sans prendre en compte que l'écriture de ces textes est souvent décalée par rapport à l'enseignement initial, qu'elle est marquée par le langage et la culture d'un pays et d'une époque, puis traduite plus ou moins fidèlement.
Ne doit-on pas essayer de retrouver le sens profond de l'enseignement initial, l'Esprit qui l'a inspiré, et qui, lui, peut traverser les siècles et les cultures ? Retrouver ce sens, ce n'est pas essentiellement une question d'exégèse savante, mais aussi de ressenti, d'expérience intérieure : le SOI, la claire lumière, la pointe fine de l'âme, l'Esprit saint, chacun le nomme dans sa culture, mais cela fait référence à un vécu étonnamment semblable. Jésus est mort sur une croix pour avoir dénoncé ceux qui s'en tenaient à une lecture étroite des textes sans en référer à leur « humanité profonde ».

Vérité

Jésus lui-même n'a jamais dit : « j'ai la vérité » mais « je suis la vérité et la Vie » , faisant sans doute référence à une recherche constante, dans les actes de la vie, de la lumière, un questionnement sans fin, s'éclairant progressivement. C'est terrible de penser : « j'ai la vérité » !
 

Le cloueur

Un soldat qui exécute un ordre qu'on lui a donné sans se poser la question de la justification de cet acte, ou convaincu par la propagande officielle anti-Jésus, ou avec la peur de sanction s'il refusait de l'exécuter ; « pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font !». 
Cela nous renvoie à la conscience que nous-mêmes mettons dans nos actes. Ne cautionnons-nous pas également des injustices ou des meurtres ? Ne devrions-nous pas consulter plus souvent notre « maitre intérieur, notre « lumière », cette « vérité » cachée au fond de nous ?
 

Marche et réflexion

D'aucuns considèrent que notre réflexion n'est pas à la hauteur de nos jambes et de notre coeur.
Sur l'exemple de ces rencontres et images trouvées sur le chemin de Brig à Sierre, Alain nous montre comment on peut « ruminer en marchant » ces ressentis (comme le faisaient les moines chrétiens ou bouddhistes !), seul et par petit groupe (la marche s'y prête vraiment) et continuer à y réfléchir après. Il est certainement profitable de développer entre nous les échanges sur la base du vécu partagé, voire d'argumenter par des recherches ad-hoc.
 
Michel Rouffet