Nos rencontres
Rencontres
L'association propose à ses membres de marcher, dialoguer et comprendre. Soit d'être actifs avec leurs jambes, leur coeur et leur tête, Comprendre, c'est faire l'effort de quitter nos certitudes par l'information, la réflexion et pour certains la recherche ou l'ouverture à la nouveauté. Marcher et dialoguer ouvrent à la compréhension. Mais il faut aller au delà et approfondir, rencontrer des spécialistes, des chercheurs, travailler aussi personnellement. Les rencontres organisées par l'association répondent à cet objectif de mobiliser les " têtes " et pas seulement les coeurs et les jambes.
Notre association est bien présente à la 7ème édition des Rencontres Orient-Occident à Sierre au cours desquelles Gabrielle Nanchen a présenté ses dernières nouvelles: "Le goût des autres" au Chalet de Véronique à Lens. Elle a participé avec Patrick Chamoiseau, à la maison bourgeoisiale de Sierre , en présence des élèves de 1ère année de "l'Ecole de Commerce et de Culture Générale" à la conférence "Relier des êtres humains singuliers".
Manoel Penicaud à inauguré au collège des Creusets à Sierre son exposition "Présentation des lieux saints partagés" qu'il a installé avec la participation d'un groupe d'élèves.
Par ailleurs le cercle de dialogue sur le thème: "A quoi notre coeur bat-il entre Orient et Occident, entre peur et fascination", animé par Alain Simonin, à fait l'objet d'une bonne participation et a été bien apprécié par les participants. Rolland Junod est le témoin et rédacteur de cette conversation,
Nous avons aussi testé la technique de dialogue du "dazibao" qui a été appréciée par quelques participants, bon début.
Les conférences et débats furent passionnants, voir le programme des R0-0 ici: roo-mercier.org
rédigé par Roger.
Rencontre à la Communaué de l'Arche du 10-12/3/2017
Des Automnales devenues Printanières
La rencontre annuelle de Compostelle-Cordoue, connue sous le nom d'Automnales de l'année 2016 a été reportée au mois de mars 2017. Les participants de l'association ont partagé pendant ces journées la vie de la Communauté de l'Arche à Saint-Antoine l'Abbaye. Sans attendre la publication d'un compte-rendu plus détaillé, nous présentons ici les conclusions proposées par Alain Simonin, président de l'association.
Synthèse proposée par Alain Simonin
Je vois quatre thèmes convergents : garder notre spécificité, porter attention aux liens, nous efforcer de guérir et réconcilier, vivre une gestation continue
• garder notre spécificité qui a fait ses preuves : organiser des marches qui ouvrent au dialogue entre marcheurs et par les rencontres, qui développent la compréhension entre les différentes cultures et croyances. Y ajouter le partage de formes diverses de spiritualité
• porter attention auxliens qui nous relient dans le long terme et nous unissent avec ceux que nous découvrons sur nos chemins de marche-rencontre. C'est l'investissement par excellence pour la paix (cf Samir Frangier)
• prendre en compte nos propres souffrances et celles des peuples visités pour nous efforcer de guérir et réconcilier
• accepter que notre groupe vive une éclosion fragile, une gestation continue, notamment dans son approfondissement d'une quête spirituelle partagée, y compris dans les gestes les plus quotidiens (« chants », « divines pluches » et « massage des pieds »)
Les Rencontres Orient-Occident au Château Mercier de Sierre du 29 mai au 3 juin
Ces Rencontres s'annoncent à nouveau exceptionnelles par la qualité des orateurs invités, notamment Rachid Benzine, Maurice Ruben Hayoun, Elias Sanbar, Avraham Burg, Mireille Delmas-Marty, Leila Chahid, Shlomo Sand, etc. Nous sommes partenaires de ces Rencontres avec Reconstruire Ensemble Suisse-Liban. Notre participation cette année sera centrée sur l'animation de deux moments de « rencontre-dialogue » qui précéderont deux conférences :
- à 16h le jeudi 1er juin, préalablement à la conférences de Elias Sanbar et Avraham Burg (« 1917,1948,1967: quelle commémoration pour quelle perspectives d'avenir en Israël-Palestine ? »)
- et à 16h le vendredi 1er juin, préalablement à la conférence de Mireille Delmas, Marty et me Melhem Khalaf (« Les réfugiés : facteurs de déstabilisation ou d'ouverture et de mouvement »?)
Des marcheurs de Palestine-Jérusalem seront présents et pourront témoigner de ce qu'ils ont vu, entendu et compris. Réservez ces deux dates et organisez-vous pour diminuer les frais de voyage jusqu'à Sierre. Contactez-nous si nécessaire pour l'hébergement. Programme à consulter à venir
Compte rendu d'une table ronde sur le thème « Croyances et citoyenneté », tenue avec une cinquantaine d’élèves de 1ère d’un lycée de Seine-Saint-Denis, le 28 septembre 2016.
L‘actualité si chargée de ces derniers mois ne fait qu’accentuer l’urgence à poursuivre ou à créer les occasions d’un dialogue permettant une libération de la parole de façon dépassionnée. Les religions ne sont-elles que des fauteurs de troubles à l’origine de tant de conflits ? Que faire des exhortations à la violence ? Où situer la légitimité des textes fondateurs ?
Lire la suite...Une démarche citoyenne : dialogue à plusieurs voix
Sous-catégories
Chroniques
Le Liban aux « Rencontres Orient-Occident » du Château Mercier (Canton du Valais, Suisse)
L’harmonie ou la synthèse des différences
Antoine Messarra
Membre du Conseil constitutionnel, Liban
Titulaire de la Chaire Unesco d’étude comparée des religions, de la
médiation et du dialogue, USJ
Perspectives pour demain
(les noms propres entre parenthèses sont ceux des orateurs cités)
Cinq perspectives peuvent être dégagées de la 7 e année des « Rencontres Orient-Occident »
1. Du dialogue interculturel à la rencontre : Le dialogue interculturel dont l’apport est indéniable tant sur les plans conceptuels et pratiques se heurte davantage aujourd’hui à des obstacles, notamment avec les migrations forcées, les idéologies identitaires, l’instrumentalisation ou politologie de la religion, la rupture du tissu pluraliste de nombre de sociétés arabes ou risque de rupture, l’extension d’un individualisme forcené aux dépens du lien social. On ne s’enrichit désormais que par des programmes et stratégies de rencontre, c’est-à-dire d’accueil, de relation, de lien, d’échange, de convivialité.
Un essentialisme, qui frôle l’idéologie, dans les approches et perceptions des religions institutionnalisées, devient pernicieux : « Je n’ai jamais rencontré l’islam, mais des musulmans qui d’ailleurs ne sont pas toujours d’accord entre eux. Il en est de même pour les autres religions et croyances. Nous sommes presque tous des suprématistes » (Jean-François Bayard).
2. Les fondamentaux : Si l’homme d’aujourd’hui, avec la mondialisation, l’hégémonie de la technique et les mutations accélérées, se trouve en manque de repères, déboussolé, ce n’est pas seulement en raison de ces mutations, mais d’une crise des valeurs, de sources philosophiques, religieuses et spirituelles, qui assurent la cohérence au niveau du comportement personnel et l’unité d’une société. Dans des milieux universitaires aujourd’hui, sous l’influence d’une scientificité technique, on cherche des solutions techniques à des problèmes de fond. Quand on parle de patrimoine, il est à craindre aujourd’hui qu’il ne soit perçu comme nostalgie ou vestige historique d’un temps révolu ou, pire, comme traditionalisme et résistance au progrès. Il faudra revenir à ce qu’on appelait autrefois dans l’enseignement les Humanités qui constituent le socle de principes et de normes qui sont le fondement de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Il y a aujourd’hui, dans la recherche de l’humanisme, une pensée déracinée qui ignore, occulte ou dénigre tout l’apport des grandes philosophies, de toutes les religions, de toutes les spiritualités. La démocratie, les rapports interindividuels et sociaux, la recherche scientifique, la médecine... ne sont pas un ensemble de techniques. Aristote, Voltaire, Montesquieu, Rousseau, tout le siècle des Lumières... fondent les notions d’Etat, de démocratie et de droit. Même dans les sciences médicales, où heureusement la technologie avancée permet de détecter des maladies et de soigner, il est fort utile de ne pas occulter Hypocrate, non seulement en ce qui concerne son célèbre serment, mais son art méticuleux du diagnostic.
On résume que les « terriens », face à la crise environnementale et « plus particulièrementface à la crise climatique » seraient incités à « l’espérance d’une paix durable et d’une terre habitable ». Pourquoi faut-il cependant que moi et mes semblables soyons soucieux de sauvegarder une terre habitable ? Après moi le déluge ! On oublie que l’être humain est le seul capable de mal et même de s’autodétruire. Quelles sont donc les valeurs qui fondent l’interdépendance?
Pour montrer l’importance du socle valoriel, on offre au Père Maroun Atallah un bocal de conservation alimentaire, « symbole du Liban où on sait conserver les valeurs, surtout parce que c’est une question de survie » (Pasteur René Nyffeler).
Dans ce socle valoriel, il y a aussi le sacré dans la vie au quotidien des peuples. Les lieux saints partagés, les pélerinages, l’hospitalité interreligieuse, dans des pays pourtant dévastés par la violence, témoignent de la coexistence. Nombre de films le montre dont : Le chant des derniers Araméens (2016), Musulmans au Saint-Georges, Maison de Marie à Ephèse... (Manoêl Penicaud).
Un recensement a été effectué au Liban et un pèlerinage commun a été organisé à Obey (Mont-Liban) avec la signature par les habitants d’un pacte de vie commune. C’est aussi un panorama de la vie et l’œuvre de Goethe qui montre son orientalisme et son admiration de Mahomet, considérant que le Coran est aussi une œuvre poétique et chef-d’œuvre de l’art lyrique arabe. Goethe se met à pratiquer la calligraphie arabe et « se sent habité de familiarité avec les textes ». Dans sa tragédie, Mahomet, il dégage une figure positive à l’encontre des idées de son temps. Goethe « aspire à une foi libérée de la culpabilité et estime qu’il ne faut pas qu’il y ait une religion dominante » (Jacques Berchtold). Pour confirmer le caractère non hégémonique dans l’essence même de la foi, on cite le verset du Coran, en traduction improvisée : « Nous vous avons créés d’une même âme et fait de vous des peuples et des tribus afin que vous vous connaissiez (sic). Certes le plus noble de vous face à Allah est le plus pieux parmi vous » (Sakhr Benhassine).
C’est à cause de la perte de la boussole que nombre de problèmes sont « dénués de leur dimension politique et réduits à des généralités en vogue alors que nous sommes dans une crise qui a sa cohérence avec des retours au colonialisme » (Jean-François Bayart).
Emergence du religieux, nationalisme religieux, politologie de la religion..., autant de mutations qui ont été clarifiées et qui exigent la «transformation du regard » (Marie-Laure Sturm), sans doute en revenant à des fondamentaux qui répondent à la question : « Comment s’organisent les sociétés » (Mahmoud Ould Mohamedou). Comment « vivre, comme disait Bergson, dans un espace-temps qui s’étire, faire face aux risques de déshumanisation, face à la prise dans un tourbillon de vents contraires, l’écartèlement... Comment harmoniser l’interdépendance » (Mireille Delmas-Marty), sinon grâce à un socle valoriel ? Il y a certes un besoin de consolider l’internationalisation du droit et le rendre plus effectif, processus déjà entamé avec les grandes déclarations et conventions internationales des droits de l’homme, les jurisprudences constitutionnelles et le dialogue des juges, mais en considérant que le droit ne peut fonder seul une société, à moins de toujours le ressourcer à la manière de L’Esprit des lois de Montesquieu et pères fondateurs.
La faille réside-t-elle dans le fait que nous continuons à penser suivant des modèles anciens ? Faudra-t-il « une pensée en archipel, du tremblement, de la prévention, du risque (Mireille Delmas-Marty) ou revenir tout simplement et profondément au sens de mots usuels comme penser, réfléchir, savoir, comprendre... ? Penser au sens étymologie latin (pensare), c’est peser. Réfléchir, c’est se confronter à une réalité, comme la ré-flexion en optique. Comprendre (cum-prehendere), c’est embrasser dans un ensemble. On cite la pensée de Paul Valéry : « Il n’y a pas un art de penser, mais de repenser, de reprendre sa pensée. » C’est « l’émerveillement » (Charlotte Farhat), le « discernement, car il y a sur le chemin le juste et le mauvais, la libération du regard de ce qui l’encombre, l’immunité à l’encontre de toute autosuffisance » (Maroun Atallah). On cite la prière de Saint François : « Que je ne cherche pas à être compris, mais à comprendre » (Abbé Pierre-Yves Maillard).
3. La fécondation éducative : Toute action, tout programme, toute politique publique, pour son effectivité et sa durabilité, ont besoin de fécondation éducative. Les véhiculesintergénérationnels et éducatifs de transmission des valeurs sont-ils bloqués en dépit des chances qu’ont les générations aujourd’hui de vivre des rapports entre trois ou quatre générations ? Le Printemps arabe, qualifié de « processus de longue haleine » (Jean-François Bayard), n’a de chance de fructifier que par un renouveau éducatif.
Des rencontres avec des étudiants au Collège de la Planta montrent l’exigence à l’avenir de cette fécondation, sous forme non pas de conférences et dialogues bilatéraux entre intervenants, mais dans une perspective pédagogique d’échange et de capacitation (empowerment). C’est ainsi que « l’action s’inscrit dans la durée » (Myra Prince). Le retour à l’agriculture, préconisé par Edgar Morin, favorise « la cueillette qui est aussi recueillement et découverte de plantes pour se nourrir et d’autres pour se soigner » (Pasteur René Nyffler).
4. Comprendre enfin et gérer le pluralisme : Comment gérer la diversité religieuse ? On relève « qu’il y a de la religion partout » (Philippe Borgeaud), mais « on n’est pas dans un bocal » (Dionigi Albera). Un extrait du Discours sur la tolérance « Prière à Dieu », de Voltaire témoigne
d’une spiritualité universelle (Leili Anvar). Au cours de la « Journée libanaise » de clôture, la prière est qualifiée « d’universelle, comme le bonheur est universel » (Maroun Atallah).
Au cours de nombre d’interventions sur la gestion du pluralisme dans l’Empire ottoman (Ahmed Insel, Mahmoud Ould Mohamadou...), on soulève la problématique du pluralisme juridique et du fédéralisme territorial ou personnel, aménagements qu’il ne s’agit nullement de généraliser, ni dans la France républicaine ni ailleurs. On souligne que confessionnalisme, communautarisme, sectariasnisme... ne sont ni des notions, ni des concepts, ni des catégories juridiques. Des auteurs, depuis plus d’un demi-siècle, y fourrent tout ce qu’ils ne comprennent pas. On appelle ces aménagements aujourd’hui gestion du pluralisme religieux et culturel. Aménagements rétrogrades ? Oui rétrogrades, tout comme le Code pénal ou le Code de commerce même des années 2000, mais aménagements qui doivent être modernisés. A-t-on suivi les travaux comparatifs internationaux depuis les années 1980 sur les perspectives de modernisation des processus de fédéralisme personnel, de discrimination positive et de participation, processus qui ne sont pas hors-la-loi, mais régis par des normes. On souligne que tout système, comme en médecine, comporte ses pathologies et ses thérapies et qu’on ne peut guérir un mal que par ses remèdes.
5. Quels axes de travail et de coopération libano-suisse ? Deux axes peuvent être dégagés en vue d’une coopération d’avenir entre les associations Reconstruire ensemble-Liban et Reconstruire ensemble-Suisse, dans une perspective citoyenne et de paix : la culture de la mémoire collective et partagée, et la promotion du début public local dans les municipalités, ce qui consolide le sens de l’intérêt général et transcende les allégeances primaires.
***
A la clôture des Rencontres, une participante relève : « Je sens que je ne suis plus seule. Nous sommes la génération du flambeau du Liban phare culturel » (Jinane Milelli). La coordinatrice des Rencontres déclare : « Malgré tous les malheurs du monde, il y a de grands courants d’espoir » (Marie-Laure Sturm). L’enthousiasme (enthousiasmos, transport divin) qui déborde de la 7 e année des Rencontres Orient-Occident (Abbé Pierre- Yves Maillard) est contagieux
et porteur d’avenir. Toute l’entreprise des Rencontres et de coopération avec l’association « Reconstruire ensemble-Liban » a été entamée par une rencontre : « Tout commence par une rencontre » (Charlotte Farhat).
Marcher
Documents, réflexions, contributions relatifs aux Marches
Dialoguer
Documents, réflexions, propositions en lien avec nos activités d'ouverture de dialogues
Comprendre
Documents et propositions en lien avec notre souci de mieux comprendre les situations sociales ou culturelles
pour mieux mettre en oeuvre la Charte de l'association
Rencontres annuelles
Tous les ans depuis 2011, en octobre ou novembre, l'association invite ses membres et des sympathisants à se retrouver ou se rencontrer pour deux ou trois jours de convivialité. Jusqu'en 2017, ces rencontres avaient lieu en automne et elles avaient été dites " Automnales ". Le voyage en Palestine a conduit à reporter à 2017 les Automnales 2016 et donc à abandonner cette désignation remplacée par Rencontre annuelle.. L'organisations de ces rencontres est confiée à une équipe locale, en un lieu nouveau chaque année.. C'est une occasion pour elle de mobiliser amis et connaissances, de créer des liens avec des associations locales, d'échanger des expériences, de visiter monuments ou lieux nouveaux, d'élaborer des projets, de participer à des événements locaux.
Les Automnales de 2011 à 2016
2011 - Meylan (près de Grenoble). 2012 Lyon. 2013 Paris, 2014 Toulouse, avec l'association Cieux, 2015 Leirins avec l'association Vivre ensemble à Cannes.
Les automnales 2016 ont été reportées à mars 2017 compte tenu de l'organisation du voyage en Palestine en novembre 2016.
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