Documents, réflexions, contributions relatifs aux Marches

Abou Ismaël est un sage. Sur son visage rond, au dessus de sa moustache qui lui donne un air de bonté paternelle, deux yeux noirs malicieux et un sourire plein de tendresse, dessinent la bonté simple et généreuse de cet homme. Abou Ismaël a été notre chauffeur durant tout notre voyage au Liban. Il conduisait un car démesurément long, que j'ai vite assimilé à une sorte de baleine, tant l'habileté de cet homme à conduire ce monstre dans la circulation dense de Beyrouth, ou à virevolter dans les virages en épingle à cheveux des collines surmontant la capitale ou encore dans ceux sans fin des montagnes du sud Liban, me faisait penser à l'aisance du cétacé dans les mers profondes. Mais Abou Ismaël avait encore une autre vertu rare : le silence !

Un article par dans "Le Monde" du 24 juin 2011 à propos du livre de Frédéric Gros 

Suffit-il de mettre des chaussures de randonnée et de se mettre en marche pour aussitôt se transformer en philosophe ?

Malheureusement ou heureusement, ce n'est ni aussi facile ni aussi automatique. Pour devenir philosophe, philosophe "professionnel" - pour peu que cette expression ait un sens -, on doit sans doute préférer les lectures patientes, les discussions contradictoires, la composition de dissertations ou la construction de démonstrations. Mais en marchant, surtout s'il s'agit de randonnées qui s'étalent sur plusieurs jours, il est impossible de ne pas éprouver un certain nombre d'émotions, de ne pas faire l'expérience de certaines dimensions, qui précisément sont d'une très grande richesse et constituent des objets de pensée précieux pour la philosophie.

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De Dominique Chappot Président de l’Association Compostelle-Cordoue (Sion, le 18.04.2014)

Chers amis de Cordoue, chers marcheurs infatigables.
Nous sommes fiers et heureux, au nom de l’association Compostelle-Cordoue, de saluer l’aboutissement de votre périple autour de la Méditerranée.
Vous avez eu le courage de traverser des contrées que nos gouvernements qualifient d’inhospitalières voir dangereuses. Vous avez vécu des situations dignes des romans d’aventures et vous avez rencontré des gens exceptionnels qui ont cassé tous les clichés occidentaux. Vous vous êtes dépassés au niveau physique et mental pour parcourir avec un minimum de moyens des distances considérables. Et tout cela, nul doute, vous a enrichi et encore ouvert l’esprit. C’est grâce à des gestes comme le vôtre que je ne désespère pas de l’humanité.

Dans le cadre des « marches et rencontres interculturelles » qu’elle organise depuis trois ans, l’association Compostelle-Cordoue a invité, en juin dernier le mouvement Reconstruire-Ensemble à participer à une marche de trois jours dans le Valais suisse, marche se continuant par des « rencontres Orient-Occident » au château Mercier à Sierre. Ce mouvement regroupe des personnes musulmanes et chrétiennes, croyantes et incroyantes, universitaires ouvriers, adolescents, jeunes et adultes. Il œuvre au Moyen Orient et principalement au Liban. Il est représenté en Europe et en Suisse par madame Marie-Laure Sturm. Son principal animateur au Liban est le père antonin libanais Maroun Atallah.

Une fois que les chants presque obsessionnels des zaouïas et les frappes joyeuses des tambours dans les rues de la casbah de Tanger ou de Tétouan se sont tus ; une fois que les prières coraniques, lancées vers Dieu comme l'envol des oiseaux dans le ciel, sont retournées au silence ; une fois que notre longue colonne de pèlerins portant banière et cheminant sous un soleil ardent vers Moulay Abdessalam n'est plus qu'un souvenir inscrit dans nos corps ; une fois disparu le plaisir que nous a procuré ce sentiment inoubliable d'avoir été accompagnés, encadrés, sécurisés, servis, par cette si joyeuse troupe des scouts espagnols et marocains ; une fois que le bourdonnement des multiples conversations échangées au gré de nos rencontres avec nos amis soufis du Maroc et d'Algérie a pris place dans nos âmes encore toute étonnées ; une fois que toutes les images de cette ville de Tanger à la fois si européenne et si maghrébine et celles des montagnes vastes et douces du Rif ont cessé de virevolter dans nos têtes ...

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